Frannck a écrit:Et pourquoi les filles d'origine immigrée réussissent mieux que leurs frères ? C'est la France raciste ou l'éducation de la famille ? Arrêtez de justifier n'importe quoi avec un racisme systémique
marinacamille a écrit:toque a écrit:
Les profs ! Et il le font déjà. Dans des conditions très difficiles. Avec un salaire pas du tout en adéquation avec leurs compétences, une formation de moins en moins qualifiante, une hiérarchie à l'ouest, un contexte social qui ne cesse de se tendre, des locaux dégradés, un environnement qui se paupérise.
Mais à l'image des soignants ils tiennent la barre dans la tempête, et eux aussi ont devrait les applaudir à nos fenêtres.
L'une des solutions, AMHA, c'est de remettre l'EN en haut de nos priorités. Et pas seulement dans le discours. Ce ne sera pas qu'une question de thune, c'est aussi une question de vision sur le rôle de l'EN et son sens.
Zoomer sur l'islamisme ou zoomer sur l'école ?
Et si c'était aussi ça, en fait, le sujet ? Si c'est ça, le sujet, alors Agnès Lassalle fait partie de l'équation à résoudre. Une équation qui ne se résume pas au terrorisme, mais qui questionne : comment protéger l'école ? Et pas seulement sur le plan sécuritaire. C'était le souhait des syndicats, au moment de la mort de la professeure : ""Aucun personnel ne devrait être mis en danger pour le simple fait d’enseigner"", écrivaient-ils dans un communiqué. C'est désormais le souhait des collègues d'Agnès Lassalle, d'après Vincent Dewitte. "On sait très bien que le contexte n'est pas le même, résume-t-il, mais c'est quand même la mort d'un enseignant au sein de l'école. L'école est encore frappée. L'école va mal. Et ça, on en parle moins que le terrorisme".
Anianka a écrit:Frannck a écrit:Et pourquoi les filles d'origine immigrée réussissent mieux que leurs frères ? C'est la France raciste ou l'éducation de la famille ? Arrêtez de justifier n'importe quoi avec un racisme systémique
le problème c'est qu'il est systémique le racisme (genre le contrôle au facies qui fait rage dans la police, et contre laquelle la direction de la police ne fait rien). même le conseil d'état le reconnait (mais ne recommande aucune action, il ne faudrait pas s'immiscer dans la politique interne de la police ce qui montre une seconde fois le côté systémique ...)
et pour les garçons, c'est un problème de machisme plus qu'autre chose, qui se retrouve ailleurs que chez les immigrés.
noise a écrit:Oui c'est frappant et la lecture de l'article est intéressante, je bosse dans un lycée et jamais le nom d’Agnès Lassalle n'a été évoqué
Pour que l'on parle de vous, il faut être tué par un musulman
La violence envers les personnels de l'éducation nationale est récurrente mais là on parle d'un acte terroriste.
Si on fait la liste de tous les faits établissement que les directeurs font remonter, il y en a un paquet.
ptifrise a écrit:ubr84 a écrit:
Pour que l'on parle de vous, il faut être tué par un musulman
Bel amalgame.... un terroriste islamiste pas un musulman, la différence est importante.
La violence envers les personnels de l'éducation nationale est récurrente mais là on parle d'un acte terroriste.
Si on fait la liste de tous les faits établissement que les directeurs font remonter, il y en a un paquet.
Frannck a écrit:Et pourquoi les filles d'origine immigrée réussissent mieux que leurs frères ? C'est la France raciste ou l'éducation de la famille ? Arrêtez de justifier n'importe quoi avec un racisme systémique
pabelbaba a écrit:Ubr => On en a parlé de la mort de cette prof, mais comme d'hab, l'attention a été focalisée sur autre chose. C'est un mal pour un bien, parce que si les médias en font des caisses, on se retrouve avec des projets de loi de reconnaissance faciale dans les écoles, détecteurs de métaux, présence policière dans les lycées et collèges etc... sans traiter le fond du problème.
De toute façon c'est la merde en fait.
ubr84 a écrit:Mettre Agnès Lassalle dans l'équation c'est admettre que la surveillance sera appliquée sur tout le monde et pas que les terroristes que c'est pas nous donc c'est pas grave.
Frannck a écrit:Anianka a écrit:Frannck a écrit:Et pourquoi les filles d'origine immigrée réussissent mieux que leurs frères ? C'est la France raciste ou l'éducation de la famille ? Arrêtez de justifier n'importe quoi avec un racisme systémique
le problème c'est qu'il est systémique le racisme (genre le contrôle au facies qui fait rage dans la police, et contre laquelle la direction de la police ne fait rien). même le conseil d'état le reconnait (mais ne recommande aucune action, il ne faudrait pas s'immiscer dans la politique interne de la police ce qui montre une seconde fois le côté systémique ...)
et pour les garçons, c'est un problème de machisme plus qu'autre chose, qui se retrouve ailleurs que chez les immigrés.
Je repose la question puisque tu es plus qu'à côté de la plaque. Pour les filles d'origine immigrée réussissent mieux que les françaises là où les fils d'immigrés échouent plus que les français. Pour moi le problème de préjugés n'intervient qu'après dans la recherche de l'emploi. Avant ce sont valeurs familiales qui jouent.
corbulon a écrit:Parce qu’elles sont moins stigmatisées peut-être ? Et puis tu as les statistiques pour les personnes françaises non-immigrées?
Pas sûr qu’elles soient différentes.
corbulon a écrit:Sinon parce que vraiment cette déshumanisation de la jeunesse fabriquée par ce gouvernement de fascitoïdes, soutenue par les médias conservateurs et relayés ici par leurs aficionados est quand même bien gerbante, il y a cette intervention d’un des nouveaux piliers d’Arrêt sur Images, Paul Avelines :Souvenir du lendemain des attentats de Madrid de 2004. La prof d'espagnol, hasard du calendrier, nous demande ce que nous pensons de ce qu'il s'est passé la veille. Une élève répond en récitant la leçon... du cours d'espagnol de la veille. La classe éclate de rire, moi compris. Parce que tout le monde, sauf elle, avait compris que la prof parlait des attentats, et pas d'une leçon de conjugaison. La prof elle-même sourit, et reprend la discussion, qui se passe le plus normalement du monde. Chaque élève a pu dire ce qu'il avait compris des événements, ressenti, ce qu'il en avait pensé. Est-ce que nous avions ri 12 secondes plus tôt ? Bien sûr, parce que nous avions 14 ans et pas la maturité de nos profs ou de nos parents. Est-ce que le sujet nous passionnait ? Pas dans mon souvenir. Le 11 septembre était passé par là. Nous connaissions ces images, ces JT en boucle, les mots de "terrorisme", "Al-Qaeda", "Islamisme". Nous étions déjà habitués et probablement un peu insensibilisés. Quel âge ont les gamins qui ont "perturbé" les hommages à Dominique Bernard ? Du collège au lycée, on va de 10 à 18 ans. Un gamin de 10 ans qui glousse, est-ce pareil qu'un autre qui en a 18 ? S'ils ont rigolé, pourquoi ? Parce que le silence les met mal à l'aise ? Parce qu'ils ont un fou rire incontrôlable au mauvais moment ? Qui n'a jamais ri quand il ne fallait surtout pas rire ? Certains sont allés plus loin, en lançant des messages plus politiques. Qui peut affirmer qu'à 10 ou 18 ans il avait la maturité de tout connaître à ces sujets ? De tout comprendre ? Et qui peut jurer qu'il n'a jamais dit de bêtises au mauvais moment ? Si on exclut/punit/judiciarise chaque élève qui rit ou qui dit une bêtise pendant un hommage, fût-il pour un professeur assassiné dans les plus horribles circonstances, qu'est-ce que ça dit de notre vision de l'enfance et du dialogue qu'on devrait avoir avec les élèves ? Spoiler : pour certains élèves, un professeur assassiné n'est pas le plus gros de leur problème. Parce qu'à la maison c'est l'enfer, parce que l'adolescence se passe mal, parce que chacun a ses préoccupations et qu'à 10 ou 18 ans certaines paraissent impossibles à surmonter. Pour les autres, ceux qui ont voulu faire passer un message pour la Palestine (comme le raconte France Bleu) ou d'autres causes, on parle d'enfants. Il faut peut-être revenir à cette donnée basique avant de faire de grands discours martiaux à l'AN. Il y a aussi les "il l'a mérité", ou "il l'avait cherché". Qui peut croire que répondre par une exclusion règlera la question ? Là encore, il faut déconstruire ces discours, pied à pied, mais pas en GAV. Si l'école n'est plus le lieu où l'on peut dire des énormités, et se voir reprendre, corriger, expliquer, autant demander aux profs de réciter des livres et prier que ces discours disparaissent magiquement de l'environnement de ces élèves. Les profs (sur lesquels il est bon ton de cracher h24 quand ils ne meurent pas assassinés) passent leurs journées à maintenir ce dialogue, à écouter, à comprendre. Ils ont peut-être deux trois choses à nous apprendre sur les enfants dont ils s'occupent toute la journée. Encore faudrait-il pour ça les écouter, les revaloriser (et oui, on en revient toujours à ça), les soutenir et refaire de l'école le lieu où l'on apprend, même quand on dit une bêtise plus grosse que soi, même quand on rigole au mauvais moment. Désolé c'est un peu décousu mais vraiment, s'en prendre à des gosses qui n'ont pas le bon goût d'être bac+8 en bienséance et géopolitique alors que leurs profs sont insultés toute le reste de l'année, c'est un peu fort de café.
Il y a quelques jours, Monsieur L. est présenté dans le box des accusés pour apologie publique d'un acte de terrorisme et menaces réitérées de crime contre des personnes.
Les faits : le 13 octobre dans la soirée, un témoin appelle la police pour signaler la présence d’un homme qui parle fort devant un lycée. Oui, ça tient à pas grand chose d’appeler la police, mais attendez la suite.
Selon ce témoin, l’homme est au téléphone, dit « Allah Akbar » (une dizaine de fois) et aussi « Wallah, je le fais demain » ainsi que « vive la Palestine ». Et il aurait un couteau. Monsieur L. est interpellé le lendemain, placé en GAV.
À l’audience, Monsieur L. s'explique. Déjà, il n’avait pas de couteau : et de fait, aucune arme n’a été trouvée sur lui, c’était une bouteille d’eau qu'il tenait dans sa main.
Que faisait Monsieur L. devant un lycée à cette heure ? Il se trouve qu'il est hébergé chez de la famille, qui vit juste à côté de cet établissement scolaire.
Monsieur L. affirme n’avoir jamais prononcé les mots « Allah Akbar » (dont on sait d'ailleurs qu’ils ne constituent pas seuls une apologie du terrorisme selon un arrêt de la cour de cassation en 2020)
Proférer « Allah akbar » ne caractérise pas une apologie du terrorisme
Au juge, Monsieur L. doit aussi expliquer qu’il parlait d'un match de foot au téléphone, il avait fait des paris sportifs et comptait parier à nouveau le lendemain… d’où le fameux « Wallah, je le fais demain » qu'il a répété.
Il a aussi parlé de la Palestine dans un message vocal, sur un ton un peu énervé. Globalement Monsieur L. parle fort, parce que c’est comme ça qu’il parle. Un « wallah » ponctue presque toutes ses phrases. Parce que c’est juste comme ça qu’il parle.
La garde-à-vue, la comparution immédiate pour apologie du terrorisme, tout ce qui s’est passé pour Monsieur L. est si absurde au regard de ses explications, que ça donnerait presque envie de rire, si ce n’était pas si affligeant et dangereux.
Le parquet s’est accroché à des éléments finalement assez bancals et surtout à un contexte, celui de l'assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras, qui s'est déroulé dans la journée qui précède les faits.
Au bout du compte, il ne restait plus qu’à reprocher à Monsieur L. d'avoir une voix qui porte un peu trop (« vous hurlez ou vous parlez ? »), d'être devant un lycée et de dire trop souvent « wallah ».
Il ne restait plus qu'à l’inciter à se justifier et à répéter que non, il ne soutenait pas le Hamas, ni le terrorisme, sous prétexte qu’il avait exprimé sa sympathie et son soutien au peuple palestinien.
Téléphoner devant un lycée n’est pas un délit en soi. Mais si vous avez l'outrecuidance de parler fort et de dire « wallah », alors vous risquez peut-être qu’un voisin préoccupé appelle la police.
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