À tout problème, il existe une solution. Ce qu’il faut, c’est avoir un plan. Bien comprendre la situation et son contexte peut aussi aider, mais, face à l’urgence, l’action est toujours préférable aux discussions oiseuses. Que ce soit l’avenir de la planète, un devoir ou la menace de nourriture santé à la cantine, Les cavaliers de l’apocadispe répondent présents et sont prêts à agir pour éviter le pire. Genre, quoi.
Série hautement sympathique, mêlant un certain classicisme (bande de copains, bêtises et humour) avec un sens de l’absurde le plus aiguisé qui soit, Les cavaliers de l’apocadispe est difficilement classable. En auteur futé, Libon laisse intelligiblement beaucoup de flou dans son écriture. La tonalité générale rappelle évidemment Le petit Nicolas, mais Titeuf n’est jamais loin. Quant à la mécanique narrative, elle reprend des trucs et des manières que n’auraient pas reniés Charlie Chaplin ou Buster Keaton. Il y a pire en terme de références, sans compter que certains remontreraient même le fil jusqu’à Louis Pergaud.
Cependant, derrière cette farce fonctionnant par accumulation catastrophique, Ludo, Jé et Olive vivent aujourd’hui et sont confrontés à leur époque : pollution, malbouffe, etc. Bon, ils ne réalisent pas tout et font preuve d’une certaine impulsivité ou inconscience, mais, au moins, ils se bougent et tentent de faire au mieux. Seulement, les situations sont souvent graves et ces gamins ne possèdent qu’une compréhension limitée des enjeux, c’est donc normal et logique que tout se finisse régulièrement en pataquès. En résumé, malgré la folie et le côté «cartoon» des gags, il s’agit bel et bien d’un titre réaliste. Ce qui pourrait paraître, au premier regard, futile ou «simplement» marrant se révèle, en fait, être très construit et particulièrement pensé. Chapeau l’artiste.
Hilarant, vif et coloré, Au grand air, Les cavaliers de l’apocadispe cinquième du nom, ne déçoit pas et démontre que toute déconnade implique de grandes responsabilités, comme disait Zorro, ou était-ce Spiderman ? Je ne sais plus, un gars avec un masque en tout cas.
J’aime toujours Libon et ses cavaliers.
Il y a toujours ces scènes drôles où ils pensent avoir l’idée du siècle qui s’avère catastrophique.
Que ce soit pour sortir le nouveau de sa boîte, faire rouler la voiture ou autre.
Mais il y a aussi, hélas, un côté linéaire qui marche bien sur 5 pages mais s’essouffle un peu tome complet.
Tout reste comme dans du coton, les idées sont débiles mais jamais si grave, on s’en sort toujours…
Et si sur 5 pages, il y a une progression, une montée entre le calme avant l’idée, une accélération pour sa mise en place, une panique sur la dernière planche, là, ça s’étire un peu, ça se pose, ça monte et après ça reste au même niveau pendant 30 pages sans réellement osciller.
Un petit souci de rythme qui a fait que je ne me suis pas autant enthousiasmé qu’avec les histoires courtes mais qui ne m’a pas empêché de bien m’amuser à les suivre !