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Madeleine, Résistante 1. La Rose dégoupillée

09/09/2021 6814 visiteurs 8.0/10 (5 notes)

F ille d’instituteurs, Madeleine passe une enfance heureuse dans la Somme, gambadant à travers des champs et à l’orée de bois encore marqués par les stigmates de la Grande Guerre. En 1939, tout bascule pour la jeune fille. D’abord entraînée sur les routes de l’Exode avec son grand-père, elle se voit ensuite humiliée par un officier allemand quand l’armistice est signé. Forcée de baisser la tête, l’adolescente se jure alors de combattre par tous les moyens cet occupant honni. Mais, à dix-sept ans, qui contacter pour entrer en résistance ? La tuberculose et un séjour dans un sanatorium vont lui ouvrir subrepticement les portes de ce qui déterminera son avenir.

Témoigner, encore, toujours, auprès du plus large public possible, y compris à travers la bande dessinée. C’est finalement cela qui a convaincu Madeleine Riffaud (née en 1924) d’accepter une entrevue avec Jean-David Morvan et d’entreprendre une collaboration avec lui et Dominique Bertail. Bien lui en a pris, car, en sus d’une amitié nouée avec ses co-auteurs – joliment exposée en introduction et conclusion de l’album -, cette femme de conviction offre l’opportunité aux bédéphiles de découvrir sa vie et ses luttes, à travers une trilogie éditée par Dupuis dans sa collection Aire Libre.

Déclenchée, la mémoire de la combattante expose avec une franchise certaine, agrémentée d’une touche de poésie, son vécu, son ressenti et ses vérités sur les événements qui ont précédé et initié son engagement dans la Résistance. Années de l’innocence enfantine, premières confrontations avec les horreurs de la guerre, idéalisation de ceux qui, déjà, agissent dans l’ombre, amours naissantes, mais aussi regard sur la maladie, la mort ou les choix des personnes rencontrées, ce tome d’ouverture se révèle riche. Il résonne d’autant plus fortement que le scénariste a choisi de retranscrire les propos qui lui ont été confiés en conservant le je. Cette narration au style direct fait mouche, car elle pose le lecteur en auditeur privilégié de celle qui se fit appeler « Rainer » et crée, ainsi, une réelle proximité. Les quelques allusions à des anecdotes qui sont venues plus tard ou des réflexions a posteriori sur les faits racontés renforcent encore cette impression.

Pour accompagner le récit, Dominique Bertail livre une partition graphique des plus réussies. Baignées par dans des nuances bleutées, ses planches dégagent une atmosphère puissante et prenante. Au fil des pages, la gamine qui gambadait à Folies grandit, s’affine et s’affirme, tandis que le décor d’abord rural devient montagnard puis urbain. Sur un découpage et des cadrages parfaitement maîtrisés, le trait croque les visages, restitue les émotions, confère corps et âme à l’héroïne et aux protagonistes qui l’entourent. Il sait aussi magnifier les paysages à travers quelques très belles pleines pages. Enfin, des poèmes de Madeleine Riffaud sont insérés à la fin de chaque « période », telles d’ultimes empreintes d’un vécu exceptionnel.

Bande dessinée et témoignage captivants, La Rose dégoupillée ouvre brillamment une série particulièrement prometteuse qui fait ressurgir du passé une destinée ô combien singulière à l’époque la plus sombre de l’histoire contemporaine. Mémoire vive, Madeleine, Résistance est à lire, relire et transmettre.

Par M. Natali
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Madeleine, Résistante
1. La Rose dégoupillée

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Note: 4.3/5 (67 votes)

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L'avis des visiteurs

    pedrograto Le 10/01/2024 à 19:28:38

    Sur les deux tomes parus ..
    Cette série est précieuse : outre la grande beauté formelle ( le dessin de Bertail est parfait et restitue admirablement les années 40) , le témoignage qu'il contient mériterait d'être connu du plus grand nombre.
    Odes à la liberté, à la poésie, ces aventures de Madeleine peuvent continuer autant qu'il faudra, merveille ! Je vous aime mme Riffaud

    Zablo Le 09/01/2024 à 21:22:24

    Une BD toute bleue et à l'odeur de citron...

    qui raconte, évidemment, les premiers pas de Madeleine Riffaud en tant que résistante. Un sujet qui me fascine et qui plaira à beaucoup de Français(es).

    Sa vie, impressionnante, semble aussi avoir subjugué la « dream team » réunie autour d'elle : du scénariste Jean-David Morvan, qui s'est spécialisé dans les scénarios historiques ces dernières années (Simone, Magnum génération...), au dessinateur Dominique Bertail, auteur de Mondo Reverso entre autres.

    Car Madeleine Riffaud fait figure de modèle : femme forte, courageuse, intelligente et engagée... elle a aussi un physique attrayant, croqué par Picasso.

    Jeune, elle brille ici de mille feux, avec son visage d'un blanc pur et éclatant, ses cheveux bouclés... Une image idéale, peut-être trop, qui contraste avec les nazis, placés naturellement dans l'ombre.

    Ce traitement graphique et narratif, qui m'évoque de vieux films sur la Seconde Guerre mondiale, ne m'a pas entièrement convaincu. J'aurais aimé plus d'éléments de dialectique, d'autres sources que celles de Riffaud...

    Son témoignage reste cependant d'une grande intensité et est largement suffisant pour se rendre compte des enjeux, ceux de l'entrée en résistance. Wikipédia est également très instructif à son sujet.

    Alors pourquoi utiliser le support BD ? Est-ce un intérêt économique ? Un effet de mode ? Un moyen de parler aux jeunes ? Est-ce pour la sensibilité, l'expressivité ou même la modernité du neuvième art ? Ou pour donner vie aux images et souvenirs de l'autrice ?

    Dans tous les cas, cette BD aura réussi finalement à me marquer...

    ...du R majuscule.

    aloa35 Le 03/01/2024 à 18:57:48

    Waow ! Quelle force dans la narration !
    L'histoire de cette femme est incroyable (et ce n'est que le début), tandis que le scénario et le dessin sont tout à fait à la hauteur.
    J'avais un peu de réticences pourtant à la lecture de cette œuvre (un peu, car la bonne presse et le prix Goscinny indiquent déjà qu'il s'agit d'un album de qualité). J'ai lu bien des livres ou vu des films sur la 2de guerre mondiale quand j'étais adolescent. Cela reste une période très marquante de l'histoire et j'ai l'impression d'en avoir fait un peu le tour, d'autant qu'il y a bien d'autres périodes ou conflits malheureusement qui méritent aussi que l'on s'y intéresse.
    Mais là, on est devant quelque chose d'autre qu'une simple description de la France occupée ou du fonctionnement de la Résistance. Certaines scènes me hantent depuis ma lecture il y a 2 jours. Et dire... que ce n'est pas encore le plat de résistance, il faudra attendre les tomes 2 et 3 pour ça. C'est frustrant de devoir lire les autres albums pour connaitre la suite, mais je suis content que les auteurs aient décidé de prendre le temps d'expliquer ici le cheminement pour que Madeleine décide d'être résistante.

    pierreg Le 23/06/2023 à 10:52:04

    Excellent 1er tome que j'ai acheté au festival d'Angoulême et que j'ai mis 6 mois à ouvrir. J'aurai dû le faire avant, le dessin est très agréable, l'univers bleuté est très réussi. Histoire fascinante, témoignage d'un moment d'histoire.

    Touriste-amateur Le 01/08/2022 à 15:22:56

    Avant tout: Chapeau bas pour Madeleine ainsi que toutes celles et tous ceux qui ont résisté à cette époque.

    Egalement, il faut bien préciser qu'il s'agit d'une autobiographie et que certaines planches, notamment sur les atrocités commises, peuvent heurter les plus sensibles.

    Concernant l'album, j'ai un avis assez partagé. D'un côté je trouve l'histoire intéressante, mais d'un autre le sujet étant "la Résistance", fallait-il raconter dans les premières 80pages tout son parcours avant d'entrer en résistance?
    Idem pour le dessin parfois simple, parfois détaillé.

    Un bon album cependant, en espérant que l'histoire se limitera à 2tomes (même si j'ai cru comprendre qu'il était prévu en 3) avec un découpage de type : ce premier sur ce qui a construit Madeleine et l'a faite entrer en résistance. Et par exemple le second sur cette période difficile jusque la libération. Pas plus.

    La post-face sous forme de BD est intéressante, mais sans + car elle fait souvent redite avec l'album.

    Yovo Le 18/11/2021 à 22:10:25

    J'ai attendu 2 mois avant d'ouvrir le "Madeleine, Résistante" remisé sur mes rayonnages. Je n'avais pas envie de le lire entre Goldorak et La Horde du Contrevent...
    Et j'ai bien fait je crois. Il faut être dans le bon état d'esprit pour affronter la réalité de l'Occupation. Les auteurs nous plongent littéralement dedans :

    D'abord visuellement avec le monochrome bleu entêtant qu'utilise Dominique Bertail au pinceau. La couleur est froide mais les personnages sont étonnamment chaleureux. La lumière est utilisée de façon magistrale et rend les visages expressifs et touchants. Les éléments de décors sont minutieusement détaillés et mis en valeur par des ambiances exceptionnelles. Tout est réussi : les intérieurs, la nuit, la pluie, la neige, la ville... Dans une époque si bien restituée, l'immersion est profonde et durable.

    Ensuite, le travail de JD Morvan au scénario est tout aussi subtil. Vivant, prenant et vibrant.

    Un point reste discutable : le témoignage de Madeleine Riffaud est souvent cité tel qu'elle l'a livré, en tutoyant l'auteur, dans de longs récitatifs. Et là, pour le coup, ça n'est pas très immersif puisque cela arrache le lecteur au contexte historique. On a parfois l'impression que certaines planches ne sont que l'illustration de ses souvenirs racontés au présent.

    Ca ne veut pas dire que ça ne fonctionne pas. Cela interrompt juste la narration pour créer un aller-retour entre deux temporalités. Ce parti pris a au moins le mérite de ne pas trahir la parole de cette grande résistante pour la transmettre respectueusement avec ses mots à elle.

    Une œuvre solide, intelligente et splendide que la suite devrait encore raffermir.

    Shaddam4 Le 30/10/2021 à 09:04:10

    Il serait malhonnête de critiquer l’aspect réaliste et fidèle d’un album documentaire. Pourtant à la conclusion de ce tome j’ai ressenti une forme de grande sagesse, de timidité (compréhensible) des auteurs devant l’œuvre qu’ile entreprennent. Le développement de cet album est éclairant en ce qu’il s’assume comme l’illustration fidèle d’un récit historique très précis (Madeleine semble avoir garder toute sa mémoire) et aucunement un travail de création. Dominique Bertail a beaucoup travaillé sur des projets documentaires par le passé (et a illustré le livre de Riffaud sur l’Hôpital). Première partie d’un triptyque, on n’en est bien entendu qu’aux prémices, déjà bien durs, d’une vie extraordinairement remplie. On découvre ainsi l’Exode, la drôle de Guerre, les conséquences très concrètes dans les villages de France et la réalité de la Milice. Celle d’une Résistance en zone libre également, qui très tôt participe à constituer les bases de ce qui deviendra une guerre intérieur à l’approche de la Libération. Ainsi le sanatorium de Saint-Hilaire du Touvet, près de Grenoble fut une plaque tournante du maquis alpin avec des prêtres et médecins fort courageux.

    L’histoire est surtout celle d’une jeune fille fille d’enseignants, dotée d’un caractère bien trempée et victime de violences qui forgeront sa détermination. L’histoire commence à peine donc et l’on ressent malgré les difficultés de la Guerre la légèreté du Paris de Saint-Germain des prés, et de l’émancipation de la jeunesse même dans ces circonstances dramatiques. Sage je disais car il manque ce souffle romanesque qui aurait pu transporter cette BD au-delà de l’illustratif. Ce n’était semble t’il pas l’objet et l’on imagine le respect immense des auteurs pour leur témoin.

    Plus documentaire précis qu’histoire BD, on parcourt ce premier volume à la fois fasciné par un des derniers témoignage de résistant français et frustré par la discipline qui parcourt le livre. A réévaluer bien entendu lorsque la trilogie sera conclue.

    Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2021/10/30/madeleine-riffaud-resistance-1-la-rose-degoupillee/

    zantar Le 12/10/2021 à 20:44:17

    Pour un passionné d'Histoire et de BD, comme moi , un vrai plaisir de voir ces deux passions réunies dans ce récit, d'autant plus précieux que de nombreux anciens combattants et résistants ne parlaient pas de leur guerre et sont maintenant partis sans laisser de témoignage ! Ce livre m'a fait regretté une nouvelle fois de ne pas avoir fait parler plus mon arrière grand mère, résistante de la première guerre mondiale (et oui cela existe) et ma grand mère au fort caractère et picarde comme Madelaine, et du même âge.
    Merci aux auteurs de leur rencontre avec elle, de leur travail pour restituer cette histoire et d'avoir inclus dans l'album le récit de cette rencontre.
    J'ai une grosse envie de lire la suite, non pas parce que les faits sont inconnus, on les trouve sur internet, mais par le plaisir de connaitre la version de Madelaine, son récit et sa traduction par les auteurs , scénarios, dessins, et couleurs qui rendent ce récit plus facilement accessible qu'un simple livre de mémoire pour les plus jeunes.
    Mon seul regret, il va falloir plusieurs années pour avoir le récit complet !

    bd91130 Le 01/10/2021 à 10:01:35

    On parle dans ce livre d'utiliser la BD comme vecteur de la mémoire tourné vers un autre public, plus jeune. Pour moi, raté, j'ai quelques dizaines d'années de plus mais ... je découvre Madeleine.
    Un sans-faute. La narration à la première personne est une réussite, on a l'impression d'entendre cette dame âgée maintenant parler, narrer ses souvenirs avec quelques remarques péremptoires bien senties, mais aussi avec le recul et la distance donnés par le temps qui a passé, et de façon toujours intéressante, souvent passionnante. Le dessin est complètement adapté, la mise en page souvent sobre mais très variée, avec même quelques très belles pages pleines.
    Merci aux deux auteurs qui nous permettent de découvrir cette femme au destin et au caractère apparemment exceptionnels, j'attends la suite avec confiance.