À la frontière des genres, Sylvie Fontaine (Naïve, Cubik) explore quelques recoins sombres de l’âme humaine. Dans Sous le manteau, elle abandonne la BD pure et propose un long poème illustré. Au fil de ses strophes, l’auteure dénonce et, surtout, redoute les écarts dangereux de notre civilisation occidentale. Que reste-t-il pour nous sauver ? Un peu d’amour – évidemment - et, pour les plus chanceux, travailler de concert avec Calliope et Thalie pour fissurer cette étouffante carapace matérialiste. Enfin libres, nous pourrons alors faire tomber le manteau (la chemise si vous êtes toulousain).
Pour les illustrations, la dessinatrice oscille entre une représentation fidèle du texte et, plus pertinemment, une réinterprétation des métaphores. Cette dernière démarche est la plus intéressante. Le petit décalage entre mots et images enrichit le propos et démultiplie les niveaux de lecture. Même si, au fil des pages, des influences de David B. se font remarquer, le travail graphique très personnel de Sylvie Fontaine est parfaitement maîtrisé.
Ce long poème, à la thématique un peu simpliste, est à réserver en priorité aux amateurs de littérature illustrée plutôt qu’aux bédéphages phylactèrophiles monomaniaques.
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