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« Melvile est un réceptacle à histoires »

Entretien avec Romain Renard

Propos recueillis par L. Gianati et A. Perroud Interview 05/02/2016 à 14:04 8369 visiteurs

Avec Melvile, Romain Renard n'a pas créé seulement une série mais aussi un véritable univers. Outre deux albums parus à ce jour, l'auteur a également imaginé un concert-spectacle dont l'une des représentations a été donnée le 28 janvier dernier à Angoulême à l'espace Franquin. Comme si cela ne suffisait pas, une application intitulée "Les Chroniques de Melvile", disponible sur Apple Store et Google Play a aussi été développée. Enfin, pour que le terme "interactif" prenne tout son sens, les lecteurs ont la possibilité de proposer leur propre histoire, en racontant le destin d'un habitant de cette petite ville. Qui sait, celle-ci fera peut-être un jour l'objet d'un nouvel album...


Quand vous avez créé l’univers de Melvile, avez-vous d’emblée pensé à l’appli, à la réalité augmentée, à la musique, au spectacle... ou uniquement à la bande dessinée ?

Romain Renard : La musique est venue dès le départ. Puis, au fur et à mesure, j’ai développé l’accompagnement scénique et maintenant l’application.

Existe-t-il beaucoup de passerelles entre la musique et le dessin ?

R.R. : Si on revient aux années Métal Hurlant, la littérature, la science-fiction, la musique et la bande dessinée sont liées, notamment avec le rock. C’est très culturel. Les auteurs de bande dessinée sont souvent aussi musiciens. Avant de faire les bandes originales de Melvile, je faisais aussi à côté de la musique mais je n’avais pas le temps de dessiner. L’une de mes activités pâtissait donc de l’autre. Quand j’ai commencé à écrire le premier scénario de Melvile, mon idée a été de rejoindre ces deux activités. Même si je n’avais pas sorti de bande son, la bande dessinée aurait ressemblé à cette bande son.  

La musique influence-t-elle la narration ou est-ce plutôt l’inverse ?

R.R. : La base, c’est la narration ou plutôt le texte. Ensuite, j’utilise différents medium : la bande dessinée pour parler d’un personnage en profondeur, la musique pour raconter l’humeur, la video dans les chroniques de Melvile pour raconter un lieu.

N’avez-vous pas peur de laisser de côté les réfractaires aux nouvelles technologies ?

R.R. : Je ne trouve pas ça dangereux ni difficile. Ce sont des choses qui sont proposées, le livre se suffit à lui-même. C’est juste qu’en ajoutant toutes ces choses, on a une richesse en plus. C’est pour ça que l’application est gratuite, on n’impose rien aux gens. On raconte en fait autre chose, il y a des thèmes musicaux qui sont liés à certains personnages. Par exemple, les chasseurs dans le tome deux sont accompagnés par des percussions. Plus tard, quand on entend des percussions, on devine que les chasseurs sont là, même s’ils ne sont pas dans l’image.

Avez-vous adapté la bande dessinée pour les besoins du spectacle ?

R.R. : Non, les bandes dessinées sont diffusées telles qu’elles existent, ce ne sont pas des extraits. La particularité du spectacle donné à Angoulême, par rapport aux précédents, est de mettre la ville au centre de l’histoire où l’on va piocher quelques petites anecdotes : une enfant disparue, des jeunes filles qui se laissent aller dans la rivière, un homme qui entend des bruits suspects dans son garage… Le tout est entrecoupé de quelques chansons qui sont la résonance de ces histoires.

Melvile – Population 478. Le détail démographique est-il important pour comprendre pleinement le récit ou est-ce le nombre de scénarios possibles ? (sourire)

R.R. : (rires) Melvile est une ville ouverte. Quand on se balade dans les rues dans l’application, on peut connaître l’histoire de chaque habitant de chaque maison. Mais il y a des maisons qui sont à vendre et le prix d’achat est très correct puisque c’est une bonne histoire. Le principe est d’envoyer une histoire soumise à un collège éditorial, et si elle est acceptée, l’auteur de l’histoire devient résident de Melvile. Et ensuite, le principe est que je la dessine. On peut imaginer que la population va donc augmenter. Pour l’instant, il n’y a qu’une seule rue ouverte aux pérégrinations des différents personnages. Mais au fur et à mesure, comme c’est une application évolutive, on peut voir apparaître d’autres rues et d’autres maisons. Ce sera peut-être une ferme dans un champ, une grange, une cabane… Le principal est de se raconter des histoires. Melvile est un réceptacle à histoires.

Le personnage principal n’est-il pas le lieu plutôt que les personnages qui y passent ?


R.R. : Tout à fait. Dans l’application il y a une notion de temps puisque certaines histoires datent d’il y a un siècle. Mais dans les bandes dessinées, tout se passe l’année du « grand incendie » et on reste sur une période de deux-trois mois. Ce sera également le cas pour le troisième tome.

Abraham, Samuel, Saül, Seth, Gabriel… Les noms des personnages ont des sonorités très bibliques. Une simple coïncidence ?

R.R. : C’est voulu car je ne voulais pas donner d’indice géographique. À partir du moment où un personnage s’appelle John, Robert ou Victor, on a un indice sur le lieu où peut se situer l’action. Paradoxalement, pour croire à Melvile, il faut qu’on soit débarrassé de tout ce qui pourrait perturber notre imaginaire. Il n’y a donc pas de référence historique, pas de guerre… On ne cite qu’une seule ville, celle de Melvile.

Un rapport entre la région du lac Melville (Lac situé sur la côte du Labrador au Canada, NDLR) et Melvile ?

R.R. : (sourire) Oui effectivement. Si on devait situer le lieu, ce serait plutôt au Nord du Canada… mais ça pourrait être aussi en Norvège.

Saul, comme Samuel doivent faire la paix avec leur passé, un passage obligé pour trouver un équilibre de vie ?


R.R. : Oui et non.  C’est ce qui arrive à mes personnages mais pas forcément à tout le monde. Certains parviennent à vivre très bien avec leur passé. Mais c’est effectivement dans l’obscurité que s’inventent des histoires.

Certains personnages des deux tomes se croisent, comme Saul et Samuel furtivement. On retrouve également les voleurs de l’épicerie. Tout doit-il s’imbriquer ?


R.R. : Ils vivent tous au même moment et au même endroit. Comme c’est une petite ville, les gens se croisent forcément. C’est d’ailleurs assez excitant à réaliser. Il faut chaque fois tenir compte de ce que le lecteur connaît. Quand je fais parler l’un de mes personnages d’une histoire qui s’est passée dans le premier tome, en l’occurrence deux enfants qui volent un magazine dans une épicerie, la personne qui n’a pas lu le premier tome peut très bien comprendre, mais celui qui l’a lu sait très bien ce qu’il s’est passé. Ceux qui vont lire les chroniques sur l’application vont y découvrir plein d’autres éléments.

Peut-on lire les albums dans n’importe quel ordre ?


R.R. : Complètement. Les livres se concentrent sur un personnage et l’application se concentre sur la ville.

Comment avez-vous travaillé graphiquement ? Avez-vous eu recours à l’utilisation de la photo ?


R.R. : Il y a une part de documentation mais c’est avant tout du dessin. J’ai une base de feutre avec lequel je travaille mes flous, et je travaille au fusain toutes mes lumières. La couleur n’intervient qu’en dernière étape où je colore la matière.



Propos recueillis par L. Gianati et A. Perroud

Bibliographie sélective

Melvile
1. L'histoire de Samuel Beauclair

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Melvile
2. L'histoire de Saul Miller

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