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Le premier travail d'Edouard

Entretien avec l'auteur d'Heraklès

Propos recueillis L. Gianati Interview 19/05/2015 à 19:09 6859 visiteurs

Si l'imagerie populaire associe bien souvent Hercule et ses douze travaux, peu connaissent sa véritable histoire, même si celle-ci, comme toutes celles de la mythologie, tient sa source de multiples récits. Pour sa première oeuvre, Edouard Cour en donne sa propre version en puisant dans les différents écrits qui ont forgé le mythe du (demi) Dieu grec. Le troisième tome d'Herakles clôt une série qui a révélé un jeune auteur sur lequel il faudra désormais compter.  

Existe-t-il quelques similitudes entre réaliser sa première bande dessinée et les douze travaux d’Hercule ? (sourire)

Edouard Cour : Bien sûr ! Mais j'ai l'impression que tous les gros projets ont quelque chose à voir avec les douze travaux. L'idée de se fixer un but clair qui pousse à dépasser ses aptitudes de base, puis de vivre après l'avoir atteint. C'est toute la force des mythes, ça parle de tout et à tous... Toutefois, dans ce cas précis, la chose reste faisable pour un mortel. À moins que je n'en soit qu'à mon premier travail...

D’ailleurs, comment l’idée vous est-elle venue d’adapter l’histoire d’Herakles

E.C. : C'est assez compliqué à expliquer, vu le nombre d'influences qui ont mené à ce choix... 
Pour résumer, il y a d'abord eu un dessin, un Hercules pour passer le temps, un mélange entre mon style ''naturel'' et l'iconographie des poteries grecques. Puis l'envie de dessiner plus de choses dans ce même style, une série d'illustration sur les douze travaux peut-être...? Mais en fouillant pour reconstituer le mythe original, j'ai découvert qu'il y avait bien plus à raconter et à découvrir. Et j'ai adoré ! Ça cristallisait tout ce que je cherchais pour enfin oser me lancer dans un récit BD d'envergure. Les rails d'une histoire qui avait fait ses preuves mais que peu de gens connaissaient encore vraiment, un univers graphique lié au récit et plein de choses intéressantes à inventer par-ci par-là. Banco !

A-t-il été difficile de vendre à un éditeur une série de trois gros tomes, surtout pour une première œuvre ? 

E.C. : Pas tant que ça, Akileos a vite montré son intérêt. Mais au départ, j'avais vu un peu grand (4 tomes). Après discussion avec les éditeurs, on a revu un peu le tir pour éviter de partir sur une série trop longue.
 Bon, je dois bien avouer qu'au début on s'était accordés sur deux tomes de 150 pages... Mais quand mes recherches et l'écriture ont avancé, le second tome a vite dépassé les quotas de pages. À tel point qu'un troisième tome a fini par être nécessaire pour éviter de couper des choses et pour donner la place qu'il fallait au tout. Heureusement, mes éditeurs n'ont pas été frileux et ont immédiatement accepté l'idée.  Je ne sais pas trop ce que ça aurait donné sinon...

De nombreuses versions de l’histoire d’Herakles existent. Comment avez-vous fait votre choix parmi celles-ci ?

E.C. : J'ai jonglé de l'une à l'autre pour trouver un tout cohérent. Là où quelque chose clochait dans l'une des versions, une autre apportait une variation logique. Partout où les choses étaient identiques, je gardais (même les plus petits détails). Là où aucune ne semblait d'accord, je choisissais la version la plus intéressante ou je créais la mienne pour les besoins du récit. C'était un exercice très amusant mais j'avais toujours peur d'avoir manqué une anecdote ou un  passage crucial.
 J'espère que je m'en suis bien sorti. Les spécialistes sont invités à me communiquer mes erreurs.

On associe généralement Herakles avec ses douze travaux. L’idée de faire un troisième tome « post-travaux » s’est-elle imposée dès le début du projet ?



E.C. : Oui, l'idée de base était de raconter l'histoire dans sa totalité, sans tronquer quoique ce soit. J'ai commencé à m'intéresser au sujet pour les douze travaux, et au final j'y suis resté pour le reste. Je trouve même que c'est la partie la plus intéressante du mythe. Beaucoup plus subtile et humaine. Et surtout extrêmement méconnue malgré son importance pour juger le héros et les notions morales qui l'entourent. C'est cette importance qui a fini par faire doubler le second tome de taille !

Alors que ses travaux ne semblent lui poser aucun souci particulier, il a beaucoup plus de mal à digérer son passé… 



E.C. : C'est toute la beauté de cette partie de l'histoire (l'avant et l'après travaux). Il n'y a pas de but précis et la force brute ne suffit pas à régler les problèmes rencontrés. Une belle façon de révéler la vraie nature du personnage et de ses doutes. Ce sont les véritables travaux insurmontables, même pour les dieux.

Dans les deux premiers tomes, quel est le « travail » qui vous a donné le plus de fil à retordre et celui qui vous a donné le plus de plaisir à réaliser ? 

E.C. : La capture des juments de Diomède a été difficile à gérer. C'est un travail étrange, dont les événements étaient complexes à raconter, d'autant qu'il devait clore le premier tome. En plus, j'étais vraiment nul en dessin d'équidé... !
 Par contre, la poursuite de la biche et la quête des pommes d'or ont été très plaisantes à faire. Beaucoup de plans contemplatifs et de variations de décor. C'est plus mon truc.


L’humour est omniprésent dans le récit, une façon de dédramatiser une histoire pas toujours très gaie ?

E.C. : 

Oui, au final c'était nécessaire pour éviter de tomber dans le pathos et le drame constant. Je ne voulais pas faire une tragédie grecque. Je voulais que les lecteurs soient enclins à reconsidérer leur vision du personnage. Un ton décontracté et moderne permettait, à mon sens, de mieux comprendre le héros en le rendant moins ''lisse'' et plus sympathique au premier abord. Au lecteur ensuite de juger ses choix et ses actions.

Comment avez-vous abordé graphiquement cet album et comment votre dessin a-t-il évolué pendant ces quatre années, entre le premier et le troisième tome ? 



E.C. : J'ai un peu procédé comme un graphiste avec une charte graphique : quel aspect visuel pour quel propos ? 
Les codes graphiques de base ont vite été posés. Que ce soit la palette de couleur, la technique de dessin mêlant mon style aux codes antiques grecs, les règles de découpage, l'aspect général des décors et personnages... Tout était déjà là dans le premier tome (dans les premières pages même).
 Mais jouer avec ces règles de base m'a poussé à trouver de nouvelles choses pour ne pas ennuyer le lecteur (et moi au passage). Et bien sûr, la réalisation s'est affinée avec les années, au fil des progrès de dessin et des découvertes.

Qu’apporte au récit le peu de cases par planche ?

E.C. : 

Au dessin, pas grand chose, à part de la place pour exister. C'était surtout une volonté de cohérence du découpage par rapport au thème. Je suis donc parti sur de grandes cases, en n'utilisant que des coupures orthogonales. Une façon de me mettre des limites pour régler les problèmes essentiels de narration. En résulte un aspect général massif et primitif, qui suggère également une temporalité dilatée. Mais je rêve maintenant de petites cases et de découpages délirants !

Pour quelles raisons avoir choisi de représenter les divinités olympiennes en noir, alors que dans l’imagerie populaire ils sont plutôt censés baigner dans la lumière ? 

E.C. : D'abord car je voulais qu'elles ne ressemblent pas à celles que nous avons en tête justement. Mais aussi pour leur donner une densité, une masse menaçante dont les détails sont indiscernables, avec l'air de ne pas appartenir à la même réalité physique. Et aussi parce qu'ils ont l'air cool comme ça !

Si votre dessin fait assez vite penser à celui de Christophe Blain, quelles sont vos autres influences ? 

E.C. : Il y en a tellement que j'aurais peur d'en oublier...
 Sur Herakles, certains ont eu une plus forte influence. Notamment Taiyou Matsumoto, Manu Larcenet, Masaaki Yuasa (un animateur), Nicolas de Crécy mais aussi le Kaamelot d'Alexandre Astier.
 Mais j'en passe beaucoup et de tous horizons.

La large palette de couleurs utilisée fait partie intégrante du récit…



E.C. : Je ne dirais pas vraiment qu'elle est large, je l'ai plutôt restreinte en fait. Tous les humains sont oranges (poteries grecques oblige) et la palette dérive des teintes jaunes-rouge, le bleu étant quasiment absent des couleurs utilisées (même les verts). L'idée était de coller à cette image chaude et primitive que véhicule l'antiquité grecque dans l'imaginaire collectif.

Avez-vous l’intention de revisiter toutes les bios des divinités olympiennes ou avez-vous d’autres idées de bande dessinée ? (sourire)



E.C. : Hé hé ! Non, bien au contraire ! Il s'agissait de toute façon du seul mythe qui m'intéressait pour l'instant. Je compte partir dans une direction radicalement différente, n'en déplaise aux intégristes de la mythologie.
 Au programme, une histoire vraie, du Japon, du noir et blanc et plein d'autres surprises.
J'espère que ça plaira aux lecteurs qui suivront.


Propos recueillis L. Gianati

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