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Cap' pour Atlantic ?

Rencontre avec Fabrice Sapolsky

Propos recueillis par L. Cirade Interview 22/08/2011 à 15:28 3151 visiteurs
Cette semaine, un nouvel éditeur fait son apparition dans nos librairies, Atlantic. Rencontre avec Fabrice Sapolsky, instigateur du projet avec Moïse Kissous.

Comment est née l’idée de créer cette nouvelle maison d’édition ?
Fabrice Sapolsky : Elle est née de la rencontre entre Moïse Kissous et moi. De nos envies respectives de créer une offre différente, une approche de la bande dessinée qui soit résolument tournée vers l'international. Nous pensons pouvoir apporter quelque chose de frais, de nouveau sur le marché et avons du reste pris le temps de peaufiner notre projet. Je dirais que s'il fallait dater cela, il faut remonter au printemps 2010 de manière informelle, et à la rentrée dernière de façon plus définitive.

Moïse Kissous a créé Jungle et vous, vous avez tenu les rênes de la revue Comic Box. L’envie de devenir vous aussi acteur de l’édition après avoir commenté sa production était-elle si forte ?
J'étais déjà acteur de l'édition, mais avec une présence plus discrète. Il y a 7 ou 8 ans, j'étais éditeur freelance pour Albin Michel avec une collection qui s'appelait Game Over et qui proposait des adaptations de jeux vidéo en BD. Puis, chez Soleil, j'ai également été éditeur freelance avec la collection Soleil Hero qui était centrée sur la BD venue de Hong-Kong. Sans compter mon travail avec Panini sur certains albums jeunesse et, plus récemment, Jungle. Mais clairement, avec Atlantic BD, nous sommes dans un autre univers, avec une ambition sans commune mesure avec ce que j'avais déjà fait. C'est une opportunité excitante que je n'avais pas vraiment envie de refuser ! En prime, avec Atlantic, je peux m'exprimer en tant que scénariste, ce qui ne m'avait pas été offert jusque là, du moins en France et avec une telle aisance.

Atlantic BD a-t-elle vocation à être la passerelle entre les deux continents ?
Absolument. Mais pas uniquement entre l'Amérique et l'Europe. Atlantic BD est ouverte aux créateurs du monde entier. Nous avons fixé nos standards et ne nous limitons pas au monde occidental. L'Afrique, l'Asie, l'Océanie… Tout le monde est le bienvenu chez Atlantic BD du moment que nous pouvons préserver une cohérence éditoriale.

Comment s’est construit votre programme éditorial ?
Autour de Black Box qui a été la série d'où tout est parti. Nous avons ensuite opté pour l'achat de séries déjà publiées aux USA pour étoffer l'offre autour de Black Box, mais dans notre esprit, l'adaptation n'est pas une fin en soi. Nous voulons clairement construire des franchises fortes et originales, dont le destin ne va pas seulement se limiter à l'horizon de la bande dessinée. Atlantic BD est une construction à long terme.

En marge de la traduction de séries existantes, vous vous positionnez comme soutien à la création de nouvelles séries : expliquez-nous votre stratégie en la matière.
Notre ambition, comme je le disais précédemment, est de construire nos propres franchises. Des séries populaires et ambitieuses par leur sujet et leurs équipes créatives. Parfois, nous les créerons seuls ; parfois, avec d'autres éditeurs étrangers. Avec une même philosophie : proposer un divertissement de qualité.

Comment faites-vous votre “marché” pour l’achat des droits de séries ?
Premièrement, nous ne nous ruons pas sur tout ce qui bouge (rires). Nous avons décidé d'avoir un nombre d'ouvrages limité chaque année. Entre 12 et 15 albums par an. C'est peu par rapport à nos concurrents. Mais, justement, cela nous permet d'être plus sélectifs. Nous préférons jouer la carte des auteurs (Nick Spencer, Steve Niles ou Jimmy Palmiotti), de la contre-programmation, des séries passées relativement inaperçues mais qui se révèlent des pépites, comme Morning Glory Academy, Time Bomb ou Mystery Society. Parfois, nous sommes en concurrence avec d'autres éditeurs, c'est la règle du jeu. Mais notre discours est toujours le même : nous aimons la bande dessinée, nous nous investissons pour chaque album comme s'il était unique et Atlantic BD n'est pas là pour "pousser des cartons". Je pense que c'est, en partie, ce qui nous a permis d'obtenir les droits de certaines séries.

Je fais une petite digression, mais la proximité, avec le réseau de librairies et avec le public est une des notions fondatrices de notre maison d'édition. Le public n'est pas là pour faire "portefeuille" ou décoration de Noël. Nous avons mis en place un véritable réseau social sur notre site web (http://www.atlantic-bd.fr), sur lequel tout le monde peut s'inscrire et dialoguer avec nous. Toutes les bonnes idées seront étudiées. Je réponds personnellement à tous les messages qu'on m'envoie. Nous sommes, certes, des éditeurs, mais aussi des lecteurs. Nous prenons avant tout des projets que nous avons envie de lire.

Dans votre plaquette de présentation, vous parlez du “meilleur de l’Art s'équentiel, au-delà des frontières et des continents” : peut-on en savoir plus ? proposerez-vous des créations hors du genre “comics” ?
Je vois qu'il va falloir que je me fâche (rires). Je le dis tout de go : le "genre comics" n'existe pas. Les comics ne sont pas un genre. Je sais que cela va en décevoir plus d'un, mais les comics, c'est de la BD. Arrêtons avec les catégorisations d'arrière-garde. Il y a des styles différents de par le monde. Parce que partout, la BD ne s'est pas construite de la même façon ni au même moment. Mais je ne vois que de la bande dessinée.

La bande dessinée Américaine traite la BD française comme la sienne. La BD japonaise ne connaît que les mangas. Il n'y a qu'en France que certains, par habitude ou raccourci marketing, se plaisent à classer la BD par origine géographique. C'est un non sens. Mieux ! J'ai eu la chance de co-écrire deux séries Spider-Man Noir pour Marvel. Sur l'ensemble de l'équipe créative, aucun des trois protagonistes n'était Américain ! Doit-on appeler cela des "comics" parce que cela fait plus américain ? Non. C'est de la bande dessinée, en bon français. Il n'y a pas d'autre façon de le dire. Et lorsque nous avons conçu Atlantic BD, c'est l'une des premières questions qui a été abordée.

Je répondrais ceci : la BD Américaine, c'est un style, un format, une manière de découper les histoires. Atlantic BD emprunte un peu à ce style parfois, mais ne néglige absolument pas ses racines européennes et proposera bientôt des auteurs surprenants venus d'ailleurs. Les BD que nous sélectionnons sont atypiques sur leur marché d'origine. Time Bomb par exemple, a été publié aux USA en trois albums de 54 planches avec une mise en page plus proche des standards européens qu'américains. Et je pourrais citer d'autres exemples. C'est pour cela que nous parlons de "World BD". Parce qu'en création ou en traduction, Atlantic BD a un format différent de celui des Américains et des autres importateurs de BD américaines en France, une pagination différente, un prix différent, une qualité de production différente également. Bref, nous nous positionnons comme un éditeur international, sans a priori ni carcan.

Pouvez-vous en quelques mots nous présenter votre programme pour les prochaines semaines ?
Cela commence dès le 26 août avec Time Bomb et Morning Glory Academy, puis, le 2 septembre avec Black Box. Les trois séries sont très importantes pour nous et nous n'en imaginions pas meilleures pour démarrer. Time Bomb, c'est de l'action pure sucre avec des dialogues savoureux et des situations incroyables. Un peu comme un croisement entre les 12 salopards et Die hard avec un côté Quand les Aigles Attaquent. Morning Glory Academy joue dans un autre registre. Vous pensez qu'une série sur un pensionnat strict a l'air ennuyeuse ? Vous repasserez ! Intrigues, coups tordus, rites sataniques, dialogues ciselés avec un suspense digne du Prisonnier, tous les ingrédients sont réunis dans MGA. Enfin, Black Box, la première création originale Atlantic BD, nous amène aux États-Unis avec une boîte à musique bien particulière. Offerte par le Général Lafayette à George Washington en 1797, elle a siègé dans le bureau ovale de la Maison Blanche pendant 200 ans et… y a enregistré toutes les conversations !

Quel sera votre rythme de parution ?
Chaque trimestre environ, il y aura 3 ou 4 titres. Nous tenons aussi compte des moyens de chacun. Chez Atlantic BD, il y a des séries en deux ou 3 volumes et d'autres régulières, comme Black Box ou Morning Glory Academy. Globalement, chaque série sera publiée au rythme de deux albums par an.
Propos recueillis par L. Cirade