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Spirou bien encadré

Exposition Munuera à la galerie Maghen (interview)

BDGest' (C. Steffan) News 26/10/2005 à 11:12 2003 visiteurs
A l'occasion de la sortie du nouvel album Spirou et Fantasio tome 48 - L'homme qui ne voulait pas mourir - scénarisé par Jean David Morvan aux éditions Dupuis, la galerie Daniel Maghen organise, du 22 octobre au 9 novembre 2005 et pour la première fois en France une exposition-vente d'originaux autour de l'oeuvre du dessinateur espagnol José Luis Munuera.

L'exposition présente cinquante planches à l'encre de chine réalisées pour les deux derniers tomes de la série et une dizaine d'illustrations, parmi lesquelles les deux couvertures d'album.
La deuxième partie de l'exposition est dédiée à Nävis, l'autre série à succès du tandem Munuera-Morvan, dont le tome 2 vient de paraître aux éditions Delcourt. Quarante planches des deux premiers albums des aventures d'enfance de Nävis, l'héroïne de la série Sillage, seront ainsi présentées au public.
Enfin, une sélection de vingt planches de la série Merlin sera également exposée. L'enfance du célèbre enchanteur est racontée en six tomes, chez Dargaud, avec Joann Sfar puis Jean David Morvan au scénario.

Le vernissage de l'exposition le 21 octobre, en présence de l'auteur a été l'occasion pour l'équipe rédactionnelle de BDGest' de discuter avec J.L. Munuera sur le devenir de Spirou.

Comment vivez-vous la sortie de votre second album de Spirou ?

Je continue à considérer ça comme une chance qui m'est arrivée de façon inopinée et étonnante.
En plus du fait que cela me permet d'élargir mon public, il y a le défi personnel et professionnel de faire Spirou. Reprendre la série signifie voir ce qu'on fait avec, c'est à dire être cohérent et personnel en même temps.
C'est pourquoi faire cette exposition, comme présenter des scoops comme on l'a fait sur BDGest avec des dessins inédits, c'est une façon pour nous de communiquer avec le public. Evidement il y a un côté "marché" dans l'expo en galerie, mais cela me permet de présenter les planches différemment de l'album lui-même.

Quelle est la réaction du public par rapport à votre reprise de la série ?

Elle est difficile à mesurer... on a tendance a penser que nous, les amateurs de BD, sommes le plublic. Le public est beaucoup plus large, plus indéfinissable... donc on ne peut pas estimer la réponse du public par rapport avec la quantité d'albums vendus.
Le premier album qu'on a fait a très bien marché, c'est la plus grande vente de Spirou, mais ça ne m'intéresse pas. Ca a moins d'importance que les retour de lecteurs qui, comme moi, aiment la BD.
C'est pour cela qu'on a commencé à poster sur BDGest, pour avoir un contact plus direct avec ces personnes qui sont comme nous, qui veulent communiquer, qui veulent savoir. Les retours qui nous arrivent viennent des forums internet ou de la critique professionnelle BD... c'est une partie qui nous intéresse énormément.

Ces retours du public influencent-ils votre travail ?

Cela m'influence dans le sens où cela me permet d'avoir une vision des opinions différentes de la mienne. Je ne pense pas posséder une vérité quelconque, j'ai une vision sur ce que je veux faire, mais ce n'est pas un absolu. Je ne veux pas l'imposer, surtout sur Spirou qui n'est pas MA série, ce n'est pas ma création.
Autant je m'en fous sur Nävis ou Merlin, autant je suis très attentif aux réactions des gens par rapport ce que je fais sur Spirou, car il s'agit de notre patrimoine collectif. Je pense que la série appartient à la communauté et au public, c'est un élément de la culture BD européenne.
Maintenant c'est moi qui le fais pour des raisons aléatoires. C'est pour cela que je soutiens les projets de one-shots de Tarrin, Yoann, Le Gall... je ne me sens pas propriétaire de la seule vision créative de la série.

Quelles sont vos relations avec les différents auteurs des "hors série" ?

Il n'y a pas de concurrence entre nous, même s'il y aura des comparaisons du public.
Entre nous, c'est une discussion d'auteurs qui sont engagés sur quelque chose à la fois d'émouvant et de très intéressant pour nous professionnellement. Dans le sens aussi où ça nous met dans un univers que nous aimons tous, mais de façon et pour des raisons différentes. Nous partageons tous cet amour de la série et des personnages.
Je n'ai pas de droit de regard sur le travail des autres, mais ils ont la gentillesse de me le montrer, comme moi je leur montre le mien. Ce n'est pas un guerre du pouvoir comme on a connu à une époque, où on a été malheureusement privé de versions de Spirou par des génies de la génération précédente.
Pour ce que j'ai vu du travail de mes collègues, je trouve que ça enrichit énormément la série.

Quelle est votre ambition concernant la série ?

Jean David et moi voulons profiter de cette super chance d'amener toute une nouvelle génération qui est passée à côté de la BD traditionnelle vers des la BD "classique". Nous voulons leur dire "ce n'est pas du manga, mais c'est très intéressant à lire, venez". On leur parle dans leur langue, on ne fait pas une narration orthodoxe par rapport à la bd classique mais on essaie de dire à un gamin de 15 ans "c'est une bd que tes parents ou tes grands parents ont lu, et c'est très bien".

Est-ce pour cette raison que Paris sous Seine et L'homme qui ne voulait pas mourir sont beaucoup plus axés sur l'aventure que sur l'humour ?

C'est vrai qu'il nous a manqué ça... pour le prochain on va aller plus dans la farce. mais Spirou et Fantasio n'est pas une série qui a des codes définitifs. Elle a été abordée par des auteurs très différents, il n'y a rien à voir entre la façon d'aborder d'un Franquin quand il a fait Le gorille a bonne mine ou Panade à champignac ce sont deux approches totalement différentes. C'est pareil pour Tome & Janry entre Virus, Machine qui rêve bien évidemment, mais aussi Luna fatale. Chaque auteur a une approche très différente, c'est une série très écléctique et hétéroclite à la base. On ne peut pas dire "Spirou c'est "ca" !" ; Spirou c'est Le prisonnier du bouddha ET tout le reste.

JD et moi, nous avons eu sur nos deux premiers albums une approche axée sur l'aventure. Mais ce n'est pas parce que nous pensons que c'est la seule voie, c'est parce que c'est celle qu'on a eue sur ces albums précis. Le troisième sera beaucoup centré sur l'humour. Ce sont des options sur une série qui est ouverte. Spirou n'est pas aussi fermé que les autres grands classisques comme Blake et Mortimer ou Lucky Luke qui ont vraiment un cadre très précis dont on ne peut pas sortir, la série a une multiplicité de facettes, une richesse énorme. C'est ce que nous essayons de faire, chaque album a son individualité dans un ensemble.
D'ailleurs Spirou n'a jamais été une série Grand public, Franquin tirait à 60 000 exemplaire quand Morris était à 1 million... pourquoi ? parce que le lecteur de base veut toujours manger la même nourriture.

Spirou c'est une expérience pour les gourmets, il change, il y a toujours des surprises. Nous n'avons pas de recette, nous voulons tout tester.


Galerie Daniel Maghen
47 quai des Grands Augustins
75006 PARIS
www.danielmaghen.com

Dans le cadre de cette rétrospective, la galerie édite un ex-libris représentant un dessin inédit de Spirou, tiré à 300 exemplaires numérotés, et signé par José Luis Munuera.
BDGest' (C. Steffan)