Ushijima, l'usurier de l'ombre

[smyrn]

Message précédent :

Le tome 2 est sorti, j'ai commencé, pas fini , je pense qu'il ne faut pas passer à côté de cette série cynique. C'est un conseil....

J'ai lu le tome 4. Voilà une série qui se renouvelle bien à chaque tome. Pour ma part je ne la trouve pas cynique. Je la trouve plutôt dépourvue de point de vue moral. A moins qu'il ne finisse par apparaître...

Pour l'instant ce qui me plait bien, c'est la multiplicité des points de vue. De plus l'auteur trouve toujours un nouvel angle d'attaque pour aborder les différentes situations générées par ce curieux métier.

Un titre dont le déroulement échappe pour l'instant à tous les schémas prévisibles.
Il mérite d'être mieux connu.

[alley oop]

oui, en tout cas un beau ramassis de pov gars, il y en a pas un pour ratrapper l'autre.Ce tome 4 etait plus interessant que le 3, du fait de la situation d'Ushijima, ça va mal finir tout ça...Il a l'air sympa ce nouveau arrivé qui fait ses pompes sur un doigt, le genre de gars à inviter chez soi pour un anniversaire. Bref ravi, mais c'est surement pas à mettre ds toutes les mains

[NYX]

au cas ou :siffle: je revends a moitie prix
les 3 premiers
etat neuf bien sur !

[O-B]

tain j'ai lu le tome 1. c'est glaucos. on touche le fond de l'âme humaine.
je retourne lire naruto. ou pas.

[Corto Jyl]

Je viens de me lire aussi le premier tome et c'est assez difficilement soutenable de voir ces déchéances humaines. Une excellente critique de la société capitaliste dans ce qu'elle a de plus cynique où seul compte l'apparence, le besoin pathologique de consommer pour consommer au détriment de sa propre famille et jusqu'à perdre toute dignité. Une grosse claque que ce premier album et une descente direct aux enfers.

[golgoth55]

Je n'ai encore jamais lu de manga mais le pitch de cette série m'interpelle donc je me dis pourquoi pas. Auriez vous un lien où je pourrai apercevoir quelques planches ??
Et pis aussi si quelqu'un pouvait m'envoyer un bon site de scan trad en MP ce serait bien sympa

[alley oop]

Tome 5 sorti, fin d'une histoire et début d'une autre qui s'annonce tout aussi tragique avec des personnages qui s'engouffrent tout seuls ds des spirales sordides et sans échapatoires, ça casse bien encore une fois, ça dégoute bien, c'est prenant, une série vraiment originale avec que des pourris, pour les amateurs de Lapham david, c'est aussi amer et acre. ça vaut toutes les histoires d'horreurs qui existent à part qu'il n'y a pas de surnaturel, juste l'homme et sa nature bête et vile

[smyrn]

c'est bien ce que je dis ....
C'est le néant sur cette série : fiche de portail manga , groupe de scanlation , vendeurs des boutique manga spécialisés... T'es obligé de casquer pour vérifier ce qui la met automatiquement dans la case des séries que je ne regarderais pas.... vraiment dommage tant le pitch est accrocheur....

sauf miracle tu risques d'attendre longtemps d'autres avis....

Alors ghinzdra, est-ce que les avis déposés ici sont parvenus à animer ton intérêt ?

[Marion N]

Chronique du tome 1 d'Ushijima par Y. Tilleuil.

[smyrn]

Waah ! Le tome 8 d'Ushijima est excellent ! Après deux tomes consacrés aux misères d'un groupe de prostituées (qui ont fini par lasser certains) voici des épisodes consacrés au "freeter" (entendez un plus très jeune vivotant de petits boulots et vivant chez ses parents) et à sa mère... Chacun terriblement endetté. L'un à cause du Pachinko (machine à sous) l'autre à cause de ses placements boursiers hasardeux...
Une spirale descendante terrifiante. Les issues semblent absolument bouchées dans ce monde sans pitié.

Cette série reste définitivement à mes yeux sur le haut du panier de la production manga adulte. On ne sait toujours pas où ça va, même si certains schémas commencent à bien se dessiner. Naturellement j'en parle un peu sur le [url=http://aaablog.typepad.com/weblog/2008/11/ushijima-de-shôhei-manabe.html]aaablog[/url]
Je recommande toujours cette série (je n'ose pas dire "chaleureusement" en la circonstance).

[alley oop]

Très bon tome 8 et Smyrn a bien résumé le tout, notre "ami" Ushijima est en pleine forme et nous montre de nouvelles techniques pratiques . La noirceur des personnages et les modes utilisés pour détruire les faibles sont machiavéliques à souhait, nous dégoute suffisamment . Derriere cette fable noire, l'auteur nous dit en gros qu'il ne faut pas compter sur l'argent facile, d'ailleurs Ushijima est un sacré bosseur dans sa branche. A conseiller car c'est un sacré ovni

[smyrn]

Cher Alley oop, j'espère que nous saurons convaincre quelques lecteurs, vu que jusqu'à présent on est bien tranquilles ici ! Enfin le fait que la série ait été sélectionnée pour Angoulême va peut être élargir le cercle de ses amateurs.

[alley oop]

Je pense que cette serie et surtout son genre est difficile pour certains à aborder malgré la qualité de ce manga et que l'on prefere une violence a coup d'epée sur fond fantastique et gore, qu'une violence sociale plus perverse qui est plus proche de nos soucis

[smyrn]

C'est sûr que c'est peu réjouissant.
Un de mes chers collègues, pourtant rompu à l'art d'apprécier les récits tordus qui moi me glacent d'effroi, m'a confié qu'il ne retirait aucun plaisir à lire Ushijima ! Pourtant il a trouvé le dernier très bon et apprécie la série... Mais il ne se fait pas plaisir. C'est tordu, je sais... ^^

[kriss4]

Je pense que cette serie et surtout son genre est difficile pour certains à aborder malgré la qualité de ce manga et que l'on prefere une violence a coup d'epée sur fond fantastique et gore, qu'une violence sociale plus perverse qui est plus proche de nos soucis

D'accord à 100% avec toi.

J'apprécie justement cette série pour son côté très détaillé de la détresse et de la violence sociale au Japon. Une plongée dans les bas-fonds de la société nippone. Le portrait détaillé des victimes, et la volonté de ne pas focaliser la série sur Ushijima est une très bonne idée de l'auteur.

La série reste selon moi dans les limites de la "morale acceptable", par rapport à des séries du type World Is mine dont la violence gratuite m'a répugné. Une série clairement "adultes" qui mérite d'être lue.

[Moody]

Dire que dans The World is Mine la violence est

gratuite

me gêne.

The World is Mine propose et ce dès le départ une caricature de la société japonaise et ce jusque dans la forme. Comme pour l'adaptation du roman Battle Royale en manga, le style n'a pas que des admirateurs mais ses détracteurs font souvent l'amalgame entre

je n'aime pas ce genre de caricatures perpétuelles

et

la violence y est gratuite

.

Les traits sont grossis, les expressions exagérées, les personnages principaux sont unes espèce d'ermite primitif qui ne vît qu'à travers la violence sous une forme exagérée de la survie d'une bête dans son environnement, et un psychopathe qui s'allie à lui pour mieux cèder à ses pulsions meurtrières. Ils évoluent dans tout ce que la société japonaise peut proposer de pire, à une allure accélérrée et dans des proportions démesurées de folie, naïveté...

Leurs actes sont ceux de déviants qui devraient contraster avec la vie en société mais qui n'en est finalement que l'exagération, l'écho. La critique s'opère par le scénario ET le dessin, le dessin ne servant pas qu'à illustrer un propos mais également à le représenter. Cette violence aggravée n'est pas gratuite, elle sert une saga déjantée qui montre une société contemporaine sous son plus mauvais jour, mais quelque part tellement vraie.

[kriss4]

Plus la série avance, plus elle devient intéressante. Si Ushijama reste le personnage principal, l'auteur décrit très bien les personnages secondaires variés qui tomberont dans ses griffes. De plus, il réussit à surprendre les lecteurs avec des fins originales pour certains personnages que l'on pensait condamnés à la chute inéxorable. Les récits de vie sont variés et les victimes n'ont de loin pas tous le même parcours.
Finalement les récits fortement teintés de violence du début font place à une description assez méticuleuse des mécanismes économiques conduisant au surendettement des victimes de l'usurier. Ushijama reste quand même un beau salaud, sans pour autant être cruel ou pervers. Il connait bien son métier et le fait sans état d'âme.
Pour moi, Ushijama est une des meilleures séries manga adultes du moment.

[kriss4]

Dire que dans The World is Mine la violence est

gratuite

me gêne.

The World is Mine propose et ce dès le départ une caricature de la société japonaise et ce jusque dans la forme. Comme pour l'adaptation du roman Battle Royale en manga, le style n'a pas que des admirateurs mais ses détracteurs font souvent l'amalgame entre

je n'aime pas ce genre de caricatures perpétuelles

et

la violence y est gratuite

.

Les traits sont grossis, les expressions exagérées, les personnages principaux sont unes espèce d'ermite primitif qui ne vît qu'à travers la violence sous une forme exagérée de la survie d'une bête dans son environnement, et un psychopathe qui s'allie à lui pour mieux cèder à ses pulsions meurtrières. Ils évoluent dans tout ce que la société japonaise peut proposer de pire, à une allure accélérrée et dans des proportions démesurées de folie, naïveté...

Leurs actes sont ceux de déviants qui devraient contraster avec la vie en société mais qui n'en est finalement que l'exagération, l'écho. La critique s'opère par le scénario ET le dessin, le dessin ne servant pas qu'à illustrer un propos mais également à le représenter. Cette violence aggravée n'est pas gratuite, elle sert une saga déjantée qui montre une société contemporaine sous son plus mauvais jour, mais quelque part tellement vraie.

A propos de World is mine, j'ai de la peine a accepter que sous le couvert de la caricature d'une société on nous montre des scènes dignes de snuff movie toutes les trois pages. A la longue ça devient lassant et le lecteur commence à avoir envie de gerber...

[Moody]

USHIJIMA T16 et T17

Sans doute l'une des meilleures histoire de la saga. Cette fois le mangaka s'intéresse à un autre genre de cliché de la société japonaise : les idoles de la mode, ces jeunes qui veulent toujours être au top de la mode et inspirer les autres, s'inspirant eux même de mentors désignés par les magazines et montant dans une hiérarchie de popularité les laissant accéder petit à petit à des endroits privés et autres luxes.

On suit donc un jeune japonais passionné par un "empereur de la mode" et qui tente de se faire une place dans le milieu pour y être reconnu à son tour. On suit ainsi son ascension quand il est guidé et on le voit gravir la plus haute marche. Mais comme dans toutes histoire d'Ushijima il y a la chute, l’inexorable destin qui fait qu'à un moment donné l'usurier est de la partie et que la dette s'accumule autant que la gloire augmente. Pire, les moyens utilisés pour se faire connaître et rester dans la partie mènent à un sordide mafieux.

C'est là que dans le tome 17 nous retrouvons notre personnage en pleine crise (nous en avions eu des aperçus avant) et que les personnes qui agissaient dans l'ombre veulent maintenant tirer bénéfice de cette situation. Du coup les intérêts d'Ushijima et du mafieux se croisent puis se confrontent, avec notre personnage au milieu qui s'en sort au final bien mieux que certains des clients habituels de l'usurier de l'ombre, et ce grâce à une formidable amitié à la "Kids Return" (mon Kitano favori).

Très prenant, toujours très détaillé dans le sujet (ici les loosers de la mode et les combines dont ils sont coupables puis victimes), toujours aussi brutal dans le traitement, on ne se lasse décidément pas de voir autant de personne sombrer dans leurs travers. Ushijima nous montre encore une fois une froide réalité de la société japonaise.

[kriss4]

Une série qui confirme tout le bien qu'on en pensait au départ. Un peu déçu que peu de lecteurs s'y intéressent. Enfin, dans la bibliothèque où je bosse...

[Rorschach]

Je profite de la sortie du tome 21 pour remonter le post de cette série. Il faut bien comprendre que je ne suis pas un gros consomateur de manga. Je ne suis ou ne possede que très peu de série en manga et leur nombre dans ma collection de bandes dessinées est plus qu'anecdotique en comparaison de mes comics ou de mes bd franco-belge mais Ushijima a une place à part.

Je trouve que cette série est un bijou. On suit les aventures d'un usurier au Japon, un yamikin ou plutôt de ses débiteurs c'est selon. C'est une série dure, impitoyable, sans concession qui nous révèle tout un pan de la société japonaise, celle des miséreux, des loosers, des épaves et de ceux qui les exploitent. Un manga ancré dans la réalité de ceux qui ont déjà presque tout perdu qui nous montre qu'il y a toujours plus profond que le fond.

Je ne la conseillerai pas à tout le monde car elle est vraiment dure et est destiné à un public averti mais pour tous ceux qui aiment les séries hard boiled je vous la recommande fortement. On en sort pas indemne.