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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Le Ciné-Club - "Black Narcissus" 1947 (Powell-Pressburger)

Messagede euh... si vous le dites » 24/01/2020 17:29

Message précédent :
Anto_eyed a écrit:Je tranche en votant pour le Fuller... ;)

Et je signe mon retour au ciné-club, j'y étais actif en juillet, puis par la suite j'avais beaucoup d'engagements à respecter...


Euh ouais mais non, là, ça fait 3-3 alors...

Bon, et si on faisait le Franju et qu'on enchainait sur le Fuller ?

Sinon, j'ai le Franju en très bonne qualité.
Je vous mets un lien ce soir.
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Re: Le Ciné-Club - "Black Narcissus" 1947 (Powell-Pressburger)

Messagede jolan » 24/01/2020 17:34

Oui, quand il y a des égalités on peut faire des séances doubles
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Re: Le Ciné-Club - "Black Narcissus" 1947 (Powell-Pressburger)

Messagede sergent latrique » 24/01/2020 18:01

séance double ! :ok:
il reste à modifier le titre.
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede jolan » 24/01/2020 18:54

Séance 1 : The Tarnished Angels (Sirk 1957) = 4,13
Séance 2 : Le Crime de monsieur Lange (Renoir 1936) = 3,6
Séance 3 : Il Sorpasso (Risi 1962) = 4,7
Séance 4 : Rendez-vous de Juillet (Becker 1949) = 2,33
Séance 5 : Vaghe Stelle dell Orsa... Sandra (Visconti 1965) = 3,81
Séance 6 : Kiss me Deadly (Aldrich 1955) = 3,8
Séance 7 : Quand passent les Cigognes (Kalatozov 1957) = 4,1
Séance 8 : La Ballade de Narayama (Imamura 1983) = 3,6
Séance 9 : Letter from an Unknown Woman (Ophüls 1948) = 4,2
Séance 10 : L'Hirondelle d'or (King Hu 1966) = 2,35
Séance 11 : The Woman in the Window (Lang 1944) = 3
Séance 12 : Lonely are the Brave (Miller 1962) = 4,16
Séance 13 : A Letter to Three Wives (Mankiewicz 1949) = 3
Séance 14 : Le Salon de Musique (Ray 1958) = 3,75
Séance 15 : La Rivière (Renoir 1951) = 4,5
Séance 16 : L'Homme au pousse-pousse (Inagaki 1958) = 2,5
Séance 17 : Miracolo a Milano (De Sica 1951) = 2,8
Séance 17b : Riso Amaro (De Santis 1949) = 3,8
Séance 18 : Lucky Star (Borzage 1929) = 3,7
Séance 18b : L'Homme à la caméra (Vertov 1928) = 4,8
Séance 19 : Die Brücke (Wicki 1959) = 3,16
Séance 20 : Gojira (Honda 1954) = 3,12
Séance 21 : Fallen Angel (Preminger 1945) = 3,16
Séance 22 : Black Narcissus (Powell & Pressburger 1947) = 2,6
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Re: Le Ciné-Club - "Black Narcissus" 1947 (Powell-Pressburger)

Messagede Anto_eyed » 24/01/2020 19:13

sergent latrique a écrit:séance double ! :ok:
il reste à modifier le titre.



Dans le cas de la séance double, il faut voir les deux films et poster deux critiques ? :D
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede sergent latrique » 24/01/2020 20:10

Tu as aussi double ration de bière ou de pop corn....
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede jolan » 24/01/2020 21:05

Par contre il est déconseillé de poster la critique d'un film pour l'autre, et inversement.

Tout comme il est déconseillé de ne voir qu'un film si on veut poster deux critiques, ou de ne poster qu'une critique si l'on a vu les deux.
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede euh... si vous le dites » 24/01/2020 22:14

Le lien vers Judex :



Je propose qu'on commence tous par Judex et puis on passera à Shock corridor (je mettrai le lien pour le Fuller plus tard).
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede arcarum » 27/01/2020 21:23

Judex :

Petite après-midi cinéma hier et donc Judex au Programme

Un banquier est menacé de mort s'il rend pas sa fortune aux victimes de ses activités véreuses, fait appel à un détective pour trouver le corbeau, un certain Judex.

Le pitch semblait alléchant, mais j'ai rapidement déchanté face à cette oeuvre que j'ai trouvé assez mauvaise.
Au niveau du scénario on se rend rapidement compte que le pitch est vite abandonné pour se concentré sur le fameux Judex et de sa capacité à nuire au Banquier ni n'est ni plus ni moins qu'un escroc peu recommandable.

Finalement le vrai pitch serait plutôt Pseudo fantomas contre les pieds nikelés.
En effet, Judex n'a ni le panache ni la capacité de nuisance du personnage de Pierre Souvestre et Marcel Allain
le banquier disparait rapidement pour réapparaître en fin de film, miraculeusement repenti
et le petit groupe d'escroc qui tente de s'accrocher à cette histoire s'avère aussi mauvais que ridicule se lançant dans des opérations qui dépasse leurs faibles capacités.

Au niveau des acteurs, c'est concours de cabotinage ou de sur-jeux, c'est vraiment peu ou pas intéressant et personne ne crois réellement dans la capacité de Vallières d'être un héros crédible ou Diani Monti être la chef d'un gang implacable.

Au niveau technique les scènes de nuit sont ridicules. L'abus de lumière fait que finalement il faut jour en pleine nuit faisant que certains scène de jour, en raison de l'ambiance sonore, laisse croire qu'il fait nuit.

La réalisation et le découpage ne sont pas en reste. C'est pauvre, très pauvre, seul truc rigolo, la simulation du champ-contre champ en faisant tourner les acteurs lors de la scène au cabaret entre Diana Monti et Kerjean.

moralité, bof, bof, bof,

1/6
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede silverfab » 27/01/2020 23:27

Je me souviens avoir été marqué par la scène du Bal masqué avec les têtes d'oiseaux géants et les tours de prestidigitation; et la musique de Jarre est très réussie.

Pour le reste je ne sais pas ce que donnerait un re visionnage en effet.
Retrouvez les chroniques musicales de
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Mes ventes: http://bobd.over-blog.com/2021/09/on-debarasse.html
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede euh... si vous le dites » 28/01/2020 00:13

silverfab a écrit:Je me souviens avoir été marqué par la scène du Bal masqué avec les têtes d'oiseaux géants et les tours de prestidigitation; et la musique de Jarre est très réussie.


Cette scène est en effet superbe, et comme tu l'écris bien, magnifiée par la musique de Maurice Jarre.
C'est le point d'orgue d'une première demi-heure que j'ai trouvée assez réussie.
Dans cette première partie, j'aime aussi beaucoup Edith Scob, au physique et au jeu très particuliers qui donnent au film une étrangeté assez unique dans le cinéma français.
Pendant cette première demi-heure, Judex n'est pas loin d'égaler Les yeux sans visage du même Franju (Les yeux sans visage, ça vaut du 5/6 pour moi).
Mais après, tout part en sucette.
Dans ce type d'œuvre basée sur un matériau feuilletonnesque, je n'ai rien contre les rebondissements qui sortent de nulle part (et ce n'est pas ce qui manque dans ce film), mais ça n'excuse pas la mollesse générale du film. Ca va à du deux à l'heure, les acteurs sont presque tous très mauvais (la palme à Channing Pollock abominable en Judex), les péripéties ne ressemblent pas à grand chose et, pour couronner le tout, le personnage de Judex est complètement sans relief.
Bref, c'est la débandade et on s'ennuie.
Porté par la scène du bal masqué, le film aurait dû rester sur son canevas de base constitué par le triangle formé par Judex, le banquier et sa fille et approfondir l'étrangeté presque surréaliste dans laquelle baignait le film.

Ma note : 5/6 pour la première demi-heure et 1/6 pour le reste. 2/6 pour le film en entier.
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede lobo » 29/01/2020 01:21

Pour moi, c'est un petit chef d'oeuvre dans son genre. C'est d'abord une encyclopédie du roman feuilleton à la française. Tout y est, ce serait trop long d'énumérer (des portes secrètes dans les vieux châteaux à la proto-télévision, en passant par les ascensions de façade, les rebondissements et coïncidences ahurissantes, avec ce sommet "mais cette bague, je l'avais donnée à ta mère..."), issu des histoires de Souvestre et Allain, Maurice Leblanc ou Jean de la Hire (Judex est plutôt Nyctalope que Fantomas, je trouve). Francis Lacassin au scénario, universitaire grand spécialiste de littérature populaire (et de BD incidemment), s'amuse à surcoder le scénario. Moi, j'ai marché. Alors, c'est vrai l'ensemble du film n'a pas le chic de la scène du bal masqué et le suspense n'est pas toujours réussi, ça tire à la ligne, mais là encore c'est un peu la loi du genre.
Les acteurs... Judex n'est pas bon, c'est vrai, il est bon surtout comme prestidigitateur à l'ancienne avec les colombes dans les manches. Mais les actrices... Francine Bergé en chatte sur le toit au justaucorps serré (quelques moments de caméra sur ses fesses, mmm...), loup et petite dague sur la cuisse... Aussi glamour que Michelle Pfeiffer dans Catwoman. Edith Scob qu'on a pu voir récemment en belle dame âgée classieuse dans Holy Motors de Leos Carax, est ici étonnamment diaphane, comme un personnage de poésie ou de peinture symboliste (d'ailleurs à un moment elle devient l'Ophélie de Millais).
Alors peut-être pas 5 mais bien
4,5/6
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede sergent latrique » 29/01/2020 21:59

Judex (1963) G.Franju

Judex film basé sur la dynamique des histoires populaires de la belle époque, revisite les codes du feuilleton policier avec des références évidentes à Fantomas (on voit d'ailleurs le détective Coquentin en lire un) ou autre héros à la Arsène Lupin, avec des histoires pleines de rebondissements et de coups du sort souvent improbables, mais dont le but est le divertissement pur en jouant sur les instincts primaires: fascination pour le crime et l'horreur typiques des années 1900-1910. Les thrillers de l'époque, volupté, lucre, cupidité .
L'intrigue du film suit bien cette veine, simple et simpliste, un méchant face à un justicier et nombre d'obstacles se dressant sur le chemin de la justice. J'ai beaucoup apprécié le début du film où l'on retrouve cette atmosphère étrange et bien reconstituée (avec les décors, les costumes, le banquier véreux mais en belle place dans la haute
société. Ce banquier qui porte beau est rattrapé par un passé peu glorieux. Il apparait rapidement comme un être veule et cruel mais qui se révèle faible devant certaines femmes (la gouvernante) et d'un arrivisme sans scrupules (attentat sur son complice revenu du bagne).
Autre point positif qui passe bien dans cette première partie; une bande son et des bruits nocturnes qui plonge le spectacteur dans ce cadre étrange. Vient la scène du bal aux costumes d'animaux et la mort soudaine du banquier, sans doute la plus marquante du film. On se doute rapidement que le conseiller du banquier, son homme de confiance est de mèche avec ce mystérieux Judex et que Vallières a une double identité.
Ensuite, le film perd du rythme et le jeu inégal des acteurs (Judex est assez falot et sa bande de justicier assez pitoyable, il y a du Defendar dans ce Judex) fait retomber la sauce et se traine en longueur. Les rebondissements intrinsèques aux feuilletons tombent à plat. J'en prends pour exemple la scène de la révélation du fils retrouvant son père, poussive à l'écran.
J'ai par contre bien apprécié le rôle du détective totalement incongru, Coquentin joué par l'excellent Jacques Jouanneau et tout ce qui se rapporte aux sciences et technologies d'anticipation (écran de surveillance de la cellule, tableur de diffusion de message écrit ...)
Je craignais après avoir vu Les yeux sans visages du même Franju, un traitement de la lumière avec des éclairages violents.
C'est moins pire mais il y a encore trop de lumières y compris dans les scènes de jour.
Sur la fin, quelques scènes rattrapent un peu le rythme, la bataille entre les deux femmes en collants (en noir et en blanc).

Donc avis mitigé. Je suis très amateur de cette littérature populaire, donc j'attendais beaucoup de ce film. Au final, je mets juste la moyenne 3/6.
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede jolan » 30/01/2020 21:52

Judex - Georges FRANJU - 1963

Bon alors au début c'est plutôt intéressant, et le film aurait dû se concentrer sur les éléments constitutifs de l'introduction, au château. D'abord le plan initial avec l'ouverture à l'iris caractéristique du cinéma muet en hommage aux films de Feuillade. Puis cette ambiance et cette intrigue qui se mettent en place, les lettres de Judex, le mariage, le passé trouble de Favraux. Pas passionnant mais ça allait encore. De jolis cadres travaillés, malgré quelques perches micro, ombres ou reflets de caméra un peu trop nombreux à mon goût. Mais la réalisation et l'atmosphère sont baroques, c'est plaisant, franchement je m'attendais à passer un bon moment inattendu. La scène d'entrée du magicien Judex/Vallières lors du bal est du plus bel effet, avec la belle musique intrigante de Maurice Jarre.

D'ailleurs, ce secrétaire, dès le premier plan, est bien trop grimé et doublé pour nous surprendre une seule seconde. Mais là n'est pas l'intérêt. Et d'ailleurs à partir de la mort du banquier Favraux, le film va très sérieusement décliner en qualité et en intérêt, jusqu'à atteindre un ridicule des plus pénible. Malheureusement il semblerait que le script doctor Claude Sautet n'ait pas travaillé sur ce film de Franju (contrairement aux précédents qui lui doivent beaucoup), car c'est d'un mauvais, d'un médiocre, toute la seconde partie accumule les défauts et les symptômes du film bâclé. Découpage sommaire, séquences enchaînées rapidement pour donner l'illusion d'un script écrit, mais c'est surtout qu'on n'arrive pas à nous transmettre de vraies informations convenablement avec un scénario solide.

Le film, contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, n'est d'ailleurs pas plus porté par une aventure du fameux Judex ou d'une vengeance du vieux bagnard (que Favraux a tué en le renversant sur la route, mais qui n'a qu'une bosse à la tête), de ces éléments on ne saura pas grand chose, et on s'empresse de les mettre de côté, alors que c’eût été bien préférable. Le Judex, il est tout juste capable de faire apparaître des colombes parce qu'il est prestidigitateur, d'ouvrir des supers portes du futur qui font un gros bruit grave tout pourri, d'allumer une caméra et d'emballer des gonzesses. Un justicier bien naze, il attend bien sagement que le gars se suicide derrière la porte pour l'enfoncer. La porte.

A la place, on se contente de suivre les pérégrinations de la jeune voleuse brune dans ses tentatives toutes lamentablement échouées : je vais voler des documents mais je repars sans, j'enlève la jeune héritière mais je la laisse sur place, je vais ensuite essayer de m'en débarrasser mais oh la la c'est pas facile la pauvre petite elle flotte pendant des kilomètres à la surface de la rivière, et puis comme par hasard elle est secourue dans le village où elle a été enlevée et le gamin comme par hasard reconnaît la voleuse sur une photo, et puis bah le vieux bagnard est sauvé comme par hasard in extremis parce que c'est son fils qui est le complice de la voleuse et qu'il a une bague au doigt. Non, tout cela est beaucoup trop sommaire. Je ne parle même pas du détective Cocantin ("ah bon, vous avez tué quelqu'un ?" ce serait pas le gars qu'il a congédié la veille qui est mort au fait ?) ni du final d'un niais abyssal avec la jeune acrobate sortie d'on ne sait où.

"Ah salut Cocantin, tu sais j'allais me marier mais maintenant c'est bon tu peux redevenir un prétendant, il est mort. Ah mince tu as un ami qui est en danger là-haut, bon bah attends je vais aller le sauver, au risque de me faire tuer, pas grave, et puis je ne sais même pas qui c'est mais je le reconnaîtrai peut-être une fois là-haut, au pire donne-moi son prénom je demanderai, pendant ce temps-là tous mes amis du cirque iront se griller un clope en taillant le bout de gras, et pareil quand tes amis arriveront pour sauver leur patron ils pourront grimper par les murs pendant dix minutes, de toute façon le gars je l'ai libéré et il attend bien sagement que le fils du bagnard ou la fille brune sortent de la chambre pour les arrêter, ou les tuer, j'en sais rien après tout, qu'est-ce que je m'embarque là-dedans sans savoir moi, j'ai peut-être libéré le méchant, mais bon, ça va, il n'a pas l'air pressé d'agir. C'est pas futex hein, c'est judex. Et puis si la brune elle cherche à s'enfuir en me menaçant avec son coutelas bah j'essaierai de l'arrêter, c'est pas comme si j'avais une quelconque raison de le faire, mais ça me fait plaisir de te recroiser comme ça par hasard, dans une rue la nuit, et de te rendre un petit service, après tout tu es détective et je suis acrobate, bon allez à plus"

Débile et déplorable.

1/6 pour le premier tiers.
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede euh... si vous le dites » 30/01/2020 23:41

Bon, on va tout doucement pouvoir passer à Shock corridor.
Le lien :

"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede sergent latrique » 31/01/2020 13:56

Merci pour le lien euh...
J'espère mieux de ce nouveau film vu il y a très longtemps pour ma part.
Pour Judex, on peut difficilement critiquer le scénario car c'est quasiment du copier-coller du premier Judex de Feuillade de 1916 (on peut voir les douze épisodes sur youtube , plus de 5 heures, en qualité médiocre malheureusement).
Je trouve que cette resucée, ce remake, n'apporte rien aux films d'origines et pour en faire un hommage aurait du être plus originale et s'en inspirer sans faire une pâle copie.
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede jolan » 01/02/2020 18:44

Shock Corridor – Samuel FULLER – 1963

Tiens, là aussi une ouverture à l'iris (qui il est vrai correspond bien à un plan sur un long couloir en perspective)
Bon, d'entrée le héros fait un test avec un psy, il se trompe bêtement, mais « il est prêt, il ne le sera jamais davantage » bah bien sûr. Le journaliste est ambitieux, il veut le Pulitzer avec cette incursion incognito en hôpital psychiatrique pour élucider un meurtre qui y a été commis, et il promet à sa compagne de ne pas devenir fou. Okay, donc il va devenir fou. Programme réjouissant. Perso je ne suis pas friand de ce genre d'histoires, j'y allais un peu à reculons. Mais s'il le souhaite vraiment plus que tout, grand bien lui fasse. Il faut être bien dérangé pour vouloir se faire interner. Il se croit à l'abri de la folie, et donc de lui-même, mais est-il à l'abri de la folie des autres, surtout si elle envenime tout le monde insidieusement ? En hôpital psy, il va vite comprendre que la folie est contagieuse. Et surtout, le film va surtout s'avérer être bien autre chose qu'un séjour en psychiatrie. Et c'est heureux.

Parce que toute l'introduction n'est vraiment pas réussie. L'entretien avec le docteur et les questions types qu'il attend en voix off à propos de son enfance et des nattes de sa soeur, puis du fétichisme, c'est débile. Puis il simule tellement bien en en faisant des tonnes qu'il est interné. Les bons gros clichés de la folie hystérique de base. On en aura tout du long, mais c'est un peu le passage obligé, je le reconnais. Encore un autre entretien avec un docteur qui selon ses plans doit lui parler des voix et lui parle des voix. Bon, c'est du scénario pour débutants en folie. La psychiatrie n'avance peut-être pas vite, mais sur le plan des films qui traitent du sujet, on a fait du chemin depuis 1963. La scène avec les nymphomanes qui se jettent sur lui comme des furies, bon bref, il y a vraiment des passages ratés. Mais à partir du moment où interviennent les confessions des trois témoins du cime, le film passe sur un autre plan bien plus intéressant.

C'est seulement là que je comprends que le film parle en fait de l'Amérique et de sa folie guerrière au tournant des années 40/50 (on n'est pas encore au Vietnam, mais ça ne saurait tarder, pour l'heure c'est la guerre au Communisme), de ses états d'âmes, de ses maux, de la société dans son ensemble, et non pas d'un couloir d'hôpital peuplé de malades. En fait, personne n'est à sa place dans ce film, pas plus la jeune femme lettrée qui gagne sa vie comme strip-teaseuse, que le journaliste dans son hôpital. Nous allons découvrir un monde qui marche sur la tête, qui dysfonctionne.

Pour ce qui est du meurtre et de l'enquête, on est bien nombreux à savoir qui est le coupable, puisque depuis le début du film on n'a eu à faire qu'à un seul « infirmier », mais cette enquête n'est qu'un prétexte. Les trois témoins vont se succéder et raconter leur vérité à John Barrett, dévoiler le secret de leur folie, la folie de l'Amérique, dans un moment de lucidité passagère, puis sombrer à nouveau dans leur délire juste au moment où ils allaient identifier le coupable du crime. Trois témoins, trois traumatismes, trois identités, trois folies, trois histoires. Un homme paumé qui n'a jamais ressenti l'amour et la fierté de son pays, et qui a été retourné par les communistes lorsqu'il était soldat, au point de ne plus savoir qui il est, puisqu'il se prend pour un général sudiste de la guerre de Sécession (c'est l'acteur qui jouait Rosco dans « Shérif fais-moi peur »). L'histoire des Etats-Unis est passée au crible avec chaque témoin du crime. Témoin surtout des crimes de son pays et des époques sombres qu'il a traversées. On croise aussi un autre symbole avec cet homme qui tend le bras et devient une Statue de la Liberté creuse, inerte, silencieuse. Un autre témoin inutile et impassible. Ce que deviendra lui aussi Barrett à la fin du film.

Après la guerre, le racisme, la ségrégation. Le deuxième témoin est un noir qui croit avoir fondé le KKK et mène un combat acharné contre les nègres. Le dernier, un scientifique, physicien atomiste qui ne veut plus vivre dans ce monde terrifiant où la menace atomique est permanente et s'est réfugié dans le monde de l'enfance faussement protectrice, finit par lui avouer qui est le coupable, un infirmier qui abusait de jeunes femmes - le loup est dans la bergerie - mais il est déjà trop tard, la confusion mentale s'est déjà emparée de Barrett (avec les signes avant-coureurs d'aphonie), qui a toutes les peines du monde à persuader le directeur qu'il dit vrai. S'ensuit la scène de bagarre obligée, puis les aveux idiots du meurtrier soutirés par la force et criés au moment même où ses collègues viennent le libérer. On a droit alors à un bref happy-end, suivi aussitôt du nouvel état cathartique de Barrett assez paradoxal. Il aura bien le prix Sulitzer, mais à quel prix...

J'ai bien aimé le moment du basculement, lorsque sa compagne Cathy perd le contrôle et autorise les électrochocs, persuadée qu'il perd la tête, qu'il la prend pour sa sœur parce qu'il refuse de l'embrasser. Les fous seraient-ils les autres, ceux qui vivent à l'extérieur ?

On l'aura compris, un film plus intéressant sur le fond et ce qu'il raconte que sur la forme et ce qu'il montre. Un film sur la folie, la folie des hommes, mais pas forcément ceux qui peuplent les asiles, plutôt ceux qui bien à l'abri dans leur pouvoir font la guerre, envoient des hommes en tuer d'autres, ou ces malades sans remèdes qui considèrent qu'un homme de par sa couleur ou sa différence (il aurait pu y avoir un volet sur les religions ou l'homosexualité) doit être enfermé, chassé ou disparaître.

La moyenne, un film qui raconte vraiment quelque chose et parle de nous, ça me plaît toujours davantage que toutes les superficialités "fantômastiques"
3/6
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Re: Le Ciné-Club - "Judex" & "Shock Corridor" 1963

Messagede jolan » 02/02/2020 22:08

Séance 1 : The Tarnished Angels (Sirk 1957) = 4,13
Séance 2 : Le Crime de monsieur Lange (Renoir 1936) = 3,6
Séance 3 : Il Sorpasso (Risi 1962) = 4,7
Séance 4 : Rendez-vous de Juillet (Becker 1949) = 2,33
Séance 5 : Vaghe Stelle dell Orsa... Sandra (Visconti 1965) = 3,81
Séance 6 : Kiss me Deadly (Aldrich 1955) = 3,8
Séance 7 : Quand passent les Cigognes (Kalatozov 1957) = 4,1
Séance 8 : La Ballade de Narayama (Imamura 1983) = 3,6
Séance 9 : Letter from an Unknown Woman (Ophüls 1948) = 4,2
Séance 10 : L'Hirondelle d'or (King Hu 1966) = 2,35
Séance 11 : The Woman in the Window (Lang 1944) = 3
Séance 12 : Lonely are the Brave (Miller 1962) = 4,16
Séance 13 : A Letter to Three Wives (Mankiewicz 1949) = 3
Séance 14 : Le Salon de Musique (Ray 1958) = 3,75
Séance 15 : La Rivière (Renoir 1951) = 4,5
Séance 16 : L'Homme au pousse-pousse (Inagaki 1958) = 2,5
Séance 17 : Miracolo a Milano (De Sica 1951) = 2,8
Séance 17b : Riso Amaro (De Santis 1949) = 3,8
Séance 18 : Lucky Star (Borzage 1929) = 3,7
Séance 18b : L'Homme à la caméra (Vertov 1928) = 4,8
Séance 19 : Die Brücke (Wicki 1959) = 3,16
Séance 20 : Gojira (Honda 1954) = 3,12
Séance 21 : Fallen Angel (Preminger 1945) = 3,16
Séance 22 : Black Narcissus (Powell & Pressburger 1947) = 2,6
Séance 23 : Judex (Franju 1963) = 2,3
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Re: Le Ciné-Club - "Shock Corridor" 1963

Messagede arcarum » 03/02/2020 21:42

Shock Corridor.

Autant pour Judex, je suis arrivé à rentrer dans le film, autant pour Schock Corridor, je suis resté devant la porte de l'hôpital.
Pourtant au niveau de l'idée du scénario, cela me semblait alléchant. Un journaliste pense trouver la réponse à un meurtre parmi les patient d'un hôpital psychiatrique et ce afin d'obtenir un prix.

Je ne sais pas si c'est c'est le décalage entre notre époque et celle de ce film, mais l'on trouve dans ce films tous les clichés de ce qu'est la maladie mentale.
Donc rien n'est crédible, tout semble dans l'exubérance, donc ridicule (mention spéciale à la scène des électrochoc, à la scène de tentative d'assassinat de Pagliachi, et enfin la scène de strip tease) .
Le jeu des acteurs est assez inégal, sauf peut être pour la scène avec Trent et son délire au KKK.

voilà, je vais pas trop appuer sur le film qui a réussi à me faire dormir, m'obligeant à le reprendre.
Bref très déçu par ce film
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Re: Le Ciné-Club - "Shock Corridor" 1963

Messagede pabelbaba » 03/02/2020 21:55

J'avais eu à peu près le même ressenti en le découvrant il y a quelques années.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Le Ciné-Club - "Shock Corridor" 1963

Messagede jolan » 04/02/2020 18:20

Bon bon bon bon. Très bien très bien.

Si nous ne sommes plus que 5, le prochain à suggester est Euh... et je le clame haut et fort.

;)
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