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Cinéma : les films en salle - 2009-2021

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Cinéma : les films en salle

Messagede crepp » 27/03/2019 16:37

Message précédent :
Vice d'Adam Mckay

Description des rouages de la politique américaine en suivant le parcours de Dick Cheney (incroyable Christian Bale, tout comme Amy Adams). On est loin du banal Biopic, la manière de raconter l'histoire (surprise du rôle de la voix off), mélange de sérieux et de dérision (c'est vraiment très drôle), McKay sort un film puissant et fascinant. Une définition du mot "opportunisme" sur grand écran !
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede corbulon » 27/03/2019 19:05

Après c'est parti pour les blocs du festival du Sud, donc trois films ayant pour contexte le conflit israélo-palestinien. Trois registres différents, la comédie, le documentaire, et quelque chose d'entre les deux.

Bon on va commencer par le truc léger, donc Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi. Enfin une comédie sur le multiculturalisme intelligente, bon après vous me direz quand il y a en face Clavier and Co, c'est assez facile. Donc à Ramallah dans un studio palestinien de telenovela , le jeune Samir qui jusque là ne savait pas trop quoi faire de sa vie se retrouve promu assistant de production de Tel Aviv on Fire par son oncle, espèce de Aaron Spelling. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si habitant à Jérusalem, il ne devait pas passer deux fois par jour à un check point pour se rendre à son travail. Suite à un contrôle mal géré, il se retrouve devant le responsable du check-point dont la femme est une grande fan de Tel Aviv on Fire. Et c'est le début d'un brainstorming étonnant entre le militaire et assistant de production pour élaborer les intrigues de la série. Zoabi s'en tire très bien sur une thématique vraiment casse-gueule, de l'humour inclusif, un vrai respect des communautés représentées, une histoire pas toujours genrée bravo, et un final bien décapant, respectant à la fois les codes du final de saison des séries tout en ayant un certain regard lucide sur le fossé toujours présent entre les deux communautés. Et ça m'a fait très plaisir de retrouver Maisa Abd Elhadi dont j'avais adoré la performance dans Dégradé, autre comédie, cette fois-ci plus grinçante sur le conflit

Le quelque chose entre les deux c'est l'Apollon de Gaza de Nicolas Wadimoff, auteur de Spartiates notamment. Donc le point de départ c'est bien entendu cette statue d'Apollon remontant à l'Antiquité qui était apparu il y a quelques années à Gaza pour ensuite disparaître tout aussi subitement. Le réalisateur se livre à une investigation plutôt exhaustive, du lieu de son apparition à la liste de ses propriétaires successifs, laissant au spectateur la liberté de se faire son propre avis sur la question. Après ce qui est intéressant aussi c'est sa volonté de ne pas en rester aux ruines laissés par les bombardements successifs, non finalement c'est plutôt un documentaire assez lumineux, qui fait la part belle à l'ingéniosité des habitants de Gaza, par exemple ce faussaire de petits bustes antiques, qui arrive à continuer son activité en demandant à des gamins d'aller faucher les plombs des filets des pêcheurs. Des habitants qui sont aussi contraints à jouer aux équilibristes quand ils parlent des forces politiques en place. Tout est dans la demi-vérité ou le demi-mensonge quand ils en parlent. J'ai vraiment bien aimé ce parti pris de ne pas tomber dans la facilité ou le cliché.

On retrouve partiellement chez Stefano Savona et son Samouni Road cette volonté de montrer sous un jour pas trop pessimiste des habitants de Gaza. Mais là on parle d'un fait divers beaucoup moins amusant, celui de la tragédie des Samouni. Ce clan décimé suite à une grosse bavure de Tsahal durant l'opération plomb durci d'il y a dix ans. Ce documentaire intègre des séquences d'animation (rappelant fortement la gravure ) de l'extraordinaire Simone Massi, un des grands virtuoses de la scène alternative de l'animation italienne, qui permet de mettre une certaine distance, notamment quand toute la partie qui narre la tragédie (dessin animé r couplée avec la vision infra-rouge vraie ou reconstituée d'un hélicoptère de l'armée israélienne). Mais ce qui touche le plus c'est les réactions des survivants, comme cette petite fille qui s'exclame "il faut trouver le moyen de calmer les israéliens", et puis toute cette tristesse qui domine mais qui reste assez contenue. C'est finalement un film très pudique, qui plus est se termine sur une note d'espoir.
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede corbulon » 30/03/2019 20:13

Nuestro Tempio de Carlos Reygadas :

Ce qui est bien avec ce réalisateur c’est qu’il apporte la preuve que non les séries n’ont pas supplanté le cinéma. On est à mi-chemin entre l’autofiction et l’onirique. Il se permet des longues séquences absolument démentielles, dont celle d’introduction qui semble à chaud un peu déconnectée mais qui avec le recul donne des indices sur le principal enjeu du film. Intrigue qui pourrait sembler digne d’une telenovela mais qui finalement est une autopsie de la toxicité d’une certaine masculinité exacerbée il est vrai par l’apparition des réseaux sociaux. Et puis bon on ne peut que remercier le temps long du cinéma qui nous permet de profiter pleinement d’une performance de Gabriela Ortiz.

Companeros de Alvaro Brechner

Où l’on suit la vie de trois prisonniers politiques en Uruguay lors de la dictature militaire des années 70. Ce qui est vraiment réussi c’est le parti pris du réalisateur. Il refuse toute forme de voyeurisme, donc ne vous attendez pas à voir des scènes à la Hostel dedans. Tout est axé, à l’instar du joueur d’échecs de Stefan Zweig (qui est indirectement cité d’ailleurs), sur la lutte pour rester humain dans un univers carcéral. Et pour gagner ce combat, finalement rien de mieux que l’humour. Comme par-exemple cette scène aux toilettes où toute la voie hiérarchique des gardiens se met en branle alors que du bon sens aurait résolu le problème. Après à l’instar de Spike Lee, Brechner n’oublie pas que si les fascistes sont des idiots, ils n’en demeurent pas moins des assassins, avec une scène glaciale montrant le meurtre d'opposants au régime. Bref j’ai apprécié cette approche.


Un coup de maître de Gaston Duprat

J’avais déjà beaucoup aimé Citoyen d’Honneur où un écrivain devenait prix Nobel de littérature et rentrait dans son village natal, provoquant un changement de comportement chez les habitants. Donc ici on a affaire à un vieux peintre acariâtre qui est passé de mode, qui n’a plus que le soutien assez indéfectible de son galériste. Suite à un dernier coup d’éclat, il se retrouve à deux doigts de la mort, ce qui va donner une idée à son ami de toujours. Alors oui le film est une grosse critique du marché de l’art et de l’ultra-libéralisme (même s’il est sponsorisé par Audi, seul bémol ou pas du film, vu la petite explication en filigrane vers la fin), mais c’est surtout une histoire sur une belle amitié. Là aussi j’y ai trouvé mon compte.
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Cooltrane » 31/03/2019 11:57

^^^J'ai bien aimé Cuidadano Illustre, chroniqué ici-même il y a environ deux ans.

Bon faudra que je pense à rattraper mon retard, mais il y a ces derniers temps une déferlante de film sur l'ex-RDA:
Werke Ohne Autor (que je n'ai pas encore osé chroniquer, tellement ce film est majeur)
Das schweigende Klassenzimmer (je ne louperai pas cette semaine, mais il a l'air plutôt génial)
Balloon (vu la BA hier soir)

Faut croire que les 30 ans de la chute du mur provoque une vague cinématographique, qui nul doute trouvera une apothéose le 9 octobre >> à surveiller, quoi
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede logan1973 » 01/04/2019 20:47

j'ai vu Captain Marvel hier après midi, c'est loin d'être le meilleur Marvel, mais ça se laisse regarder et la BO est pas mal (même si mettre Bikini Kill et Sleater Kinney plutôt que Elastica et Hole eut été plus pertinent vu l'élément féministe présent dans le film)
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Brian Addav » 01/04/2019 20:53

J'ai cru à un poisson d'avril, mais a priori, non, ou alors y'en a qui ont du fric à claquer.

En tout cas, Jarmush + ce casting + comédie + zombies : :food: :inlove: :daccord:

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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Le Complot » 01/04/2019 20:55

Brian Addav a écrit:J'ai cru à un poisson d'avril, mais a priori, non, ou alors y'en a qui ont du fric à claquer.

En tout cas, Jarmush + ce casting + comédie + zombies : :food: :inlove: :daccord:



Ah ben si tu emploies le mot magique, aussi... :inlove:
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Olaf Le Bou » 01/04/2019 22:47

Brian Addav a écrit:J'ai cru à un poisson d'avril, mais a priori, non, ou alors y'en a qui ont du fric à claquer.

En tout cas, Jarmush + ce casting + comédie + zombies : :food: :inlove: :daccord:



y'a longtemps qu'un trailer ne m'avait autant alléché :food: :food:
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Pomponazzo » 01/04/2019 23:05

Ah oui. Je dis ouiii. Jarmush c'est toujours intéressant et rafraîchissant de toute façon. Mais là avec ce casting et la dose de déconne, j'ai hâte.
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Morti » 01/04/2019 23:33

J'en veux !!!
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Cooltrane » 02/04/2019 11:02

Pomponazzo a écrit:Ah oui. Je dis ouiii. Jarmush c'est toujours intéressant et rafraîchissant de toute façon. Mais là avec ce casting et la dose de déconne, j'ai hâte.


Oui, c'est même plutôt pas vraiment Jarmuschien comme film; jee trouve :twisted:
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Morti » 02/04/2019 14:37

Cooltrane a écrit:
Pomponazzo a écrit:Ah oui. Je dis ouiii. Jarmush c'est toujours intéressant et rafraîchissant de toute façon. Mais là avec ce casting et la dose de déconne, j'ai hâte.


Oui, c'est même plutôt pas vraiment Jarmuschien comme film; jee trouve :twisted:


Non mais ça a l'air fun... :lol: :lol:

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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Cooltrane » 02/04/2019 15:18

Morti a écrit:
Cooltrane a écrit:
Pomponazzo a écrit:Ah oui. Je dis ouiii. Jarmush c'est toujours intéressant et rafraîchissant de toute façon. Mais là avec ce casting et la dose de déconne, j'ai hâte.


Oui, c'est même plutôt pas vraiment Jarmuschien comme film, je trouve :twisted:


Non mais ça a l'air fun... :lol: :lol:

Iggy Pop en vampire qui veut du café...le délire... [:kusanagui:6]


j'ai pas du louper bcp de films de Jarmusch dans ma vie (je le suis depuis Stranger Than Paradise), et celui-ci n'y coupera pas. :-D
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede euh... si vous le dites » 02/04/2019 15:33

Morti a écrit:Iggy Pop en vampire qui veut du café...le délire... [:kusanagui:6]


Sans doute un clin d'œil à Coffee and cigarettes.
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Le Complot » 02/04/2019 16:01

euh... si vous le dites a écrit:
Morti a écrit:Iggy Pop en vampire qui veut du café...le délire... [:kusanagui:6]


Sans doute un clin d'œil à Coffee and cigarettes.

:ok: :ok: :ok:
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Le Complot » 02/04/2019 21:09

J'ai hâte d'être à cet été pour voir le film réunissant Leo et Brad... Je ne sais pas si ce sera leur dernière collaboration, mais la première ne pouvait se faire que sous l'égide de Tarantino.
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Pomponazzo » 02/04/2019 22:14

Vu US, bon petit film horrifique pour les amateurs du genre, avec une vraie ambiance bien tendue. Le final est un peu poussif mais ne gâche pas le reste, très maîtrisé. Quelques allusions politiques pour qui voudra les voir...
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede corbulon » 04/04/2019 11:34

Cooltrane a écrit:
Pomponazzo a écrit:Ah oui. Je dis ouiii. Jarmush c'est toujours intéressant et rafraîchissant de toute façon. Mais là avec ce casting et la dose de déconne, j'ai hâte.


Oui, c'est même plutôt pas vraiment Jarmuschien comme film; jee trouve :twisted:


Oui enfin Jarmush c'est toujours intéressé aux films de genre, DeadMan, mais aussi Only Lovers left alive pour ne citer que les deux premiers qui me viennent à l'esprit.

Bon à part ça :

Sunset de László Nemes

Il fallait bien le cinéma esthétisant, chichiteux diront certains, du réalisateur hongrois pour dépeindre aussi parfaitement la fin et plus précisément la déliquescence du monde d'hier. Ca se passe à Budapest en 1913, une jeune femme modiste veut revenir travailler dans le magasin de chapeaux qui avait été tenu par ses parents, mais son arrivée va produire l'effet d'un soufflet sur des braises en train de s'éteindre. Le parti pris de mettre en avant le côté suranné de cette époque m'a beaucoup plu. Et puis les plans séquences de Nemes sont toujours une merveille, l'introduction de la principale protagoniste est sublime, ce voile du chapeau de l'héroine soulevé prise pour une autre, est tellement révélateur de ce que ce sera le film, à savoir un mystère et un malentendu, tout était dit dès le départ finalement.

Gräns de Ali Abbasi

Ali Abbasi est un réalisateur iranien qui s'est exilé en Scandinavie. Il a fini ses études de cinéaste à Stockholm, puis à Copenhague. Gräns raconte l'histoire de Tina jeune douanière au physique ingrat selon les canons habituels. Mais elle possède un odorat particulièrement développé qui est évidemment une qualité pour l’exercice de son métier. Gräns est peut être la nouvelle réference en matière de films de Troll. C'est très immersif, ça amène à se poser des questions sur ce qui est beau, sur ce qui est humain, sur le genre avec en arrière fond les politiques eugéniques qu'ont subi les populations Sami. Et il y a des scènes vraiment marquantes, notamment une de sexe (mais pas sûr que ça plaise à tout le monde ici, enfin pas à ceux qui ne jurent que par une sexualité manarienne). Bref un film qui aime se tenir à la marge, et qui est totalement raccord avec son titre (gräns voulant dire frontières).

Décidément ce festival du Sud était un bon crû.
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Morti » 07/04/2019 14:12

The Highwaymen de John Lee Hancock.

L'histoire des deux ex-Texas Rangers (Frank Hamer et Maney Gault) à la poursuite de Bonnie & Clyde vu l'impuissance du FBI à les arrêter.

Niveau atmosphère, on est plus dans True Detective que dans le film d'Arthur Penn. Ici pas de glorification des fugitifs, contrairement à l'adoration qu'en avait la population de l'époque, mais plutôt le suivi des deux flics à l'ancienne, l'enquête faite de réflexion, de bon sens, de logique et finalement payante.

A noter qu'on ne voit quasiment pas Bonnie & Clyde, il ne sont pas au centre du film.

Mais évidemment le casting est le point fort du film : Kevin Costner et Woody Harrelson sont impeccables. Ils traînent quelques casseroles et sont fortement désabusés, leurs motivations semblent en fait différentes même si au final, ils se rejoignent et se complètent.
Il s'agit presque d'un road movie et on a droit à quelques plans superbes des étendues désertiques des Etats traversés.

L'arrestation n'aura pas vraiment lieu, il s'agit plutôt d'une exécution à la Mesrine mais ils n'avaient de toute façon aucune clémence à attendre.

Les deux Texas Rangers retraités mourront quelques années plus tard, ils seront enterrés côte à côte.

Ce n'est pas un grand film mais un bon film à l'ancienne et j'avoue ne pas m'être ennuyé une seconde même en connaissant l'histoire.
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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Le Complot » 10/04/2019 16:51

Je vois déjà vos yeux briller, même le mec près du radiateur. Si, si... :D

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Re: Cinéma : les films en salle

Messagede Cooltrane » 10/04/2019 17:55

en vrac:

Yao: une gentille comédie en forme de carte postale sponsorisée par l'Office du Tourisme Sénégalais, où tout est beau (ce l'est) et tout va bien (çà, c'est moins sûr). Un comique (Omar Sy) issu de la banlieue parisienne se retrouve au Sénégal pour une tournée promotionnelle et en dehors de son hôtel cinq étoiles et du centre de conférence, il se croit sur une autre planète, rencontre un gamin du fond de la brousse (nommé Yao) et finira par retrouver ses racines en le reconduisant a casa (sans jeu de mot avec la hute, svp). Un bon conte de fée un peu trop sucré, bien trop prévisible (sauf que Sy n'en fait pas des tonnes), mais qui reste agréable à regarder, because le dépaysement et une échelle temporelle ralentie sous le tropique du Cancer (certaines scènes sont ahurissante, mais dans le bon sens). Aucun cliché touristique ne nous sera épargné (et ce compris la 504 en panne, mais qui tombe jamais en rade), la vieille griotte, le baobab, le corruption, les black-bounty, la prière dans la rue, le bus qui ne démarre qu'une fois rempli etc…
La galerie de portrait croisée, qui inclut la femme au bord du divorce et le gamin perdu entre ses parents, une malienne musicienne, qui aurait pu faire partie de Tinariwen (clichéééééé, quand tu nous tiens) , une ancêtre "qui sait", le taxi-brousse et les autres sont tous bien campés. De quoi presque attendrir les copains à Marine et les tenter de ne pas cracher sur le premier black croisé dans la rue. Faut pas chercher loin et en attendre trop, mais c'est assez plaisant, sans plus. 7/10



Leto: Russie. Fins des 70's et débuts des 80's, derrière le rideau de fer, la scène rock s'agite s'agite dans la plupart des pays satellites, mais aussi à Moscou, même si c'est sous l'œil de la censure du parti. Peu d'occidentaux le savent, mais le rock a bien pris vie au milieu des 70's, avec des bonheurs divers selon les pays - par ex, le leader Tchèque des Plastic People Of The Universe a passé presque 10 ans derrière les barreaux pour ses concerts illégaux. Cette histoire est forcément romancée, mais les personnages principaux sont (en principe) réels. Le contexte historique de l'URSS d'un Brejnev mourant est présent, mais moins oppressant que l'on ne l'aurait imaginé à l'ouest du mur. Dans la seconde capitale russe (Leningrad), un groupe de rock se réclame "punk" (mais on est plutôt dans le Glam-Rock de Bowie et Lou Reed) et son charismatique leader sait ouvrir les portes des ministères, se faire enregistrer, faire la nouba de façon un peu hippie sur les plages de la Baltique, donner sa chance à un chanteur folk taciturne et manifestement d'origine sibérienne-altaïque-coréenne (l'acteur étant de nationalité allemande), se trouver des piaules dans les maisons bourgeoise pétrogradiennes (on ne voit pas une seule tour-cage à lapin communiste) où la vie bohème semble être de rigueur et le tout est parsemé d'un triangle amoureux entre la compagne du héros et le nouvel arrivant sur la scène. Bref un contexte plutôt relâche (Leto voulant dire "été" en Russe) et des jeunes assez au fait de ce qui passe sur les ondes occidentales et libres de leurs mouvements. On a droit bien sûr à des contrôles de gardien de la révolution, mais l'ensemble est moins sinistre, malgré le noir & blanc du long-métrage. On a droit à quelques bribes de couleurs, notamment dans des clips vidéos assez divertissants, mais dans les concerts aussi. C'est instructif, mais quand on en attendait monts et merveilles (surtout d'après les échos cannois) de ce vétéran du cinoche russe Serebrennikov, on ne peut qu'être un peu déçu par le manque de hargne de l'histoire et la vague d'espoir soulevé pour deux fois rien – ou si peu. 8/10

PS: il est intéressant de noter que les deux principaux artistes n'auront pas vécu longtemps dans la Russie d'Eltsine, tous deux trouvant la mort une décennie après les années décrites dans le film.
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