"Murder on the Orient Express" ("Le crime de l'Orient-Express", pour ceux dont les oreilles ne se blessent pas d'entendre des acteurs baragouiner ce qu'ils ne semblent effectivement pas déclamer pareillement dans leur langue originale
)
Alors, sans dévoiler le scénario (tout le monde n'a pas nécessairement lu ce roman d'Agatha Christie), j'ai trouvé que le film était fidèle à 90% à l'histoire de la romancière. Ce n'est après tout qu'un huis-clos qui précèdera celui des "10 petits nègres".
Disons que le personnage du docteur est un peu alternatif, par rapport au roman, mais soit, ce n'est qu'un détail.
Il y'a bientôt trente ans, et non sans plaisir, j'avais déjà découvert le metteur en scène et l'acteur
Kenneth Brannagh, dans son
"Henry V" (accompagné, pour un rôle mineur, du jeune
Christian Bale, environ 14 ans à l'époque
). Du Shakespeare dynamique, limite 2.0, aurions-nous pu dire, voici quelques années.
Je le retrouve à la manoeuvre ici, avec bonheur :
-comme acteur, avec le bémol que j'ai été un peu déstabilisé par son élocution anglaise "francisée", pour rendre l'accent "belge" de notre Hercule Poirot national (ah ben oui, je suis de la Gaule Belgique, une fois), car j'avais apprécié sa déclamation dans "Henry V" et son anglais que j'estimais très intelligible pour un petit francophone que je suis. D'ailleurs, je me demande comment les amateurs de versions doublées en français vont découvrir un Hercule Poirot qui dissémine, de-ci de-là des expressions francophones ("merci", "mesdames", etc) alors qu'il parle normalement anglais. Ce sera du flamand de Belgique, sans doute ? Bref, je termine ici mes récriminations quelque peu puristes.
-Mais comme metteur en scène, de mon modeste point de vue, c'est un homme de théâtre qui a su diriger son équipe pour, avec (relativement) peu d'effets "spéciaux", (mais quelques images spectaculaires tout de même), rendre un suspense poignant et haletant dans le fil du drame de la résolution de son enquête. Très scénique (voire "cènique", avec les 12 suspects alignés de l'autre côté de la table, vers la fin de l'aventure), Brannagh arrive à se faire pardonner les caricatures (intrinsèques au personnage principal de Christie, me rétorquera-t'on opportunément) qu'il endosse avec ce méticuleux et atypique détective.
Petit conseil, n'emmenez tout de même pas vos schtroumpfs voir ce film, à moins de les voir s'endormir après 20 minutes, ou de pianoter sur leurs "smart"phones, pour autant que vous leur eussiez permis de les activer.
Ah oui, une note ?
Bah, soyons généreux pour ce genre pas trop "blockbuster" mais pas non plus "film-d'auteur-aspirine-plus-jamais" : 7/10.