Jeff70 a écrit:Le système des auteurs de BD salariés a existé par le passé, lorsque les hebdos de BD (Tintin, Spirou, Pif,...) se vendaient bien et avaient de nombreux abonnés.
Les inconvénients du système sont bien connus: seuls les auteurs salariés par les grands hebdos spécialisés pouvaient gagner décemment leur vie avec la BD.
Les principaux auteurs du journal de Tintin et de Spirou étaient en pratique propriétaires de leurs pages dans le journal.
Ils pouvaient bloquer toute évolution et barrer la route aux nouveaux venus.
D'ailleurs, lorsqu'il est devenu rédacteur en chef du journal de Tintin, Greg ne s'est pas gêné pour dénoncer la "fonctionnarisation" de la profession au profit de quelques uns ( et au détriment des jeunes auteurs qui aspiraient à gagner leur vie avec la BD).
Mais ces auteurs gagnaient bien leur vie, pouvaient s'acheter une maison et ne vivre que de la BD.
Le nombre d'auteurs de BD était aussi régulé par ce système, et ce que cela a produit représente l'age d'or de la BD.
Et j'ai du mal à croire que cela barrait la route aux jeunes auteurs.
simplement les jeunes auteurs étaient d'abord assistants des auteurs confirmés, apprenaient ainsi leur métier dans de bonnes conditions, sans avoir besoin de faire une école couteuse.
ils étaient aussi utilisés par les journaux Tintin et Spirou sur des projets courts type "les belles histoires de l'oncle paul" chez Spirou ou son équivalent chez Tintin, pour leur permettre de s’aguerrir.
Et quand ils se sentaient prêt, ils proposaient leur projet de BD au journal, qui l'acceptait ou pas. Les retours des lecteurs faisaient le tri entre ce qui plaisait et ce qui ne plaisait pas.
Je ne vois pas en quoi cela barrait la route aux plus jeunes. C'est le parcours de Jean Graton, par exemple.
Et si c'est pour se retrouver avec des projets mal foutus, mal écrits, mal dessinés, et qui ne plaisent pas au public, je préfère que les jeunes auteurs prennent le temps d'apprendre.