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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 07/06/2018 15:23

Message précédent :
Merci !

Alors en interprétant ces différentes situations, voici ce que je comprend :

Vous êtes salariés de Dupuis et vous travaillez sur "Spirou et fantasio" ; vous n'êtes pas l'inventeur donc pas de droits d'auteur, etc...

Et puis, un beau jour, dans un album de "Spirou et Fantasio", vous inventez un animal fabuleux (Marsupilami) ; c'est dans le cadre de votre travail salarié de scenariste ou dessinateur de la série.
Est-ce que vous n'êtes pas considéré par la loi comme l'inventeur du personnage ?
(je ne parle pas de ce qui s'est réellement passé avec Franquin, puisque c'était dans un autre cadre, à priori)

Un autre jour encore, pour votre plaisir, tout en dessinant/scenarisant un album de "Spirou et fantasio" pour lequel vous êtes salarié de Dupuis, vous avez envie, à vos heures perdues, de faire un album se déroulant dans un Moyen-Age de fantaisie, avec des rois qui se font la guerre des trones, que vous éditez à compte d'auteur ou en partenariat avec Dupuis.
Est-ce que vous n'êtes pas également considéré par la loi comme l'inventeur du concept et des personnages ?
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Re: C'est la crise ?

Messagede geoff42000 » 07/06/2018 15:37

En relisant bien la partie que j'ai cité, pour moi à partir du moment ou l'auteur est embauché par Dupuis par exemple pour dessiner, tout ce qu'il dessinera peut appartenir légalement à dupuis. Ca aura forcément un lien avec Dupuis, même si ça n'a aucun lien avec Spirou (par exemple toujours), car ça reste dans le domaine d'activité pour lequel il est payé. Par contre si ce même auteur se met à la chanson, Dupuis n'aura pas les droits sur sa composition (sauf bien entendu si c'est encore du Spirou ! :D ).
Après tout est une histoire de contrat je suppose, et dans un contrat tout peut être négocié...
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 07/06/2018 15:39

tzynn a écrit:
- réduire les frais de production pour l'auteur: bein c'est deux fois rien: papier et crayon/encre + café et ordi - licences - scanner - imprimante. Vont pas faire des grosses économies là dessus.


Lapin Moutarde a écrit:La feuille de papier, le crayon à papier, les feutres et la gomme appartiennent au passé, c'est fini ça mon ami
Aujourd'hui, beaucoup d'auteurs bossent sur des tablettes de type Wacom Cyntic, pour des raisons de souplesse, le numérique leur apporte un confort de boulot indéniable, et rien que la tablette Cyntic, çà coûte une blinde !



:siffle: :siffle: :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 07/06/2018 15:57

En tout cas, les auteurs ont une sacrée chance de voir ceux qui bénéficient du fruit de leur travail se casser autant la tête pour améliorer leur condition.

Si les utilisateurs de Netfloux en faisait autant pour les intermittents du spectacle, si les végétariens convaincus pour les agriculteurs, les parents pour les enseignants de leurs enfants, les clients pour leurs commerçants ... ce monde serait un paradis ;)

Et si nos hommes politiques en faisaient autant pour tout ce petit monde, çà nous laisserait peut-être à nous autres + de temps encore pour lire, préparer des légumes, faire les devoirs avec nos enfants, rendre visite à nos commerçants ... au lieu de penser à des solutions à leur place :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede tzynn » 07/06/2018 17:57

yannzeman a écrit:
tzynn a écrit:Ton modèle ne marchera pas. Les auteurs qui vendent bien veulent le plus souvent être indépendants, ce qui leur permet de travailler avec plusieurs éditeurs.

Ma proposition consiste à proposer un statut protecteur à l'ensemble des auteurs de BD (du moins, ceux qui ne souhaitent faire que cela comme métier) ; mais il y a une condition : le "confort" du salariat contre une fidélité à un éditeur, fatalement (comme des millions de gens, quoi).

De plus cela leur permet de récolter les fruits de leur succès.


cf le principe du salaire fixe + un variable en fonction des ventes.
Et comme dans toute entreprise, les meilleurs ont un plus gros salaire fixe, à la base.


Ta méthode revient à étaler le succès d’un auteur sur plusieurs têtes. Et je ne pense pas que les auteurs soient financièrement très solidaires, surtout s’ils sont très nombreux.

Justement, non, puisque je pars du principe qu'il y a trop d'auteurs, et pas assez de ventes par auteur ; je ne conserverai donc que les plus vendeurs (comme dans toute profession commerciale).
Les auteurs sont-ils moins solidaires que les autres travailleurs ? Mouais, j'en doute, mais je ne connais aucun auteur donc je ne peux rien certifier ; simplement, ce n'est pas mon propos ici. Les salariés ne réfléchissent jamais en terme de solidarité. Ca reste du chacun pour soi, même pour les salariés.


Et si tu sélectionnes tes auteurs pour garder seulement ceux qui vendent bien, alors ça revient à essayer juste de capter leurs revenus.

Je ne saisi pas bien l'argument.
De toute façon, les éditeurs ne cherchent qu'à capter les revenus de la surproduction et des auteurs sous-payés, comme les témoignages le démontrent régulièrement (cf le projet à 4000 € sur 1 an).



C'est bien ce que je disais. Prendre que des auteurs qui gagnent bien leur vie et qui vendent bien, et leur dire que tu diminues leur salaire pour faire un fixe + un bonus, qui sera inférieur à leurs gains actuels n'a pas de sens. En plus ils ne peuvent plus aller chez d'autres? Pourquoi accepteraient-ils? Comme ils vont gagner moins, c'est juste que l'argent que tu as récupéré reste chez toi. En effet, les auteurs non bankables tu ne les gardes pas, donc quel est l'intérêt?

De plus, pourquoi accepterais-tu ensuite que les auteurs fassent ce qu'ils veulent, autant faire des histoires qui rapportent s'ils sont salariés. Tu vas devoir payer des charges. A la fin tu vas arriver à juste recréer des studios, comme Vandersteen où les auteurs faisaient de la page de Bob et Bobette parce que ça vend bien et qu'il n'y a pas de raison de faire autre chose, ou comme au Japon.

Tu as déjà géré une boite et payé des salaires? :-D
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Re: C'est la crise ?

Messagede tzynn » 07/06/2018 18:00

alambix a écrit:
tzynn a écrit:
- réduire les frais de production pour l'auteur: bein c'est deux fois rien: papier et crayon/encre + café et ordi - licences - scanner - imprimante. Vont pas faire des grosses économies là dessus.


Lapin Moutarde a écrit:La feuille de papier, le crayon à papier, les feutres et la gomme appartiennent au passé, c'est fini ça mon ami
Aujourd'hui, beaucoup d'auteurs bossent sur des tablettes de type Wacom Cyntic, pour des raisons de souplesse, le numérique leur apporte un confort de boulot indéniable, et rien que la tablette Cyntic, çà coûte une blinde !



:siffle: :siffle: :siffle:


Tu as un investissement de 2-3k tout compris. C'est pas la dessus que tu vas faire de grosses économies. Sur des années de travail, ça ne représente que qlq euros par mois. Les auteurs ne vont pas d'un coup améliorer leur qualité de vie parce qu'ils ont économisé 30€ par mois sur l'achat d'une tablette Wacom.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Lapin Moutarde » 08/06/2018 06:21

alambix a écrit:En tout cas, les auteurs ont une sacrée chance de voir ceux qui bénéficient du fruit de leur travail se casser autant la tête pour améliorer leur condition.

si tu parles des lecteurs, ils ne bénéficient de rien du tout, ils sont passés à la caisse avant, ceux qui bénéficient réellement du fruits du travail des auteurs ce sont les éditeurs qui encaissent le chiffre d'affaire de la vente et en reversent les miettes prévus dans le contrat. [:flocon:2]
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 08/06/2018 09:53

Il veut dire que les auteurs sont soutenus par les lecteurs dans leur lutte pour améliorer leur sort.
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 08/06/2018 16:39

Jeff70 a écrit:Il veut dire que les auteurs sont soutenus par les lecteurs dans leur lutte pour améliorer leur sort.


Farpaitement :ok:
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 10/06/2018 09:41

tzynn a écrit:
C'est bien ce que je disais. Prendre que des auteurs qui gagnent bien leur vie et qui vendent bien, et leur dire que tu diminues leur salaire pour faire un fixe + un bonus, qui sera inférieur à leurs gains actuels n'a pas de sens. En plus ils ne peuvent plus aller chez d'autres? Pourquoi accepteraient-ils? Comme ils vont gagner moins, c'est juste que l'argent que tu as récupéré reste chez toi. En effet, les auteurs non bankables tu ne les gardes pas, donc quel est l'intérêt?

De plus, pourquoi accepterais-tu ensuite que les auteurs fassent ce qu'ils veulent, autant faire des histoires qui rapportent s'ils sont salariés. Tu vas devoir payer des charges. A la fin tu vas arriver à juste recréer des studios, comme Vandersteen où les auteurs faisaient de la page de Bob et Bobette parce que ça vend bien et qu'il n'y a pas de raison de faire autre chose, ou comme au Japon.

Tu as déjà géré une boite et payé des salaires? :-D


Il est possible que les auteurs qui gagnent très bien leur vie dans le système actuel se retrouvent à gagner moins dans un système basé sur le salariat.

Mais et de un :
j'ai quand même l'impression que dans le système actuel, même les auteurs qui vendent le plus ne gagnent pas forcément énormément ; la perte de revenue supposée, dans un statut de salariat, reste à démontrer (oui, il y a les cotisations sociales, mais c'est aussi le cas actuellement, non ?).

Et de deux :
je répète que ma proposition n'est faite que pour trouver un statut plus protecteur et durable pour presque tous les auteurs de BD, dans un contexte où de plus en plus d'auteurs tirent la langue pour arriver à vivre d'une BD en surproduction.
Donc, des auteurs moins nombreux, GLOBALEMENT mieux payés (oui, je suis pour un système plus égalitaire) et avec des revenus garantis dans la durée (CDI) et tous les avantages qui s'y rattachent.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 10/06/2018 10:39

Bref, tu voudrais transformer les auteurs en fonctionnaires ?

Beau programme... :lol:
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Re: C'est la crise ?

Messagede Pouffy » 10/06/2018 19:31

yannzeman a écrit:(oui, je suis pour un système plus égalitaire)


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Re: C'est la crise ?

Messagede Lapin Moutarde » 10/06/2018 19:45

yannzeman a écrit:
Il est possible que les auteurs qui gagnent très bien leur vie dans le système actuel se retrouvent à gagner moins dans un système basé sur le salariat.


J'ai du mal à voir comment.
Les auteurs qui gagnent très bien leur vie, n'accepteront jamais d'être salarié d'un éditeur.
imagine la dégringolade des revenus !
Et puis réciproquement, les éditeurs n'accepteront jamais de salarier des gens pendant un an qui vont faire un album qui va se vendre à 100 exemplaires voire moins (ce qui est monnaie courante aujourd'hui) ce ne serait pas rentable du tout.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 13/06/2018 07:38

Jeff70 a écrit:Bref, tu voudrais transformer les auteurs en fonctionnaires ?

Beau programme... :lol:


Ah bon ?
Parce que tous les salariés du privé sont des fonctionnaires ???
ça c'est un scoop... :-D

Pouffy a écrit:
yannzeman a écrit:(oui, je suis pour un système plus égalitaire)


équitable


Oui, c'est le terme plus conforme à ce que je voulais dire.
Dans "égalité", il y a la notion de "gagner tous le même salaire", alors que je voulais plutôt parler de "revenu équitablement réparti entre les salariés, chacun gagnant selon son apport à l'entreprise mais sans disproportion entre les plus gros revenus et les plus bas revenus".

Cela semble choquer certains, ici.
C'est pourtant comme ça que cela fonctionne dans bon nombre de collectivités et dans certaines entreprises, sans que cela ne pose de problème.


Lapin Moutarde a écrit:
Les auteurs qui gagnent très bien leur vie, n'accepteront jamais d'être salarié d'un éditeur.
imagine la dégringolade des revenus !
Et puis réciproquement, les éditeurs n'accepteront jamais de salarier des gens pendant un an qui vont faire un album qui va se vendre à 100 exemplaires voire moins (ce qui est monnaie courante aujourd'hui) ce ne serait pas rentable du tout.



C'est vrai que cela pourrait freiner des auteurs qui gagnent actuellement très bien leur vie ; mais combien sont-ils ?
Et gagnent-ils si bien leur vie que cela ?
Avez-vous des chiffres à ce sujet ?
Est-ce que la bascule vers le salariat leur ferait perdre tant que cela en revenu ?
(sachant qu'au fixe s'ajouterait un variable en fonction des ventes)

Quand aux auteurs qui vendent actuellement 100 exemplaires d'une BD, est-ce vraiment raisonnable de les publier ?
On est dans l'édition à compte d'auteur, là !
Donc ce n'est déjà pas rentable ; pourquoi maintenir une situation qui n'est déjà pas rentable ?

Ma réflexion cherche à stabiliser la situation des auteurs "du ventre mou", ceux qui sont bons mais qui ne parviennent pas à vivre décemment de leur art.
Leurs albums sont noyés dans la masse des albums qui sortent chaque semaine.

Limiter la surproduction en limitant le nombre de projet et en salariant les auteurs, pour leur apporter stabilité, tranquillité d'esprit et revenus réguliers, est-ce si invraisemblable que cela ?
A lire les réactions de certains, j'ai l'impression que le salariat est un système étrange et qui ne s'applique pas au monde de l'entreprise.
Les oeuvres de l'esprit sont un commerce comme les autres ; et les auteurs des êtres humains qui ont droit, eux aussi, à la protection dont bénéficie des millions de salariés.

si certains auteurs n'en veulent pas, ils peuvent demander à bénéficier d'un autre statut, non-salarié, comme dans tout commerce.
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 13/06/2018 08:29

Lapin Moutarde a écrit:Et puis réciproquement, les éditeurs n'accepteront jamais de salarier des gens pendant un an qui vont faire un album qui va se vendre à 100 exemplaires voire moins (ce qui est monnaie courante aujourd'hui) ce ne serait pas rentable du tout.


Ta réflexion est un contre-pied total au thème de ce topic.
Si ce qui est "monnaie courante" aujourd'hui c'est les auteurs qui font 1 album par an et en vendent 100 exemplaires, alors pour eux le problème c'est pas la crise, c'est le manque de talent.
Et là, faut clairement songer à une reconversion professionnelle pour résoudre le problème de "leur" crise :siffle:

Je suis cash, mais bon on ne peut pas vouloir à tout prix garantir aux auteurs les mêmes garanties qu'aux salariés traditionnels, et d'un autre côté rejeter sans même l'étudier l'idée de Yann qui va dans ce sens.

Après tout il a raison.
Pour avoir les garanties d'un salarié, il suffit juste ... d'être salarié !
Bénéficier d'une liberté, de s'affranchir des contraintes du salariat tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié, c'est un non sens.
Comme on dit trivialement, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.

J'avais fait un parallèle avec le statut de micro-entrepreneur. C'est la même chose. Celui qui devient patron ne subit plus les contraintes du salariat, mais n'en a plus non-plus les garanties.

Perso, ton idée yannzeman, je vote pour.
Les petits auteurs qui galèrent actuellement gagnent un statut, un salaire fixe et les garanties du salariat. Fini la crise.
Les gros auteurs (mais qui apparemment sont minoritaires) peuvent rester indépendants s'ils y trouvent leur avantage.
Tout le monde est content.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Blackfrag » 14/06/2018 00:38

Y'a jamais un Auteur qui donne son avis ici sur la question ou ont est plus censés qu'eux à savoir ce qui doit gérer leur gagne pain ... :siffle: par là j'entends dire que si les auteurs ne viennent pas en parler c'est que tout ça tient de la sphère privé et qu'au final tu peux baragouinner sur 500 pages que ça ne changera pas le système qui est à défendre par la profession elle même. C'est un peu comme si on allait manifester a chaque fois avec les agriculteurs quand ils font grève; es-ce qu'on le fait ? non , et pourtant on bouffe tout les jours ce qu'ils produisent j'ai l'impression que là c'est un peu pareil, on veux se mêler d'un sujet en tant que lecteur ou collectionneur qui nous regarde en fait pas plus que cela c'était juste mon point de vue.
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 14/06/2018 08:47

Blackfrag a écrit:Y'a jamais un Auteur qui donne son avis ici sur la question ou ont est plus censés qu'eux à savoir ce qui doit gérer leur gagne pain ... :siffle: par là j'entends dire que si les auteurs ne viennent pas en parler c'est que tout ça tient de la sphère privé et qu'au final tu peux baragouinner sur 500 pages que ça ne changera pas le système qui est à défendre par la profession elle même. C'est un peu comme si on allait manifester a chaque fois avec les agriculteurs quand ils font grève; es-ce qu'on le fait ? non , et pourtant on bouffe tout les jours ce qu'ils produisent j'ai l'impression que là c'est un peu pareil, on veux se mêler d'un sujet en tant que lecteur ou collectionneur qui nous regarde en fait pas plus que cela c'était juste mon point de vue.


:ok: C'est exactement ce que je disais plusieurs pages + haut.
Les auteurs ont bien de la chance que des gens qui finalement n'y connaissent pas grand chose, se décarcassent autant pour eux ...
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 14/06/2018 10:15

Le système des auteurs de BD salariés a existé par le passé, lorsque les hebdos de BD (Tintin, Spirou, Pif,...) se vendaient bien et avaient de nombreux abonnés.

Les inconvénients du système sont bien connus: seuls les auteurs salariés par les grands hebdos spécialisés pouvaient gagner décemment leur vie avec la BD.

Les principaux auteurs du journal de Tintin et de Spirou étaient en pratique propriétaires de leurs pages dans le journal.
Ils pouvaient bloquer toute évolution et barrer la route aux nouveaux venus.
D'ailleurs, lorsqu'il est devenu rédacteur en chef du journal de Tintin, Greg ne s'est pas gêné pour dénoncer la "fonctionnarisation" de la profession au profit de quelques uns ( et au détriment des jeunes auteurs qui aspiraient à gagner leur vie avec la BD).
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 14/06/2018 10:21

alambix a écrit:
Blackfrag a écrit:Y'a jamais un Auteur qui donne son avis ici sur la question ou ont est plus censés qu'eux à savoir ce qui doit gérer leur gagne pain ... :siffle: par là j'entends dire que si les auteurs ne viennent pas en parler c'est que tout ça tient de la sphère privé et qu'au final tu peux baragouinner sur 500 pages que ça ne changera pas le système qui est à défendre par la profession elle même. C'est un peu comme si on allait manifester a chaque fois avec les agriculteurs quand ils font grève; es-ce qu'on le fait ? non , et pourtant on bouffe tout les jours ce qu'ils produisent j'ai l'impression que là c'est un peu pareil, on veux se mêler d'un sujet en tant que lecteur ou collectionneur qui nous regarde en fait pas plus que cela c'était juste mon point de vue.


:ok: C'est exactement ce que je disais plusieurs pages + haut.
Les auteurs ont bien de la chance que des gens qui finalement n'y connaissent pas grand chose, se décarcassent autant pour eux ...


C'est vrai que les auteurs s'expriment peu sur le sujet.

A mon avis, la raison en est simple :
ils mettraient en péril leur situation, si ils révélaient leurs conditions de travail.
De la même façon que je ne peux pas m'exprimer sur mon travail, étant sous le joug de plusieurs obligations (de discrétion professionnelle et de réserve professionnelle notamment).

Cela ne relève pas de la sphère privée, mais des conditions contractuelles entre les différentes parties d'un projet de BD. Et cela relèverait du droit du travail, si les auteurs accédaient au statut de salarié.

L'analogie avec les agriculteurs n'est pas très juste, à mon avis :
D'abord, qui manifeste pour une cause qui n'est pas la sienne ? Quand les cheminots défilent, qui défile mais qui n'est pas cheminot ? Vous, peut-être ? Je ne crois pas. Personne, en général, ne se soucie du sort des autres.
Mais surtout, le défilé et la grève sont des moyens du 19ième siècle, et nous sommes au 21ème siècle.
Il faut donc trouver de nouveaux moyens de pression. C'est vrai dans tous les secteurs (regardez l'échec prévisible de l'action des cheminots ; ils auront fait grève, auront perdu beaucoup en salaire, mais au final, le projet du gouvernement passera, hélas).

Et justement, si vous vous ne faites rien pour les agriculteurs, il y a des gens (dont je fais parti) qui font ce qu'ils peuvent pour soutenir les agriculteurs. Mais pas par la grève ou la manifestation.
Par leurs achats.
En achetant local, en privilégiant la qualité au détriment du prix le plus bas, en achetant bio français (et pas le bio bidon espagnol ou du reste de la planète), en achetant sans pesticide, en achetant des produits non transformés, ou transformés à la ferme, en rejetant les plats déjà préparés, etc...

Dans la BD, et puisque des auteurs se mobilisent pour dénoncer, malgré tout, leurs conditions de travail et/ou les projets assassins du gouvernement (sur la CSG, on a vu des auteurs se mobiliser, non ? avec un relais sur ce forum), et bien j'ai envie de participer, à mon modeste niveau, à la sauvegarde d'un divertissement en péril.

Ou du moins que je perçois en péril.
Avec des auteurs fragilisés dans leur quotidien, sous-payés, obligés de trouver un travail alimentaire et de bosser les soirs et les jours de repos sur leur BD, mis en compétition impitoyablement par des éditeurs financiers.
Mes achats ciblés cherchent à valoriser les auteurs de qualités, mais si ils renoncent à faire de la BD, je serai finalement pénalisé autant qu'eux.

La défense du statut des auteurs est donc quelque chose qui regarde aussi les lecteurs.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Brian Addav » 14/06/2018 10:31

les auteurs se sont exprimés, plus d'une fois, dans ces pages.

Et pour ceux qui ont la flemme:
http://www.etatsgenerauxbd.org/etat-des-lieux/enquete-auteurs/
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 14/06/2018 10:34

Jeff70 a écrit:Le système des auteurs de BD salariés a existé par le passé, lorsque les hebdos de BD (Tintin, Spirou, Pif,...) se vendaient bien et avaient de nombreux abonnés.

Les inconvénients du système sont bien connus: seuls les auteurs salariés par les grands hebdos spécialisés pouvaient gagner décemment leur vie avec la BD.

Les principaux auteurs du journal de Tintin et de Spirou étaient en pratique propriétaires de leurs pages dans le journal.
Ils pouvaient bloquer toute évolution et barrer la route aux nouveaux venus.
D'ailleurs, lorsqu'il est devenu rédacteur en chef du journal de Tintin, Greg ne s'est pas gêné pour dénoncer la "fonctionnarisation" de la profession au profit de quelques uns ( et au détriment des jeunes auteurs qui aspiraient à gagner leur vie avec la BD).


Mais ces auteurs gagnaient bien leur vie, pouvaient s'acheter une maison et ne vivre que de la BD.
Le nombre d'auteurs de BD était aussi régulé par ce système, et ce que cela a produit représente l'age d'or de la BD.

Et j'ai du mal à croire que cela barrait la route aux jeunes auteurs.
simplement les jeunes auteurs étaient d'abord assistants des auteurs confirmés, apprenaient ainsi leur métier dans de bonnes conditions, sans avoir besoin de faire une école couteuse.

ils étaient aussi utilisés par les journaux Tintin et Spirou sur des projets courts type "les belles histoires de l'oncle paul" chez Spirou ou son équivalent chez Tintin, pour leur permettre de s’aguerrir.
Et quand ils se sentaient prêt, ils proposaient leur projet de BD au journal, qui l'acceptait ou pas. Les retours des lecteurs faisaient le tri entre ce qui plaisait et ce qui ne plaisait pas.

Je ne vois pas en quoi cela barrait la route aux plus jeunes. C'est le parcours de Jean Graton, par exemple.

Et si c'est pour se retrouver avec des projets mal foutus, mal écrits, mal dessinés, et qui ne plaisent pas au public, je préfère que les jeunes auteurs prennent le temps d'apprendre.
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