Angoulême 2020, 2021... et 2022 - Votes

[corbulon]

Message précédent :

Un prix artistique récompense l'art, pas la moralité.
Le gagnant pourrait donc battre sa femme, la question ne serait pas là.

Ceci était un message à caractère désinformatif des réactionnaires mais modérés en même temps. En vrai art et éthique heureusement ne sont pas irréconciliables, c’est plutôt tout le contraire.

[Edhral]

En attendant la grosse sélection officielle, la sélections Ecoles, Collèges et Lycées -: https://www.bdgest.com/news-1468-BD-Ang ... ycees.html

Même pour les plus jeunes la sélection à une pagination copieuse, juste un 48 et un 54 pages.

La news indique que c'est le T1 du Château des animaux qui concoure pour le prix des Lycées, mais c'est le T2 dans la liste en bas... Alors ?


(et sinon Nexus, par pitié, pas d'apostrophe typographique quand tu crées des fiches - pour L’Éclaireur par exemple : le logiciel ne reconnaît pas alors le caractère pour faire Éclaireur (L') --> L’Éclaireur )

[Bdazur]

Au delà de l’incertitude qui plane sur le prochain festival , petit comme back sur l’année de la BD 2020
Prolongation. Pour 2021?

https://www.franceculture.fr/emissions/ ... embre-2020

[Mystikalis81]

Après bon, je veux pas faire le rabat-joie, mais force est de constater que de mon point de vue et avec mes multiples lectures à l'appui (même si ce n'est pas un critère en soi), je trouve beaucoup plus d'originalité ces dernières années dans l'alternatif que dans le mainstream.
Alors oui, il y a des exceptions, oui ils pourraient être sélectionnés (dans un sélection très difficile à faire comme dit plus haut), mais la BD pour moi c'est comme le cinéma, pour un blockbuster très bien, y'en a 10 de corrects voire mauvais (ça divertit c'est sur mais c'est comme un Marvel, t'en vois un puis encore un autre puis en fait c'est toujours pareil).
Perso en alternatif cette année j'ai jamais vu autant de choix de qualité, en pleine crise de covid, j'en reviens toujours pas.
Je n'aime pas tout ce qui se fait en alternatif, par exemple je ne trouve aucun intérêt à ce qui se fait chez L'Association, mais dans la globalité, que de bonnes choses...
Il faut les lire les trucs comme Battue ou Le mystère de la maison brume, les Funky Town et les Celestia, les Detective Kahn et les Peste, les Zwarthoek et les Connexions...Comment peut on se plaindre de ça?
Heureusement qu'on les mets en avant déjà si peu représenté en librairie, il faut donner la chance à ce genre de productions.

[Le Tapir]

Pourquoi il n'est pas dans la sélection Vernon Subutex ? Ça sert à quoi de faire des comités de lecture si vous n'êtes même pas capable de reconnaître les bds essentielles de l'année ??

[Olaf Le Bou]

je me demande si les adaptations de romans sont bien considérées, est-ce qu'il y a des exemples dans les sélections précédentes ??

[euh... si vous le dites]

je me demande si les adaptations de romans sont bien considérées, est-ce qu'il y a des exemples dans les sélections précédentes ??

C'est possible.
L'appréciation d'une bd adaptée d'un roman peut-elle être totalement détachée du rapport de cette bd au roman lui-même? Et si ce n'est effectivement pas le cas, faudrait-il astreindre les membres du comité de sélection à lire également le roman?
Si je prends juste mon cas personnel, je dirais que j'ai beaucoup de réticences à lire des adaptations de romans en bande-dessinée.
C'est sans doute le passionné de littérature qui parle mais il m'est difficilement envisageable de découvrir une oeuvre adaptée d'un roman sans avoir lu en premier le roman lui-même. Et la plupart du temps, quand j'ai lu le roman, je n'éprouve pas la moindre envie de lire son adaptation en bd.

[icecool]

si j'étais taquin, je rappellerai que les Césars se font critiquer tous les ans parce qu'ils snobent le cinéma populaire

Sachant que cette critique, qui ne cesse d'être répétée ces dernières années, est assez erronée, si l'on regarde la liste des films en compétition et les élus :

- En 1985, le César du meilleur film est attribué au Ripoux (Claude Zidi) et l'année suivante, à Trois hommes et un couffin (Coline Serreau) ; dans les années et la décennie suivantes, on remarque la présence de Tenue de soirée, La Vie est un long fleuve tranquille, Les Visiteurs, Gazon maudit, Un Air de famille (en 1997, année du triomphe de Ridicule par Patrice Leconte) ou Le Dîner de cons.

- Dans les années 2000 et 2010, de Vénus Beauté (Institut) (Meilleur film en 2000) et Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain (Meilleur film en 2002) à Les Garçons et Guillaume, à table ! (Meilleur film en 2014), le genre comédie est amplement représenté, sans compter des nominés intitulés Intouchables (2012), Le Prénom (2013), Le Sens de la fête (2018) ou Le Grand bain (2019).

Un faux procès permanent, donc !

Depuis 2018, l'Académie, pour calmer la crise de nerfs de certains acteurs comiques (Dany Boon pour ne pas le citer), a créé un César du public qui récompensent "le long-métrage ayant eu le plus d'entrées" (sic). Résultats : Raid dingue (re-sic) en 2018, Les Tuches 3 (misère... ; en 2019) et Les Misérables en 2020 : ce dernier est enfin un (très) bon film... et ce n'est pas (loin s'en faut) une comédie ! Il faut dire que l'Académie avait re-changé la règle, en portant son choix sur un des cinq films arrivés en tête du box-office) : Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu ? (très moyen par ailleurs) se retrouvait d'un coup en concurrence avec Les Misérables, Hors normes, Au nom de la terre et Nous finirons ensemble, quatre films beaucoup plus réussis que le précédent, en dépit de ses 7 millions d'entrées françaises... La vie est si injuste...

[Thierry_2]

je me demande si les adaptations de romans sont bien considérées, est-ce qu'il y a des exemples dans les sélections précédentes ??

dans la sélection officielle de 2021






l'an dernier il y avait

[euh... si vous le dites]

je me demande si les adaptations de romans sont bien considérées, est-ce qu'il y a des exemples dans les sélections précédentes ??

dans la sélection officielle de 2021

Sapiens est bien une adaptation mais pas l'adaptation d'un roman.

Et Je n'ai pas lu Les poupées sanglantes mais Atrabile définit lui-même l'album comme un "Récit mené tambour battant très librement inspiré de Gaston Leroux". On est sans doute assez loin de l'adaptation d'un roman stricto sensu.

[icecool]

Ne pas oublier la sélection Polar, où se glissent souvent - par essence et par goût - des adaptations souvent très réussies.

[Xavier Guilbert]

L'appréciation d'une bd adaptée d'un roman peut-elle être totalement détachée du rapport de cette bd au roman lui-même? Et si ce n'est effectivement pas le cas, faudrait-il astreindre les membres du comité de sélection à lire également le roman?

C'est un cas épineux en effet, puisqu'à mon sens (et je parle pour le coup en mon nom propre) il faut considérer ce qui relève de l'apport de l'auteur de l'adaptation. J'avoue que j'ai plus tendance à apprécier de véritables réappropriations (je pense par exemple à Une trop bruyante solitude revisité par Ambre et Lionel Tran). A mon sens, on est proche de la question de la sélection Patrimoine, qui s'attache plus à récompenser un travail d'éditeur que la valeur de l'oeuvre elle-même.

[icecool]

Pour celles et ceux qui se poseraient la question, il y aura bien au moins un beau catalogue en 2021 : celui consacré à Guibert (intitulé Emmanuel Guibert, en bonne compagnie), dont la couverture reprendra le sobre visuel de l'affiche de l'exposition :
https://www.bdangouleme.com/emmanuel-gu ... de-lintime

[nexus4]

Deux expos annoncées :

[nexus4]

et bien sur :

[ghib]

Belle affiche d'Emmanuel Guibert.

Sinon c'est quoi cette merde d'écriture inclusive: "bd d'afrique.s" ?

[nexus4]

Ah ah, j'ai pas osée la faire. Ca doit être parcequ'il y a des Afriques comme des Amériques mais en français ca existe pas alors on souligne qu'on l'a fait exprès. Sinon je vois pas. Je vais lire le CP, des fois que.

[nexus4]

Je te laisse faire le tri.

Bandes dessinées d’afrique.s, intentions

Après la grande exposition consacrée à La Nouvelle bande dessinée d’expression arabe créée en 2016, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image présente « Kubuni*», les bandes dessinées d’Afrique.s. Cette exposition est une road map qui se déploie autour de trois grands axes à la découverte des bandes dessinées de l’Afrique Subsaharienne d’Hier d’Aujourd’hui et de Demain.

Deux événements Africa 2020, saison des cultures africaines proposée par le président Emmanuel Macron et 20-21 Année de la Bande dessinée, lancée par le ministre de la culture, Franck Riester, ont fourni le prétexte à la mise en oeuvre d’un projet ambitieux sur la bande dessinée africaine, dans le cadre d’un partenariat tripartite signée en 2018, entre la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’image, L’ Institut Français du Congo et Bilili BD Festival, le Festival International de la Bande Dessinée du Congo Brazzaville. Ce projet : partir à la découverte d’un continent, celui de la bande dessinée africaine ! Dans un article consacré à la bande dessinée en Afrique francophone, Hilaire Mbiye Lumabala enseignant chercheur de l’Université Catholique de Kinshasa écrit : « Beaucoup s’interrogent encore sur l’existence de la bande dessinée. D’autres se demandent si elle peut être considérée comme africaine». Entreprendre de répondre à ces questionnements, c’est, comme l’ajoute avec justesse Hilaire Mbiye Lumabala, « montrer que la bande dessinée africaine est une réalité et non un mythe, qu’elle se lit, se vend et qu’elle existe sous différents formats », et ce depuis parfois longtemps. C’est aussi rappeler que des auteurs originaires d’Afrique – Marguerite Abouet de Côte d’Ivoire, Barly Baruti du Congo RDC, Didier Kassaï de Centrafrique, Adjim Danngar du Tchad, Gaspard Njock, Christophe Ngalle Edimo, Reine Dibussi ou Annick Kamgang du Cameroun, Joël Salo du Burkina Faso, ou Loyiso Mkize d’Afrique du Sud, sont de plus en plus présents sur une scène internationale toujours plus mondialisée, preuve éclatante de la vitalité de cette bande dessinée.

Telle est donc l’ambition de l’exposition Kubuni, les bandes dessinées d’Afrique.s : partir à la rencontre d’artistes et montrer la réalité d’oeuvres conçues et diffusés en occident (Europe, USA…) mais aussi sur le continent africain, en album, dans des journaux, en applications pour smartphones… Des bandes dessinées d’inspirations culturelles, linguistiques, puisant leurs inspirations dans des traditions graphiques et narratives anciennes, d’une grande qualité et diversité, à l’image des nombreux pays et régions qui composent le continent africain.

Précisément, est-il judicieux de parler de « bande dessinée africaine », entendue comme un bloc monolithique, comme le produit d’une identité thématique, graphique, unitaire dès lors que les bandes dessinées issues du continent africain sont les fruits d’héritages coloniaux, linguistiques, religieux, et de représentations du monde, dans bien des cas très dissemblables ? Les oeuvres conçues dans les pays d’Afrique de l’Ouest peuvent être assimilables aux pays qui composent cette région du monde et différer de celles produites en Afrique du Sud par exemple. Conscient de ces disparités, le spécialiste Christophe Cassiau- Haurie préfère plus justement parler de « la bande dessinée en Afrique » ; évoquant là même le caractère fluctuant du statut de la bande dessinée et des auteurs d’un pays à l’autre : considérée comme une « littérature, dessinée » pour enfants dans certaines régions, elle est englobée parmi les productions relevant de la caricature dans d’autres, quand elle ne se confond pas dans un ensemble multi médiatique regroupant de manière indifférenciée bande dessinée, caricature, illustration, dessin animé et jeu vidéo dans certains pays.

Face à cette diversité des réalisations et des traditions, reflet au fond des différents visages de l’Afrique, l’exposition propose une vision plurielle du Continent, dont témoigne le « s » apposé à « Afrique.s ». Cette exposition parle donc des bandes dessinées des « Afriques » évoquées à travers les oeuvres de plus de cinquante autrices et auteurs issues des 48 pays d’Afrique Subsaharienne, des résidents ou de la diaspora. L’Afrique du Nord, Maghreb, ayant déjà fait l’objet d’une mise en avant dans le cadre de l’exposition consacrée à la Nouvelle bande dessinée d’expression arabe, n’est pas représentée dans Kubuni.

Si on ne peut parler de LA bande dessinée africaine une et indivisible, il est toutefois possible d’observer des proximités esthétiques et thématiques entre les différentes productions issues du Continent africain. La colonisation qui a imposé une acculturation aux pays dominés explique certainement l’influence esthétique de bandes dessinées dans certaines régions du Continent et explique les similarités d’un pays l’autre. Ainsi les contrées sous domination française ou belge se caractérisent souvent par des bandes dessinées inspirées par la ligne claire hérgéenne, les récits lus dans Pif gadget ou ceux proposés dans les « petits –formats », tandis que les régions anglophones sont marquées par une très nette influence de la tradition anglo-américaine et particulièrement celle du genre des super-héros. A ces modèles extérieurs s’ajoute celui du manga, résultat du phénomène de globalisation culturelle de la culture populaire japonaise, à travers les dessins animés, les jeux vidéos, et la bande dessinée, largement diffusé par un usage significatif des nouveaux canaux de diffusion des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Ces différentes influences extérieures combinées à certains particularismes culturels propres au continent africain ont favorisé l’éclosion de bandes dessinées qui ont défini leurs propres normes thématiques ou esthétiques. Les sujets rencontrés ici et là signent l’appartenance de certaines productions au continent africain : la vie quotidienne, l’Histoire, la politique ou le folklore africain. Certaines d’entre elles les racontent fidèlement, pendant que d’autres les modernisent et les combinent dans des mondes de science-fiction similaires au nôtre, mais peuplés de créatures et de couleurs incroyables. C’est ainsi que la combinaison entre des récits ancestraux à vocation magiques et l’imaginaire moderne des comics a favorisé l’apparition de nouveaux héros et même de super-héros typiquement africains, voire de bande dessinée relevant du mouvement afrofuturiste - cette esthétique qui redéfinit la culture et la conception de la « communauté noire » en interchangeant des éléments de science-fiction, d'afrocentrisme et de réalisme magique dans un cadre non occidental et dont on retrouve trace un peu partout dans les bandes dessinées en Afrique - .

*Kubuni : Vient du Swahili, et signifie « création imaginaire ». Le Swahili est une langue parlée dans une très grande partie de l’Afrique sub-saharienne.

[trimordiah]

Pas pour être mauvais, mais à part l'expo bd d'Afrique, ça fait pas envie. La sélection est vraiment pauvre alors que cette année beaucoup de titres fabuleux sont sortis... Mouais, l'autre pays du fromage quoi... Kamoulox!

[dringjo]

non ça ne fait pas envie tout ça, ça sent l'angouleme au rabais cette année, ils auraient mieux fait de zapper carrément cette édition au lieu de faire une sous édition.

[toine74]

Vous êtes rigolos (pas franchement en fait) avec vos deux avis sentant bon l'écurie.

Une expo découverte, c'est une fenêtre sur tout un continent de BD potentielles avec des cultures et des habitudes bien éloignées. Evidemment que c'est différent et ne ressemble pas directement à du Tintin ou du Spirou ! Tant mieux.

Quand on sait que mettre sur pied une exposition est un énorme boulot (de la recherche initiale au montage final) qui s'étend souvent sur plus d'une année, la décision de juste l'annuler comme ne se prend pas comme ça. De plus, les expo de 2022 sont certainement déjà prévues et engagées. Ce n'est pas un simple jeu de chaises musicales, c'est un peu plus compliqué.