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D issimulé derrière sa fenêtre, un poète bossu épris d'absolu épie Dolorès, sa voisine. Elle l'obsède littéralement, jusqu'à tenter de la recréer à partir de morceaux de poupées. Elle incarne la perfection à ses yeux. Cette dernière est consciente de l'existence de cet admirateur secret et un peu inquiétant. Elle ne s'en soucie guère, tant elle est accaparée par son projet fou : mettre au point l'amant idéal. Elle conçoit un mannequin qui correspond en tous points à ce qu'elle a rêvé. Son mari, un chirurgien renommé, insuffle la vie à cette enveloppe vide avant de regretter amèrement de s'être prêté à cette mascarade. Voici le point de départ de cette étrange fantaisie librement inspirée de Gaston Leroux (du diptyque La poupée sanglante / La machine à assassiner, considéré comme un sommet de son oeuvre).

Au sein d'un récit choral, les personnages se croisent, tous en quête d'un rêve inaccessible. Benoît Preteseille met en scène un chassé-croisé tantôt inquiétant, tantôt comique, où se croisent aussi pèle-mêle un pantin qui s'interroge sur sa nature, un homme qui change littéralement de peau, dans une tentative aussi désespérée que ridicule de retarder les ravages du temps, une femme prisonnière de l'image qu'elle se faisait d'elle lorsqu'elle était enfant et un chien errant.

Le scénario n'est que prétexte à une réflexion sur l'Art, la création et la perte de contact avec le monde qui finit par en découler, à s'accrocher désespérément à une vision idéalisée de leurs désirs. Cette adaptation prend un malin plaisir à mélanger l'esprit grand-guignolesque des récits fantastiques à une pointe de surréaliste. Les éléments classiques sont en bonne place, du triangle amoureux qui déraille à l'automate en passant par une pointe d'ésotérisme. Chaque protagoniste se débat avec ses lubies, s'isolant de plus en plus du monde qui les entoure. Au fil des rencontres, c'est à chaque fois un basculement un peu plus inexorable vers l'aliénation qui afflige ces poupées folles.

Les poupées sanglantes représente un tour de force narratif, qui fait se croiser plusieurs voix et destins, sans pour autant perdre une grande fluidité. Les fils se nouent, se croisent, se dénouent avec beaucoup de naturel. Sans grands effets, l'auteur fait coexister chaque point de vue, utilisant sur une mise en page volontairement très aérée, ne se focalisant sur le strict nécessaire. Les structures complexes alternent avec des planches ou le vide prédomine, ceci afin de mieux transcrire ce qui se déroule dans la tête de l'un ou de l'autre.

Aux frontières de la folie, à une époque et un endroit indéterminé, le lecteur est convié à un absurde théâtre de marionnettes, où chacun semble vouloir faire de l'autre l'objet de ses propres fantasmes, perdant par la même occasion toute chance d'établir une connexion avec ses semblables. Cette tragi-comédie teintée de mystère peut désarçonner du fait de son parti-pris assumé d'un refus de réalisme et une construction qui use et abuse des coïncidences. Elle peut surtout séduire grâce à son originalité et la personnalité très forte qui se dégage de ses planches.

Par T. Cauvin
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Les poupées sanglantes

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