Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

D ébut des années 1960, Émile est pré-adolescent. Il vit avec un père intransigeant, hargneux, paranoïaque, violent en paroles et en coups de ceinture. Il se révèle également être un mythomane qui revendique la paternité des Compagnons de la chanson, se prétend champion de football et de judo, mais surtout, il assure qu’il collabore avec l’OAS. Doucement, le manipulateur entraîne son garçon dans son délire. Sa mère, lâche ou impuissante, réagit peu. Il faut dire qu’à l’instar du gamin, elle est brutalement contrôlée par le despote. Profession du père est racontée en mots et en images par Sébastien Gnaedig.

Le propos de cette bande dessinée adaptée du « roman autobiographique » de Sorj Chalandon donne froid dans le dos. L’anecdote est découpée en une série de courtes scènes, autant d’épisodes qui, mis côte à côte, tracent les contours d’un climat familial toxique, sans toutefois se livrer à des excès de pathos. Le lecteur découvre comment un parent fou à lier arrive, à force de sévices, de menaces et de chantage, à manipuler son fils. Il n’y a pas beaucoup de bouffées d’air frais dans les deux cent cinquante pages de cet album. La narration peut même sembler longue et, par moments, répétitive. Toutefois, au final, ce rythme renforce la crédibilité de l’entreprise.

Un peu comme s’il souhaitait respectueusement laisser le plus de place possible au verbe, l’illustrateur évite de trop insister sur les stigmates. Un choix heureux puisque, tout compte fait, dans ce type de drame, ce ne sont pas les ecchymoses qui sont les plus douloureuses. Le dessin en noir et blanc est tout en retenue, les décors apparaissent généralement sommaires et les personnages sont reconnaissables à quelques caractéristiques de base (un nez proéminent, une coupe de cheveux, etc.). Sur le trait simple s’ajoute une agréable trame au fusain.

Mentionnons enfin une jolie idée. Tout au long du livre, le jeune homme trouve du réconfort en crayonnant dans un cahier. Il y a là quelque chose de quasi prémonitoire, alors que le héros, résilient, fera carrière comme restaurateur de peinture, à savoir un artisan qui prend soin de ce qui a été abîmé.

Un récit sombre, adroitement servi par la sobriété des traitements narratif et graphique.

Par J. Milette
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Profession du père

  • Currently 4.00/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.0/5 (12 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Pulp_Sirius Le 14/03/2024 à 02:15:54

    En lisant cet album, je savais d'avance que les critiques allaient être dithyrambiques. Un drame humain! C'est la recette parfaite : un père abusif, un enfant et une femme maltraités... ça parle aux gens, ces choses-là...

    À moi aussi, d'ordinaire. Mais le scénario passe beaucoup, mais beaucoup trop de temps sur les délires d'espion du père qui sont beaucoup trop répétitifs. Le premier tiers de l'album, ce sont des histoires sur De Gaulle, etc. Encore et encore. Le deuxième tiers, c'est le fils qui reproduit le schéma de son père avec un ami.

    Là où j'ai finalement accroché, c'est au dernier tiers. Quand le fils devient adulte et qu'il a fait sa vie et qu'il revoit ses parents de temps à autre. Les réactions du père face à son fils sont tragiques. La folie exacerbée par la vieillesse fait mal au cœur. C'est là que j'ai véritablement eu de la peine. Avant ça, le père me paraissait trop unidimensionnel. Son caractère manquait cruellement de complexité.

    Très moyen dans l'ensemble. Le dessin de Gnaedig est également beaucoup trop simpliste à mon goût.

    Erik67 Le 03/10/2023 à 09:24:12

    Je détestais quand j'étais jeune écolier de devoir indiquer la profession du père. Je me rappelle qu'il se précipitait pour savoir quels étaient les enfants des cadres supérieurs dirigeants et ceux issus des classes ouvrières et populaires. Inutile de dire que cela conditionnait tout le traitement de l'élève pendant le reste de l'année en étant beaucoup mieux disposés pour les hautes catégories sociales. Oui, je détestais vraiment cela.

    Pour autant, cette BD ne traitera pas cela sous l'angle sociétal mais d'une autre manière ce qui peut nous induire en erreur quand on connaît le parcours de l'auteur Sébastien Gnaedig qui est d'ailleurs le directeur éditorial de Futuropolis. Je pense à des titres comme « vider la corbeille » ou encore « Une épaisse couche de sentiments ».

    On se prend de pitié pour le pauvre Emile qui n'a pas un père comme les autres. Au début, on s'aperçoit de la maltraitance mais cela va plus loin puisque le père souhaite faire enrôler son fils dans l'OAS pour tuer le Président De Gaulle car il n'accepte pas l'indépendance de l'Algérie. Il lui fais d'ailleurs subir tout un entraînement militaire ponctué de brimades et de privations. C'est plus qu'infect car un enfant ne devrait jamais subir cela.

    On est entraîné avec cet enfant dans une spirale de violences mais surtout de délires paranoïaques et conspirationnistes. On verra que la mère de famille ne fait pas grand chose pour l'extirper de cette folie qui se consume. Le père est un réel mythomane qui croit à ses mensonges. C'est fortement déstabilisant pour un gamin qui va avoir de l'influence négative vis à vis d'un camarade de classe l’entraînant sur une voie non conventionnelle.

    Alors quel est finalement la profession de ce père entre menteur pathologique, chômeur ou agent secret ? A vous de le découvrir mais vous avez presque la réponse.

    Une BD assez longue mais prenante qui décortique tout ce mécanisme infernal. Oui, il peut y avoir des parents fous que la société ignore et qui font subir de la maltraitance à leurs enfants par leur emprise familiale.

    Au Fil des Plumes Le 04/08/2019 à 14:17:07

    Adaptation d'un roman de Sorj Chalandon, cette BD est une véritable claque.

    Le lecteur suit le petit Émile qui, de son regard d'enfant, observe son père. Ce père qu'il idolâtre, ce père qui le tyrannise, ce père que l'on pardonne. C'est donc avec l'enfance du personnage principal que tout débute. Émile est un petit garçon comme les autres. Mais, lorsqu'on lui demande quelle est la profession de son père, il ne sait que répondre. En effet, la figure paternelle que nous apercevons est trouble, difficile à saisir. Les seuls moments où elle se laisse entrevoir, c'est à travers une certaine violence physique et verbale. L'enfant qu'est Émile, n'aura de cesse de vouloir plaire à son père. Il adoptera son discours haineux et se calquera sur l'attitude de l'adulte qui lui sert de référent. Mais comme tout enfant, Émile grandit. Bientôt, c'est son regard d'adolescent qui nous est livré et enfin son regard d'adulte sur ce père tyrannique.

    Le scénario est donc très émouvant et parfois très difficile émotionnellement. Cet enfant en souffrance m' a vraiment bouleversé. Certaines vignettes m'ont retourné l'estomac. Au- delà de cette violence quasi permanente, c'est également la figure de la mère qui m'a émue.

    Certes, le père envahit tout l'espace, il est partout et omniprésent. Mais, dans l'ombre, se cache la mère. Cette dernière est elle aussi en souffrance. Le Émile jeune, porte un regard à la fois tendre et dur sur cette mère qui, comme lui, est victime mais laisse également faire les choses sans bouger. Les sentiments du fils envers la mère sont très complexes. Émile veut la protéger mais il lui en veut également de cet immobilisme qui les tue à petit feu. Au fil du récit, la mère s'efface, victime de sa peur et de son déni.

    Avec un sujet aussi douloureux, difficile de faire le bon choix en ce qui concerne l'esthétique. Néanmoins, Sébastien Gnaedig a fait le choix judicieux du noir et blanc. Son trait est sobre et élégant. Les visages sont très peu expressifs et laissent toutes leur place aux mots qui nous percutent de plein fouet. Il a su jouer la simplicité et la sobriété, mettant ainsi en valeur la gravité du sujet.

    http://aufildesplumesblog.wordpress.com