Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

C atherine s'occupe amoureusement de son fils, Michel, même quand il fait des bêtises. En général, ce dernier n'est pas trop turbulent. Par contre, il a ses petites manies, comme son obsession avec le Puissance Quatre ou encore son penchant gargantuesque pour les éclairs au chocolat (quand on a un oncle pâtissier, autant en profiter). Bien sûr, il y a bien des fois où un peu de répit ferait du bien, mais bon, c'est comme ça, c'est la vie. Un petit détail, Catherine à soixante-douze ans et Michel quarante-trois, il est handicapé et ne peut se débrouiller seul.

Stakhanoviste du scénario avec quasiment une douzaine de nouveautés ces deux dernières années, Zidrou est un auteur qui aime papillonner en passant de la BD jeunesse humoristique à des œuvres aux sujets plus graves. Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ? est à ranger dans ce dernier registre. En effet, cet ouvragte est centré sur une figure rarement mise en avant, aussi bien en bande dessinée que dans la réalité d'ailleurs : les courageuses personnes seules ayant à charge un ou une handicapé(e). Le créateur de L'élève Ducobu raconte, avec tendresse, les aléas de la vie de Catherine et de son fils, ce colosse à l'âme de gamin. Plus que le regard et la pitié des autres, c'est surtout l'immense isolement dans laquelle l'héroïne se débat qui est la plus cruelle. Certes, il y a bien la famille qui aide de temps en temps, tout en s'éloignant petit à petit, ou alors un ponctuel coup de main inespéré de la part d'un étranger, mais, finalement, ce qu'il reste, c'est beaucoup de solitude. De quoi craquer, jusqu'à entrevoir la possibilité d'un placement dans un établissement spécialisé ? Oui et puis non, car il y a tous ces épisodes de folie et de complicité. Comment vous expliquer ? « C'est mon enfant. »

Découpé en une série d'historiettes, l'album passe en revue les épreuves endurées par cette gardienne. Sans pathos, mais pas sans émotion, Zidrou fait preuve de son humanité et de son admiration, tout en gardant les pieds sur terre : cette responsabilité est pesante et les tâches ingrates semblent infinies. Heureusement, la narration fait également une large place aux rires (Les jumelles perverses !), particulièrement grâce à Michel. Ce grand gaillard démontre, même si c'est souvent sans s'en rendre compte, que la clef du bonheur réside dans l'instant présent, dans ces incidents fugaces remplis d'innocence et de spontanéité.

Aux pinceaux, Roger joue également les extrêmes en passant de la fureur de Jazz Maynard au petit train-train quotidien d'une septuagénaire. Le changement de ton est tel qu'il a nécessité une modification profonde du style de l'artiste espagnol. Le trait, tout en rondeur et en souplesse, finit par presque ressembler à une approche façon « Disney » tant les personnages arborent des sourires béats. Cette ambiance un peu artificielle par moment est contrebalancée par une mise en page tirée au cordeau. Le dessinateur multiplie les angles de vues ambitieux avec maestria.

Bien ancré dans une réalité que beaucoup choisissent de ne pas voir, Pendant que le roi de Prusse... est une œuvre admirable d'observation et de sincérité.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
7.4

Informations sur l'album

Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre qui donc lui reprisait ses chaussettes ?

  • Currently 4.06/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.1/5 (33 votes)

  • Roger
  • Roger
  • 09/2013 (Parution le 27/09/2013)
  • Dargaud
  • 9782505017073
  • 54

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Eric DEMAISON Le 03/10/2020 à 16:04:01

    Tendresse et sensibilité dans cette histoire racontée dans une succession de tableaux ou historiettes qui, in fine, font une véritable tranche de vie.
    Bel album où tout est très soigné; le scénario, la douceur du trait et des couleurs, une belle mise en page. Pas de sensiblerie car le ton léger permet de faire passer un message et une émotion vrais.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:07:56

    Cette BD est effectivement assez émouvante dans la mesure où elle montre une vieille dame qui s’occupe de son fils handicapé par un accident de la circulation. On oublie souvent les ravages causés par les accidents de la route. Fort heureusement, le nombre de morts a fortement diminué au cours de ces dernières années à coup de matraquage de sérial radars encore que le lien de causalité serait à prouver...

    Le lecteur voit le quotidien sous forme de chronique de cette relation particulière entre une mère aimante et son enfant. On se pose la question de savoir ce qui se passera quand la vieille dame ne sera bientôt plus là. Il faut dire que la sœur ne veut pas s’en encombrer et on peut aisément la comprendre malgré une certaine forme d’égoïsme caractérisant notre société occidentale. On laisse souvent sur le bord de la route les plus démunis en fustigeant le fait qu’on n’est pas responsable de toute la misère du monde. Oui, mais la famille ?

    Bref, cette BD pousse à la réflexion. Elle est absolument bien traitée, bien dosée sans tomber dans un excès de sentimentalisme qui aurait jeté l’opprobre dessus. Les auteurs ont su viser juste. Les 4 étoiles sont amplement méritées.

    Au Fil des Plumes Le 01/04/2018 à 18:14:36

    Tante Ririne élève seule Michelou son fils handicapé mental suite à un grave accident de la route. On suit donc cette vieille femme qui lutte pour son fils au quotidien et qui doit se confronter à la dure réalité.

    Le scénario est très émouvant et nous livre un véritable morceau de vie. On entre directement dans l'intimité de cette famille. Le lecteur se rend compte de l'intérieur du challenge quotidien que doit relever cette Tante Ririne si touchante.

    Les personnages sont tous d'une rare sensibilité. On a envie d'aider cette mère courage, de lui tendre la main et de la soulager un peu. Quant à Michelou, il est très attachant. Tantôt tendre, tantôt violent, il éveille de multiples sentiments chez le lecteur. Rempli d'amour et naïveté, il donne envie de le protéger de ce monde qui le rejette quasi systématiquement.

    Le tout prend vie grâce à Roger qui nous offre des dessins comme je les aime avec des gros plans sur les personnages où transparaissent les émotions. C'est bouleversant!

    Pour plus d'avis: http://aufildesplumesblog.wordpress.com

    Shaddam4 Le 22/02/2018 à 12:00:05

    A sa sortie cet album m’avait intrigué par sa couverture rigolote. Les illustrations regardant le lecteur dans les yeux (ça me fait penser à La folle du sacré-cœur de Jodo et Moebius) c’est toujours efficace/dérangeant. Mais pour la même raison que je n’avais pas tenté Jazz Maynard (couleurs ternes de Roger peu attirantes), j’avais continué mon chemin. Ayant vu cet album dans plusieurs des sélections de la BD de la semaine et ayant depuis totalement flashé sur le dessin de l’espagnol Roger, j’ai sauté à pieds joints sur cette BD… pour une excellente surprise!

    Tout d’abord précisons une chose: ce long titre est une fausse bonne idée. D’abord par-ce que cet album n’est pas franchement ironique comme cela pourrait le suggérer et par-ce que niveau com’ c’est quand-même long à retenir. Un peu comme pour « il faut sauver le soldat Ryan« , parfois les auteurs devraient consulter avant de choisir un mauvais titre… Ce roi de Prusse c’est Michel, esprit d’enfant dans un corps de géant et dont la vieille mère s’occupe quotidiennement. C’est elle qui « reprise les chaussettes ». Sauf qu’ici il n’est aucunement histoire de Geste héroïque ni de guerre mais bien du combat d’une mère fatiguée mais éternelle optimiste pour gérer les sautes d’humeur et les paniques subites de son fils handicapé mental.

    Zidrou nous offre une très belle histoire. Belle par-ce que franche mais sans pathos. Le sujet n’est pas le handicape mais bien l’amour maternel et la difficulté à gérer ce qui n’est pas gérable, dans une inversion des rôles néanmoins tragique. Le trait en encrages puissants de Roger participe beaucoup de cette tendresse, dans des regards et des visages par moment pas loin du cartoon. L’album se découpe en plusieurs séquences vaguement thématiques qui voient progresser notre compréhension de la situation de cette famille brisée par la mort du père puis par l’accident du fils Michel. Le lieu n’est pas connu (c’est dommage, l’atmosphère nocturne de Barcelone était très forte dans Jazz Maynard) et l’on plonge surtout dans l’univers étroit de ce colosse enfantin fait de caprices, d’activités cycliques et de la tendresse de son entourage. L’album est dédié à cette héroïne moderne, minuscule bonne femme capable de déplacer des montagnes et que rien ne fait capituler. Concernant le dessin, donc, Roger est pour moi l’un des tout meilleurs dessinateurs actuels (j’en ai parlé ici), mais sa colorisation très monochrome me fait me demander s’il ne ferait pas bien de prendre un coloriste… Son style s’accommoderait parfaitement du noir et blanc et ses couleurs n’apportent pas grand chose à ses planches. Pas sur que des couleurs vives n’écrasent pas ses encrages mais pour une BD de la sorte je pense que ça collerait plus avec l’atmosphère recherchée.

    Il n’en demeure pas moins que ce « Roi de Prusse… » est un très beau petit album. Pas de ceux qui vous transportent ailleurs mais un moment de calme à partager avec cette belle personne à admirer les coups de pinceaux d’un grand artiste.

    A lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/02/13/pendant-que-le-roi-de-prusse-faisait-la-guerre-qui-donc-lui-reprisait-ses-chaussettes/

    judoc Le 02/01/2016 à 17:54:01

    Poignante et bouleversante, cette BD reste néanmoins bien dérisoire quant il s'agit de dévoiler la détresse véritable d'une personne qui vie et (sup)porte le handicap d'un proche au quotidien. Ces héros de tous les jours font preuve d'un courage hors normes qui méritent plus que ces quelques pages. C'est un début, un très bon début même... Mais la solitude et l'indifférence qui accompagne le handicap (au sens large du terme) demanderait bien plus de pages pour être réellement appréhendée par Monsieur ou Madame tout le monde.

    Il y a tellement à dire et à faire sur le sujet qu'on va finalement croiser les doigts pour que cette BD fasse des émules.

    A lire ! Cette histoire est un hymne à l'amour et la tendresse, la bienveillance de cette mère qui n'abandonne pas est touchante, mais la réalité est aussi bien plus noire !

    Karoutcho ! Le 06/01/2015 à 22:48:51

    Tendresse, voilà sans doute le premier terme qui vient à l'esprit. Zidrou a trouvé le ton juste pour décrire le quotidien de ce duo mère-enfant. D'une historiette à l'autre, on passe par les questionnements, les coups de cafard, les scènes de joie et de complicité, la lassitude, la solitude, l'amour, l'amitié, etc.

    Ceci dit, ce n'est pas le genre de bd que je lirai une seconde fois. Enfin, je ne crois pas. Je pense que je préfère lire une histoire 'complète' plutôt qu'une suite de scènes de vie. Mais je comprends le choix de l'auteur pour cette formule : c'est l'histoire du quotidien.

    meuillot Le 20/11/2014 à 16:06:17

    Il y a quelque chose qui doit clocher dans ma lecture de cette BD mais en la terminant ce n'est pas le sentiment d'attendrissement qui prédomine en moi...

    C'est une fiction dans laquelle beaucoup de personnes pourraient malheureusement se reconnaître. Alors oui c'est une histoire remplie d'émotions, oui c'est un hommage à l'amour d'une mère pour son fils, oui c'est aussi le témoignage de la difficulté quotidienne à s'occuper d'une personne handicapée...

    Mais selon moi, cela va au delà de ça. Je pense sincèrement que Zidrou n'a pas choisi par hasard la cause pour laquelle Michel, l'enfant d'une quarantaine d'années, se retrouve dans cet état (attention à ne pas lire la suite si vous ne voulez pas savoir)...

    Et lorsqu'on apprend pourquoi, j'ai eu tout de suite un revirement dans ce que je considérais comme courageux dans la façon dont Catherine vivait la vie de son fils...

    Car c'est ensuite de la colère qui surgit, parce que tout cela était évitable pour Michel. LA connerie d'un soir a engendré autour de lui, une destruction violente tel un château de cartes qu'on fait tomber avec un léger souffle. Toutes les fondations établies se brisent à cause d'une erreur qui se paye cash. Lui-même s'en rend compte un moment dans son bain...
    Plus de père, une mère en plein sacrifice (même si elle ne le considère pas comme tel), une frangine qui se protège légitimement, plus d'amis, un entourage familial qui ne vient qu' épisodiquement...

    Lui qui, en tout état de cause, aimait la vitesse, se retrouve désormais à "prendre son pied" avec une voiture à pédales !

    Alors on se dit que parfois nous-mêmes avons eu de la chance, dans nos délires, & que, bien évidemment, si mon fils faisait cette même bourde, je serais certainement dans le même état d'esprit que Catherine...

    ... Mais il n'empêche, j'étais énervé à la fin de cette œuvre...

    Preuve que quelque chose a fonctionné, preuve surtout que Zidrou & Roger ont réalisé une histoire profonde qui peut être interprétée de différentes manières...

    Mention spéciale à la 1ère & 4ème de couverture très efficace avec Michel qui prend toute la place & où une petite main apparaît : la seule qui lui est malgré tout tendue...

    pierre999 Le 14/11/2013 à 22:56:14

    @ Catfaz : je pense que le titre ne sert qu'à... faire un titre ! Car, en effet, comment titrer cette superbe BD, pleine de tendresse et... et... !!
    Qui d'autre que Zidrou aurait pu traiter d'un pareil sujet avec tant de sensibilité et de tact, tout en montrant les côtés négatifs ?? Quand la Maman s'énerve, on a l'impression de vivre la scène soi même... Superbe et TRES touchant.
    Now, celui qui peut aussi m'expliquer le titre... Bienvenue, my friend !!

    catfaz Le 24/10/2013 à 12:17:30

    beaucoup de tendresse dans cet album où la vie au quotidien avec un handicapé est bien décrite , sujet tabou Zidrou a utilisé les mots justes qui vont au cœur
    Un bémol je ne comprends pas le titre par rapport à l'histoire de cet album
    A lire impérativement

    pinky92 Le 04/10/2013 à 23:27:03

    Tout en finesse, en douceur et en tendre dérision. Les dialogues, le découpage, les dessins sont d'une telle intelligence du cœur.
    "Comment va-t-il Michel ? Il vit sa vie. Et toi? Je vis sa vie..."
    À lire ABSOLUMENT.