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L a 17e compagnie d’Infanterie a baptisé sa tranchée "Les Folies bergère" ! Piètre facétie qui ne peut faire oublier que, même entre deux assauts, la mort et la déraison sont tapies dans les recoins de chaque sapine. Elles attendent leur heure, sans impatience, sûres de leur fin !

Bien que le dernier Poilu soit aujourd’hui décédé et que ceux qui la vécurent deviennent de plus en plus rares, la Première Guerre mondiale fascine toujours. De Tardi à Gibrat, en passant par les duos Maël/Kris, Breccia/Dorison ou Mounier/Cothias… beaucoup de dessinateurs et de scénaristes ont fait de la Der des Ders la toile de fond de quelques-unes de leurs plus belles planches. Aujourd’hui, Zidrou et Porcel proposent leur vision d’un conflit qui faucha toute une génération.

Au-delà des batailles qui opposèrent la France de Clemenceau à l’Empire germanique de Guillaume II, Les Folies Bergère s’attache au sort d’un capitaine et de sa compagnie. Dans ces tranchées où l’avenir consiste à pouvoir survivre jusqu’au lendemain, même les esprits les plus aguerris, même ceux anesthésiés par les assauts répétés finissent par vaciller. C’est cette lente descente vers la folie que retrace cet album. Zidrou s’attache à décrire comment ces hommes tiennent grâce à leur humour de caserne, l’alcool, la dérision, la foi, le souvenir de temps meilleurs, ou la douceur pernicieuse des permissions. Pour traduire, cette terreur qui ronge les esprits aussi sûrement que l’acide attaque les aciers les mieux trempés, le scénariste belge emploie un procédé narratif pour le moins original puisqu’il oppose la vie des premières lignes à celle de l’arrière ! Ainsi, l’antagonisme entre le fracas des canons du front et la chaleur de quelques conquêtes généreusement rémunérées ou la quiétude du jardin de Monet est saisissant. Comment peut-on s’entretuer pendant que s’écrit l’une des pages les plus riches de la peinture moderne ? Comment peut-on encore peindre lorsque des hommes meurent pour leur pays ?

Entre un futur qui ne dure pas plus de quelques jours, un présent qui ne peut que compter ses morts et un passé qui s’estompe inéluctablement, les soldats, comme le scénario, basculent lentement dans l’irrationnel. Usés, marqués dans leur chair, les hommes n’ont même plus la force de lutter contre la démence ou l’hallucination collective que Francis Porcel met si bien en scène. Le dessin singulièrement évocateur du jeune Espagnol possède un réalisme qui s’inscrit plus dans l’impression que dans la précision et offre une belle homogénéité de tons et de propos avec un récit des plus noirs. Au-delà du trait, le jeu des couleurs imprègne l’album, car aux gris du quotidien et à son corollaire, le rouge du sang, ne répondent que la subtilité et la douceur des Nymphéas du maître de Giverny, seule touche d’espoir dans cet univers plombé par la guerre.

Avec cet album prenant et subtil, Benoit Drousie, ne cesse de surprendre. Scénariste à succès, notamment avec les pitreries scolaires d’un Ducobu porté par deux fois à l’’écran, il sait aussi écrire des histoires tendres - Lydie - et profondes - La peau de l’ours. Avec Les Folies Bergère, il confirme son talent dans un one-shot des plus saisissants, magistralement dessiné par Francis Porcel.

Par S. Salin
Moyenne des chroniqueurs
8.3

Informations sur l'album

Les folies Bergère

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Note: 4.4/5 (88 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 22/11/2020 à 21:59:43

    Je m'attendais, au vu du titre, à une lecture sur les coulisses de ce célèbre théâtre de music-hall qui symbolisait la vie parisienne dans les années folles. Il n'y aura aucune revue avec cette débauche de costume et de paillette. Mais où sont donc passées les femmes ? Elles restent à la maison pendant que les hommes font la grande guerre dans les tranchées.

    Oui, il y a un peu tromperie sur la marchandise. On pourra m'objecter que la couverture n'était pas trop représentatif d'un spectacle musical. Non, on va être enterré dans la boue tout le long de ce récit sanglant. Il s'agit de dénoncer la folie des généraux qui n'hésitent pas à fusiller les déserteurs ou les fortes têtes pour une peccadille.

    On va malheureusement virer vers une histoire un peu ésotérique alors que le phénomène du miracle était intéressant. Je pense que les auteurs ont voulu faire dans l'originale alors que Tardi a déjà bien exploré toutes les facettes de cette Première Guerre Mondiale (C'était la guerre des tranchées). J'ai bien aimé les scènes champêtres où le célèbre Claude Monet peint ses nénuphars. Bref, une nouvelle version de cette guerre 14-18 sans aucune concession. Là encore, j'aurais envie de dire mais où sont donc passées les grenouilles ?

    Au Fil des Plumes Le 08/04/2018 à 10:24:16

    Ce que j'en pense:

    Ce duo m'avait déjà convaincu avec la BD Bouffon et c'est assez confiante que j'ai ouvert cette nouvelle collaboration. Avec cette opus, le lecteur plonge dans le monde des tranchées de la première guerre mondiale. Plus précisément, nous nous retrouvons à partager le quotidien de la section nommée "Folies Bergères". On y découvre des soldats soudés, une ambiance qui se tente d'être franchouillarde. Les personnages ont le sourire aux lèvres mais on peut lire tout leur désespoir dans leurs regards. Il faut dire que ces hommes vivent l'enfer. La crasse, la dépression les entraînent jour après jour vers un dénouement qui semble inéluctable. 
    Le scénario suit un curé en visite dans la section. Ce pauvre bougre de l'arrière, se prend en pleine figure la vérité toute nue. Ces hommes qui n'ont rien demandé sont de la chair à canons. Il va côtoyer quelques jours le pire de cette guerre et ne reviendra pas indemne de cette expédition.

    Porcel et Zidrou ont pris le parti de faire un parallèle entre cette vie des tranchées et la vie de Monet qui peint ses nymphéas. Le pari est culotté mais fonctionne plutôt pas mal. Un personnage aux allures insignifiantes fait le lien entre ces deux mondes et nous montre comment la guerre peut impacter la vie de l'arrière.

    Je pense qu'on ne peut pas sortir indemne de cette lecture. C'est terriblement beau. L'horreur fascine et nous horrifie à la fois. Porcel et Zidrou ne nous épargnent rien et le scénario est sans pitié.

    L'esthétique est comme l'âme humaine, d'une noirceur sans limite. Le lecteur flirte avec le genre fantastique, tout se mêle. Par moment, j'en suis venue à me demander où était le réel et où était le cauchemar. L'ambiance graphique est dure et sombre, seul le rouge à sa place dans cet univers en noir et blanc. Le trait est ciselé et brutal.

    J'ai tout simplement adoré, j'ai été scotchée et émue par la fin qui est touchante d'humanité et nous laisse entrevoir la lumière au bout de ces tranchées sombres.

    Bref:

    Un très gros coup de cœur.

    Pour plus d'avis: http://aufildesplumesblog.wordpress.com

    PAPYRYAN Le 22/04/2013 à 16:38:28

    UNE ENTREE VERTIGINEUSE DANS L'HORREUR DE LA GUERRE.
    CHAQUE CASE EST UNE HISTOIRE, CHAQUE PLANCHE UN ROMAN. DE LA GRANDE BD

    Meuillot Le 15/01/2013 à 22:11:02

    Ma 1ère bd lue sur le sujet de 14-18 (Tardi viendra forcément...) & je n'ai pas été déçu !

    J'ai d'abord acheté cette bd par hasard car très attiré par la couverture que je trouve vraiment accrocheuse. & dès les premières planches, on plonge dans l'enfer de la "der des der" & ce jusqu'à la fin où Zidrou nous donne enfin un peu de douceur...
    Le dessin de Porcel est très efficace, très détaillé. Tellement qu'une certaine gêne est parfois ressentie devant l'atrocité de certains passages. Mais face à cette époque, il est nécessaire de montrer ce qu'ont pu ressentir, voir, subir ces poilus...

    Il y a cette part de fantastique qui se traduit par les hallucinations de ces soldats (notamment le capitaine, qui est le seul dont on ne connait pas l'issue mais que l'on peut facilement imaginer) & qui nous fait vraiment entrer dans la peur de chacun...

    Mon passage favori étant la discussion entre Dieu & le Diable : grand moment. Mais il y en a beaucoup d'autres.

    Cette idée brillante de confronter le vécu de ces hommes face au calme & a la quiétude de Monnet augmente un peu plus ce sentiment de malaise...

    On ne sort pas indemne de ce one-shot & c'est tant mieux. Merci à Zidrou & Porcel de continuer a entretenir cette époque si horrible mais qu'il ne faudra jamais oublier.

    Hugui Le 30/10/2012 à 20:47:29

    Une chronique hyper réaliste de la vie d'une tranchée de la première guerre mondiale, avec pourtant des événements irrationnels qui soulignent son absurdité. Vraiment du bel ouvrage avec un propos très fort et un engagement total. Le dessin est au niveau, réussissant remarquablement à traduire l'atmosphère des tranchées.
    Une toute petite réticence sur l'apparition des dieux sur la fin, même si je comprend bien l'argument.
    À ne pas manquer, digne du centenaire.

    damdam34 Le 19/10/2012 à 12:04:35

    « Les Folies Bergère »... Oui, il s'agit bien de folies. Celles de la guerre.

    Encore une fois, Zidrou nous gratifie d’un excellent scénario (cf. « la peau de l’ours »). Le contraste entre la vie à l’arrière et celle dans les premières lignes contribue à nous faire mesurer la descente vers la folie des uns et des autres. Le dessin de Porcel, l’utilisation des couleurs, jusqu’au choix du papier, nous embarquent dans cette histoire.

    Pour ma part, bien que peu réceptif à la part de fantastique de cet album, j’ai été emporté par son atmosphère qui m’a laissé un goût de terre et de sang dans la bouche et l’odeur putride des tranchées dans le nez.

    Bref, MM. Zidrou et Porcel nous livrent cet album comme un témoignage d'une guerre, d'une folie qu’ils n’ont pas connues (seuls nos arrières grands-parents se souviennent), et ils ont le talent de nous y faire croire.

    shapour Le 28/09/2012 à 20:03:23

    Après Lydie et La peau de l'ours, Zidrou continu dans la voie de l'excellence avec les Folies Bergère. Un récit terrible et puissant que le dessin de Francis Porcel vient admirablement renforcer. Une lecture que je recommande vivement.