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J ulia vient de boucler ses études à San Francisco, ville qu’elle s’apprête à quitter pour un New-York plein de possibles - syndrome Paris pour la France -, pour la simple et bonne raison qu’elle en a envie. À moins que ce ne soit parce qu’elle a une mère has been, un père parti vivre dans le trou du cul des États-Unis qui a viré plus ou moins plouc, et un frère qui a de gros problèmes avec la consommation de dope. Cette décision importante et impulsive fait partie du personnage qui, entre autres qualités remarquables, possède un goût prononcé pour le whisky ; bon ou mauvais, peu importe, seule compte l’ivresse ! Ceci explique sans doute le titre de l’édition francophone, Whiskey & New-York, mais ce raccourci glamour se révèle finalement plutôt maladroit. L’appellation d’origine, Drinking at the movies étant bien plus en phase avec l’esprit de cet album autobiographique qui s’étend de 2007 à fin 2008 et voit les premiers pas de l’auteure dans la Big Apple.

La première planche plante le décor : quelque chose approchant l’idéal grunge. Les mots donnent le ton avec flegme « Le jour de mes 25 ans. J’ai repris possession de mes moyens à 3 heures du matin, à Brooklyn, dans une laverie automatique ouverte 24 heures sur 24. J’étais en train de manger du pop-corn, en pyjama ». Le contenu de l’unique case pleine page se montre à l’avenant : amorphe. Le texte reprend en bas de la planche « Pour comprendre comment j’en suis arrivée là, il faut revenir un an en arrière. ». Cette entrée en matière ouvre le bal d’un récit grosso-modo chronologique, cadencé par les divers déménagements, de colocation en colocation, de Julia.

Le dessin de Julia Wertz se caractérise par une ligne claire très maitrisée, qui n’en oublie pas pour autant de griffer les imperfections et la crasse qui font le charme des grandes villes, et ne fait aucun effort pour dissimuler le bordel désorganisé qui régente sa chambre et son cerveau. Le baromètre du moral de la jeune demoiselle s’évalue en fonction de la position des paupières et des cernes qui entourent ses grands yeux ouverts sur le monde, sa chevelure peut aussi être révélatrice de la météo du moment. Son trait simple, très lisible, permet de jouer avec ce genre de subtilités, elle a le bon sens de ne pas en abuser.

Le texte, que ce soient les dialogues ou les récitatifs, tient une place importante, mais n’en est pas moins percutant, servant avec efficacité un propos oscillant entre autodérision et je-m’en-foutiste. Cette attitude tient autant de la façade, parce qu’elle n’est pas aussi légère qu’elle ne veut bien le laisser paraître (certains aspects de la société américaine sont régulièrement taclés), que d’un naturel assez conscient d’où elle en est aujourd’hui. Ainsi, elle se livre à une joyeuse introspection sur son rapport à l’alcool dans un passage intitulé « théâtre mystère » qu’elle ouvre sur « Notre narratrice n’étant actuellement pas en mesure de faire son travail correctement » avant de céder les clefs de son analyse à Sherlock Holmes et à son fidèle Watson. Jolie manière de ne pas se confronter au problème. Alors, pour se prendre en main sérieusement, il y a encore du chemin à parcourir ; faut pas déconner non plus ! Lire du Julia Wertz, c’est aussi procéder à un simple et plaisant exercice de décryptage de ce qui doit être compris entre les lignes.

Whiskey & New-York offre de suivre le quotidien routinier ou mouvementé, c’est selon, de l’auteure fraichement débarquée à New-York avec son sac à dos tout pourri. Tout un programme !

Par F. Mayaud
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Whiskey & New-York

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Note: 3.8/5 (9 votes)

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L'avis des visiteurs

    Jushill Le 27/02/2021 à 09:19:44

    Drôle, touchante, mais surtout très drôle... Julia Wertz nous raconte son arrivée à NYC et surtout ses "déboires" !

    Chouetchoue Le 13/01/2014 à 15:15:31

    Julia Wertz, une auteure pas très connue sur notre continent, (je ne crois pas que ses autres livres soient traduits) signe ici un petit bijou d'humour noir et de loose.
    Effectivement, le titre est très mal choisi, mais bon, la faute à qui...
    Cette autobiographie enchaine des tableaux très adroits de la société américaine, en suivant les déboires d'une artiste en galère très portée sur le Whiskey, et devant faire face à une nouvelle façon de vivre dans cette ville qu'elle ne connait pas.

    Un livre génial auquel je n'hésite pas à mettre la note maximale, car je le trouve tout simplement parfait dans son style. Il est malheureusement de plus en plus difficile de se le procurer je crois, mes amis l'ayant tous récupéré sur le bon coin d'occaz...