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Chimère(s) 1887 1. La perle pourpre

26/09/2011 8011 visiteurs 6.0/10 (1 note)

P aris, 1887. La Perle Pourpre, maison close de luxe, est en effervescence. Ce soir, la virginité de Chimère, 13 ans, fraîchement achetée par Madame Gisèle pour mille louis, est vendue aux enchères. Loin d’être effrayée, l’adolescente joue de ses charmes bourgeonnants pour faire monter les prix. Mais, si la somme récoltée lui permet de couvrir une large partie de sa dette, Chimère est vite rattrapée par la réalité du lupanar. Son entretien coûte, le règlement est dur, les hommes pas toujours tendres et l’entente avec les autres pensionnaires pas forcément cordiale… Au même moment, Ferdinand de Lesseps et son entourage cherchent par tous les moyens à obtenir de nouveaux financements pour le percement du canal de Panama, ralenti par une succession d’accidents. La solution pour éviter que les Américains récupèrent l'ouvrage ? Obtenir le vote d’un emprunt grâce à quelques amitiés parlementaires bien négociées, en espèces ou en chair fraîche…

Chimère(s) 1887, voilà un titre pour le moins intrigant. L’année correspond, entre autres, au lancement de la construction de la Tour Eiffel (en janvier) et à un scandale politico-financier (en octobre) préfigurant ceux qui ont si souvent secoué la IIIe République. Chimère est le prénom de l’héroïne et le « s » entre parenthèses laisse libre cours à de multiples interprétations et possibilités que les auteurs ne manqueront probablement pas d’exploiter au long des six tomes que doit comporter la série. En attendant, le contexte – celui d’une France encore marquée par la défaite face à la Prusse et le spectre sanglant de la Commune, déjà revancharde et bien engagée dans l’ère industrielle -, le décor – celui du Paris de la Belle Époque poursuivant sa mutation urbaine et celui, feutré, d’un bordel luxueux -, ainsi que la double intrigue concoctée par Christophe Pelincq (alias Arleston) et Melanÿn forment le cadre idéal pour un récit où les apparences sont nettement trompeuses, les utopies et rêves aussi nombreux que mal partis pour aboutir.

En effet, les deux scénaristes brossent un tableau à la fois brillant et sordide d’une période aussi prospère que misérable, si bien décrite par Émile Zola. Derrière les lustres scintillants de mille feux, les coussins moelleux et les toilettes ruineuses, la réalité de la maison close est évoquée crument, sans détour. Sans voyeurisme non plus, ce dont on leur sait gré. Certes, la mise aux enchères de la virginité de la petite Chimère pourrait passer pour le clou du spectacle (elle l’est certainement pour les Messieurs nantis qui s’y précipitent), alors qu’elle n’en est que l’entame, puisque la principale intéressée est précipitée dans un engrenage dont il est difficile de s’échapper.

Documentés, Christophe Pelincq et Melanÿn s’attachent plutôt à cataloguer - ce qui est, hélas, limité - le quotidien laborieux et peu glamour des travailleuses du sexe, fussent-elles les défouloirs joliment apprêtés et douilletement installés d’affairistes fortunés. Tout y passe, rapidement et par le biais des explications de Madame Gisèle puis du journal intime de l’héroïne, depuis le tarif des passes – bas afin d’empêcher le rachat facile de la liberté des filles –, jusqu’aux boissons abortives, en passant par les jalousies entre pensionnaires et les punitions qui peuvent être cruelles. Ces deux derniers aspects sont un peu plus développés et viennent enrichir l’intrigue, tout comme les informations récoltées par Chimère sur ses compagnes. S’y ajoutent également, légèrement en arrière-plan bien que laissant soupçonner – et pour cause – leur importance, les éléments afférents au creusement du canal de Panama. La corruption, allant de pair avec le sexe, est au rendez-vous, de même qu’un complot, américain en l’occurrence, qui se dessine dès les premières pages. Cela n'a rien d'inédit ou d'exceptionnel, mais amène un piquant supplémentaire.

Dans une certaine mesure, le récit paraît bien parti et ne manque pas de titiller la curiosité. Néanmoins, la narration pèche quelquefois par une certaine linéarité, tandis que l’album s’avère trop fortement marqué par son rôle de « tome d’introduction ». La mise en place est certes adroitement menée, mais la lecture s’achève sur un goût de trop peu qui fait regretter que la matière se soit concentrée sur une présentation tirant en longueur. Par ailleurs, malgré l’intérêt indéniable véhiculé par la plupart des protagonistes, certain(e)s se révèlent un peu trop caricaturaux, les hommes en particulier. Quant à Chimère, il est difficile de la cerner à cause de l’ambivalence de son caractère. Malgré sa jeunesse, certaines de ses attitudes et sa vente par un digne descendant des Thénardier, elle n’a rien d’une Cosette lorsqu’elle se trouve face aux membres du sérail ou à la clientèle et le prouve à maintes reprises. C’est un peu déstabilisant.

La représentation graphique de la jeune fille amplifie le trouble, tant il est malaisé de définir exactement son âge sous ses atours de prostituée et le maquillage. Seules ses courbes moins généreuses la dénoncent comme étant plus jeune que les autres. Mais cela participe pleinement du propos et de l’ambiance de l’histoire. Vincent (Albatros, L’École Capucine) relève d’ailleurs sans peine le défi. Il recrée de façon réussie l’atmosphère Belle Époque grâce à son trait semi-réaliste à la fois légèrement anguleux et souple. Il travaille les détails, livre de belles scènes intérieures comme extérieures, accentue l’expressivité. Son découpage s’avère plutôt efficace, malgré une légère impression de surcharge ou de fouillis par moments. Les couleurs à dominante chaudes de Piero viennent enfin embellir le tout.

En dépit de quelques réserves liées surtout à une fonction introductive trop évidente qui freine l'action, La Perle Pourpre constitue une lecture satisfaisante. Le lecteur s'y attardera avec plaisir, en espérant néanmoins que les choses décolleront un peu plus par la suite.

Par M. Natali
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Chimère(s) 1887
1. La perle pourpre

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Note: 3.9/5 (60 votes)

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L'avis des visiteurs

    Noslig Le 16/11/2022 à 09:21:01

    A Auvers en 1880 Chimère petite fille sans doute de bonne famille vient d'apprendre que sa mère vient de mourir et que l'argent de sa pension ne viendra plus das l'institution où elle est éduquée. Aussi elle passe au service cuisine de Mme de Monpessus. Après avoir percé le canal de Suez, avec le financement de l'état français, Ferdinand de Lesseps perce le canal de Panama, mais c'est sans compter avec les américains qui veulent mettre la main à tout prix sur les travaux afin de garder la maîtrise des affaires sur leur continent. Tous les moyens sont bons pour ralentir les travaux voir les rendre impossible. Fulgence le chef de chantier rentre à paris pour faire rapport des incidents à Ferdinand. Alors qu'à Paris l'effervescent populaire condamne la construction métallique de la tour Eiffel, les commentaire vont bon train dans les bordels de luxe. On y rencontre tous les homme d'affaires et spécialement à "la Perle pourpre" dirigée de main ferme par Mme Gisèle. De grosses fortunes sont là ce soir, les clients badinnent, ils attendent les enchère : en effet, on va vendre la virginité d'une pucelle de 13 ans au plus offrant -une passe unique dans ce monde de débauche. M de Monpessus vient proposer la petite chimère, orpheline et en demande 1500 louis d'or. La négociation va bon train pour céder la petite qui outre la première prise de sa virginité devra rester au travail des années durant pour rembourser sa dette passe après passe. Si le petite fait la timide dans un premier temps, une fois sa vente conclue à 1000 louis, et prise en main par des consoeurs qui doivent rendre présentable durant la vente, elle se révèle fine stratège pour motiver à la hausse la vente de sa virginité, sachant que cela représenterait des années de service en moins chez Gisèle. pour Gisèle le recrue semble surprenante puis excellente. Une fois les petits miseurs éliminés, grâce à sa stratégie, les enchères arrivent à 750 louis. MonsieurHertz remporte les enchères, mùais met Chimère en réserve car elle est un cadeau pour lr fameux Ferdinad de Lesseps qui vient d'arracher dfu gouvermenet français le droit à ouvrir des obligations d'état pour son canal de Panama. Chimère après avoir visité les différents appartements de saute en l'air, fut préparée pour le grand constructeur qui se révéla un goujat. La récompense sera uniquement pour lui, car si Chimère avait déjà vu des scènes de débauche chez ses anciens patrons, la rencontre relèvera plus de la violence, du viol que de la gentiesse amoureuse. A peine sortie de la rencontre , le visage tuméfié verra son explication dans une chute de sa faute. Gisèle mettra au courant Chimère que sa dette s'élève à 450 louis soit 9000 francs et à 30 francs la passe et en sus les frais de logement, nourriture, habillemùent , etc, il faudra du temps. Dans les filles de Joie, Salomé ne la voit pas d'un bon œil tandis que Marguerite la prend sous sa protection. Chimère tient son journal dans le quel elle note tout d'elle, de ses rencontres des filles qui travaillent avec elle. Pour Gisèle pas question de travailler à son compte, elle contrôle tout et le personnel doit toujours être à la hauteur de l'établssement sinon la punition c'est une semaine chez la mère Marville ( dans les sales quartiers ou la correction donnée par le malabar de service Fernand. Seul personnage positif, Léonardo l'inventeur de machines à plaisir, le Mac Gyver du lieu, bricoleur en tous genres et rebouteux à la fois. Lord Wilcott ce jour là voulait une partie à trois, Chimère et Elise seront en duo. Pour Elise ce n'est pas possible, nouvellement enceinte et l'ayant tu, elle vomit. Chimère décide de prendre la partie seule en main et Wilcott en a eu pour son compte. Profitant de la situation Elise s'enfuit, mais tombe sur des malfrats de rue, pendant que Fernand part à sa recherche avec un dogue pisteur. Morte ou vive elle doit rentrer ; ce sont les ordres de Gisèle. Salomé dénonce Chimère comme étant au courant de la situation d'Elise en montrant son carnet de note. Plutôt que d'être lue, Chimère jette son carnet intime dans le poêle. Ce qui pour Gisèle est un aveu et donc mettra Chimère à l'amende. De son côté M de Lesseps se fait accoster par un magnat américain Burke qui veut lui racheter la compagnie universelle océanique qui creuse à Panama. Devant son refus, Burke engage un enquêteur véreux pour fouiller la vie de Lesseps afin de le faire chanter.

    horoloadmin Le 28/03/2021 à 10:41:29

    beaucoup de plaisir à me plonger dans l'univers décadent et coloré des maisons closes de fin 19ieme

    le dessin est agréable et se prête bien à l'histoire.

    l'intrigue est bien distillée entre complot historique et l'histoire de Chimère, ça ce lit tout seul.

    Erik67 Le 23/11/2020 à 21:52:57

    Cette bd est étonnante à plus d'un titre. Elle raconte le destin plutôt triste d'une jeune adolescente puisqu'elle va atterrir dans une maison close de luxe dans le Paris de l'année 1887. Parallèlement, on va suivre le périple de Ferdinand de Lesseps en proie à d'énormes difficultés pour réaliser son rêve de relier l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. Bref, il y a une véritable ambiance historique qui est reliée à une histoire plutôt dramatique. On sait que les destins vont certainement se croiser pour notre plus grand plaisir.

    En tout cas, cette première partie est plutôt convaincante. Pour ne rien gâcher , le dessin est soigné et très précis. On se rend compte également qu'il y a un véritable rapprochement entre les maisons closes de luxe et les hommes politiques. 125 ans après, les choses n'ont pas vraiment changé. Le scandale peut encore faire varier le destin d'un pays.

    Chimère parvient à nous faire ressentir de véritables émotions en jouant de manière subtile sur une corde assez sensible. On ne pourra être que toucher par la grâce de ce personnage dans un milieu aussi sordide de luxure et d'oisiveté. Pour autant, je dois avouer que j'ai fini par décrocher par la longue suite qui n'est plus du même acabit.