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A u sein de DC Comics, comme pour toute la bande dessinée américaine, Joe Kubert est une référence. Il a travaillé sur les plus grandes séries de la maison d'édition, notamment Batman. Ce préambule est nécessaire pour rappeler que l'auteur de 83 ans est plus qu'un maestro du comics et du roman graphique. Dong Xoai, Vietnam 1965 en est une illustration.

1965. Les États-Unis s'investissent plus encore dans le conflit face aux Viet Congs en déployant des unités au sol. Parmi elles, certaines ont vocation à former les Vietnamiens au combat. C'est ainsi que l'unité dirigée par Al Keane atterrit à l'aéroport de Saïgon en février. Pendant des mois, ils vont fortifier des camps, constituer une armée avec des montagnards et leur faire subir un véritable entraînement militaire. Mais leur ordre de mission change et les voilà déployés à Dong Xoai, point névralgique entre le Nord et le Sud du pays, intercédant sur la route de Saïgon. Les Viet Congs veulent s'emparer de ce carrefour et préparent l'attaque. À Keane et ses hommes de consolider les défenses, de résister et de garder cette place forte. Le 10 juin 1965, une nuée d'ennemis passent à l'assaut du camp, réduisant peu à peu les chances américaines de victoire. Pourtant, leur courage les fait tenir bon, jusqu'au bout.

Joe Kubert a connu le conflit vietnamien et l'a même déjà évoqué à plusieurs reprises. Le thème de la guerre est récurrent dans son œuvre, que ce soit par la vision de soldats (Les bérets verts) ou des populations (Yossel). Cet opus peut aussi se rapprocher de Dong Xoai par le traitement graphique, plus proche du « comic's novel » que de la saga de super héros à laquelle Kubert est habitué. Ici, pas de cases, pas de phylactères pour faire parler les personnages, pas de couleurs, pas même d'encrage, si cher aux Américains. L'auteur déroule tout son récit au travers de grandes planches ne comportant guère plus de deux dessins crayonnés. L'impression d'ensemble est alors celui d'un carnet de croquis, un témoignage direct de la guerre. Du coup, les dialogues se font à l'aide de cartels dans lesquels sont insérés en entête le nom de celui qui parle, un peu comme dans le livret d'une pièce de théâtre. Les acteurs restent alors plus ou moins anonymes, l'identification de celui qui parle n'est pas précise lorsque plusieurs G.I. sont représentés. Mais cela ne gêne en rien la compréhension et permet même de traiter le conflit dans sa globalité, sans forcément mettre des visages dessus. Ce n'est pas pour autant que Kubert néglige les détails, bien au contraire. Il lui faut près de 80 pages pour arriver jusqu'au moment de l'assaut sur Dong Xoai et près de 80 autres pour narrer la bataille. Parfois, certaines longueurs apparaissent et le livre frise le documentaire sur la vie dans les camps américano-viets. Du côté de la narration pure, le seul reproche qu'il peut être fait à Kubert est celui du parti pris, évident, entraînant fatalement quelques lourdeurs. Les G.I. sont dépeints comme venant simplement aider les Vietnamiens dépassés, voire arriérés. Ils ne maltraitent personne, ne torturent pas leurs prisonniers, ne se salissent même pas dans la boue. À tous les niveaux, ils mènent une guerre « propre ». Parfois gênante, cette vision rappelle surtout que Dong Xoai est un travail d'auteur.

La narration graphique, le rendu anatomique, l'expression des personnages, les mouvements, tout ce qui pourrait relever de difficultés du dessin est maîtrisé d'une façon plus qu'impressionnante. De ce seul point de vue, Dong Xoai, Vietnam 1965 est une œuvre d'anthologie. La planche des soldats parachutés au-dessus de la canopée est à couper le souffle. À la vingt-sixième page, la représentation de la discussion entre un Américain et son allié vietnamien relève du génie. D'autres encore témoignent de la très grande maîtrise de la narration graphique de Joe Kubert. En 166 planches, c'est une leçon de bande dessinée qui est donnée. Pas besoin d'en dire plus, il faut admirer.

Il est d'usage de penser que l'Histoire est écrite par les vainqueurs. Kubert s'en fait l'écho en dépeignant sa vision du combat de Dong Xoai et sa version héroïque des Américains. Pourtant, il n'est pas certain que la victoire ait été de ce côté de l'étendard. Quoi qu'il en soit, outre quelques lourdeurs narratives, Dong Xoai relève du génie, de la perfection graphique et de l'intelligence narrative. On en attend encore beaucoup d'autres superbes de ce genre de notre jeune octogénaire.

Par M. Lalout-Hédard
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Dong Xoai, Vietnam 1965

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