Unico : l'éveil 1. Tome 1

N é dans les jardins du Royaume Céleste, Unico s’est lié avec la charmante Psyché. Leur amitié est si forte que les pouvoirs de la licorne ont rayonné jusque parmi les humains, provoquant la colère et la jalousie de la puissante Vénus. Celle-ci a chargé l’esprit du vent de l’Ouest de la débarrasser de l’importun. Mais Zéphir n’a pu s’y résoudre. Des siècles plus tard, Unico s’éveille, désorienté, dans une ville humaine moderne. Il y rencontre Chloé, une petite chatte espiègle, chassée de sa maison. Ensemble, ils sont recueillis par une vieille femme pauvre dont ils colorent bientôt le quotidien grâce aux dons de la créature ailée. Hélas, ceux-ci attirent rapidement l’attention de Vénus qui entend les étouffer par tous les moyens en s’appuyant sur des sbires dévoués.

Héros éponyme d’une série d’Osamu Tezuka, parue en 1976 et abandonnée après deux tomes, Unico, la licorne voyageant dans le temps et l’espace, connaît un renouveau grâce à l’association de Samuel Sattin, de Gurihiru, duo de dessinatrices japonaises et des éditions Flammarion.

Assurément connaisseur de l’œuvre originale, le scénariste en reprend les grandes lignes et rassemble certains éléments afin d’offrir un récit à plusieurs fils. Après une rapide entrée en matière présentant le personnage principal, les raisons de son exil forcé hors du Jardin Céleste et sa rencontre avec Chloé, l’auteur s’attarde sur la vie dans la maisonnette à l’écart de la ville et sur l’usage des pouvoirs d’Unico. En parallèle, il montre le difficile parcours de Zéphir pour aider son protégé et le sortir, à distance, de la spirale temporelle dans laquelle celui-ci a été plongé. D’autres figures – parfois directement empruntées à l’œuvre de Tezuka - sont intégrées au puzzle et remplissent leur rôle avec plus ou moins de bonheur. Ainsi, alors que Byron, le chasseur obnubilé par les trophées, ne manque pas de s’imposer comme un adversaire dangereux, le Vent de la nuit, sbire de la déesse de la beauté, paraît beaucoup plus anecdotique. Pour autant, le récit se révèle équilibré et globalement bien mené.

Quant au dessin et à la mise en couleurs, ils s’avèrent efficaces. En revanche, les nostalgiques de la patte du maître mangaka seront possiblement déçus. Tout en respectant les caractéristiques originelles de certains protagonistes, Gurihiru les a mis au goût du jour ; moins désuets, plus pimpants, le héros et son amie féline se montrent rapidement attachants. Vénus, elle, a changé radicalement d’allure pour quelque chose qui, à y regarder de près, n’est pas mal trouvé étant donné son caractère et sa vanité.

Dans un format un peu plus grand que celui de poche, doté d’un style graphique entre manga et comics, tout en couleurs et se lisant dans le sens occidental, L’éveil bénéficie d’un design propre à plaire au public jeunesse visé. La série est prévue en quatre tomes.