Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

A mélie est pieuse et mal mariée à Hans Aldebert, marchand et bien de sa personne. Amélie rêve de voler pour appréhender le monde à la manière de Dieu, d’en haut… ce qui n’est pas de goût de son mari qui y voit là quelques sorcelleries et pour qui une épouse se doit de diriger sa maison et le satisfaire. Ainsi en est-il dans la bonne bourgeoisie hollandaise en ce XVIIe !

Si Yudori est une découverte pour l’Hexagone, il n’en est pas de même pour nos amis transalpins chez qui est déjà paru La scelta di Pandora, ou pour les abonnés de la plateforme Lezhin, sans parler de ceux qui ont pu lire The Curious Case of the Ring Brothers dans le texte. Le ciel pour conquête est donc la première bande dessinée éditée en France de la jeune autrice coréenne et le moins que l’on puisse dire, en plagiant Corneille, est qu’elle est jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années!

À l’évidence, Yudori refuse la simplicité. Le choix de Pandora était pour elle l’occasion d’évoquer le métissage culturel, la condition des femmes, la perception du handicap ou l’omniprésence du patriarcat et des... chats. Il en est serait presque de même sur son dernier album, à l’époque près, puisqu'ici la Hollande de Vermeer remplace l’Amérique de 1850. En tant que scénariste, il est (au moins) une qualité à attribuer à Yudori, celle de savoir, dans un contexte historique marqué, aborder des thématiques des plus actuelles… démontrant, malheureusement l’universalité de ces dernières. Mais ici, il serait plutôt question de domination, d’effacement, mais aussi, et surtout, d’affirmation et d’émancipation à l’instar d’une Amélie, trop brillante pour accepter de rester à la place que ce siècle s’évertue à lui voir tenir. Si le propos est ouvertement féministe, il l’est sans excès avec intelligence et une forme de raffinement, d’esthétisme, voire d’humour propre au manga. Autre particularité, cet album est un hybride qui relève autant du roman graphique par sa volumétrique que du meilleur des productions du Pays du matin calme ou du dessin d’illustration. Ce faisant, le trait et le verbe se jouent des styles et des figures graphiques pour donner à la lecture une dimension qui sait être ludique tout en remettant dans une perspective très contemporaine les sujets abordés.

« Je fais des BD parce que je les aime, pas pour me sentir comme un dieu », disait Yudori dans une interview à Fumettologica en 2019. Qu’il en soit encore longtemps ainsi, car Le ciel pour conquête est probablement l'une des belles surprises de la rentrée 2022.

Par S. Salin
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Le ciel pour conquête

  • Currently 3.08/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 3.1/5 (13 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Zablo Le 20/12/2023 à 21:42:59

    Je suis tombé sur cette BD par hasard... et c'est une belle découverte.

    L'autrice Yudori raconte l'histoire fictive d'une jeune femme, Amélie, vivant aux Provinces Unies, lors de la première mondialisation. Elle est mariée à un marchand, qui ramène de ses voyages une belle esclave asiatique...

    Ce manwha a su me surprendre à maints égards :

    Malgré une profusion de thématiques (amour, sexe, beauté, religion, travail, émancipation, exotisme, inventions, histoire de l'art, chat...), la narration (alignée essentiellement sur Amélie) est très fluide.

    Sans faire œuvre d'Histoire et malgré le point de vue particulier de l'autrice, le récit parvient à nous immerger dans un Pays-Bas renaissant, grâce à des évocations efficaces.

    L'esthétisme, un peu efféminé, m'a étrangement plu. Éclectique, l'autrice a su jouer avec les codes de l'art oriental (shojo/josei) et occidental (Vermeer, Vinci), avec du nouveau et de l'ancien.

    Au final, une BD qui pousse les frontières de l'espace et du temps, pour nous offrir une saga féminine engagée. Saisissant !

    Erik67 Le 19/09/2022 à 07:41:18

    Nous suivons le parcours d'une femme maîtresse de maison dans la Hollande du XVIème siècle où naît véritablement le capitalisme avec ses marchands qui sillonnent le monde jusqu'à Batavia.

    Amélie est une femme qui est plutôt du genre inventive mais elle est dominée par un mari dans une société qui n'accorde que peu de droits aux femmes. Hans n'est pas méchant, il est plutôt bel homme mais Amélie n'est guère satisfaite de sa condition et se rebelle tout doucement.

    Il va partir pour un long périple et revenir avec une esclave asiatique avec laquelle il entretiendra des relations plus intimes. On pourrait penser à un triangle amoureux mais il y a encore la belle et jolie servante un peu écervelée qui n'a d'admiration que pour Hans.

    C'est clair que c'est un mariage arrangé car elle est issu d'une noblesse désargentée. Mais comme dit, l'argent ne fait pas le bonheur conjugal, loin de là !

    La couverture laisse à penser à un rapprochement intime entre deux femmes mais il n'en n'est rien. Ce rapprochement se fera par la découverte de l'autre pour se rendre compte qu'entre une femme et une esclave, il n'y a pas beaucoup de différence à cette époque. En effet, la maîtresse de maison devait également s'occuper des courses et nettoyer la maison afin que cela soit parfait pour le mari qui rentre du travail. Oui, c'est bien une triste époque.

    On ne connaît pas l'auteure Yudori qui est coréenne et qui livre là son premier roman graphique. Sur le plan de la forme, c'est une belle parution plutôt soignée. Il y a même un marque-page intégré sous forme de petit ruban bleu.

    Je dois dire qu'on est assez éloigné du genre de manga habituel. En effet, la mangaka apporte réellement une autre touche de sensibilité mais également d'intelligence dans le propos. C'est loin d'être par exemple stéréotypé. Cela fait du bien de s'éloigner de ces standards classiques.

    Un petit bémol concernant certains personnages qui se ressemblent d'où des confusions possibles. Dans l'ensemble, l'aspect graphique est totalement bien maîtrisé dans une véritable précision du trait qui concourt par exemple à la beauté des paysages

    On découvrira subtilement le rapport entre les classes sociales mais surtout la condition féminine qui doit lutter pour sa survie. Cela rappelle que ce combat doit encore continuer dans certains pays peu ouvert à la liberté des femmes et ce pour parvenir à une égalité de traitement. C'est véritablement un album assez engagé.