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L a bande dessinée est de plus en plus souvent utilisée pour faire découvrir des thématiques médicales. Certaines tiennent du documentaire détaillé, d'autres d'une tentative de vulgarisation.Dans la tête de Tim opte pour une autre approche, beaucoup plus belle et sensible. Par le biais de l'histoire d'une famille décomposée, où un père et son fils vont se redécouvrir, les auteurs optent pour une approche à la fois franche et en douceur de l'autisme.

Marc, un promoteur immobilier de Bruxelles, ne vit que pour son travail et pour les relations sexuelles qu'il a avec une jeune hôtesse de l'air. Son quotidien va changer de tout au tout, lorsqu'il écoute enfin les messages laissés par son ex-femme, Célia. Habitant à Paris avec leur fils de huit ans, Tim, atteint d'autisme, celle-ci craque. Un burn-out violent qui l'oblige à laisser son enfant à son ancien compagnon. Ce dernier est loin d'être enchanté car il est sur une transaction importante...

Alexandra Brijatoff adapte un scénario très touchant de Bernard Villiot, un habitué de l'univers jeunesse, qui tenait à en faire un long-métrage au départ. Ils réussissent à éviter les pièges du pathos pour s'intéresser au quotidien des aidants et de l'entourage des autistes. De plus, le personnage de Marc est assez travaillé pour éviter tous les clichés. Les lecteurs pourront ainsi ressentir parfois du dégoût et parfois de l'empathie pour cet homme qui va se redécouvrir père d'un enfant hors-norme. Les autres personnages sont tout autant réussis, que cela soit Luigi, le promoteur associé qui déteste les enfants, ou bien Camille, la jeune directrice de l'IME.

En plus de présenter les troubles du spectre autistique (TSA) dans la vie de tous les jours, les auteurs ont décidé de me mettre l'accent sur les interactions entre les individus qui gravitent autour de Tim. Un choix intelligent, qui montre comment un handicap peut bouleverser plusieurs vies et rebattre les cartes de la famille. Au cours de l'histoire, les lecteurs découvriront celle de Marc. Comme lors d'un repas, où l'une de ses nièces révèle à tous que sa mère traite Tim facilement de "débile". L'album va plus loin que le cercle familial, en présentant un institut médico-éducatif (IME) et une partie de son personnel, mais aussi comment des personnes lambdas perçoivent un être "différent". Sur ce point, c'est criant de vérité : certains jugent et pensent que le garçon est "mal élevé", d'autres encore sont choqués, d'autres ont peur. Les propos des quidams peuvent parfois faire très mal aux parents d'enfants souffrant d'handicap invisible, cette bande dessinée l'évoque sans détours.

Le côté graphique est assuré par Alexandra Brijatoff, qui ici use de tout son talent pour donner corps et âme au récit. Ses trouvailles visuelles sont impressionnantes. En effet, elle joue sur les couleurs afin de faire entrer les lecteurs dans l'histoire et dans la tête de Tim. L’album commence en noir et blanc et les seules couleurs concernent le garçon (ses cheveux roux ou ses coloriages). Puis, à la moitié de l'histoire, les couleurs arrivent, en même temps que la relation père-fils évolue. Une autre idée est à saluer : les doubles pages consacrées à la manière dont le garçon voit les choses, les évènements. Là, le dessinateur change son style pour donner plus de courbes et de couleurs, comme sur des mandalas avec un petit Tim présent dans le coin inférieur gauche. Une manière astucieuse et réussie d'imaginer ce qu'il peut avoir en tête. Le mélange de type de dessin et leur agencement au service du scénario rend la lecture de la bande dessinée très agréable et forte.

Celle-ci se termine par un mot des auteurs qui revient sur un fait important. Derrière l'étiquette "autisme" se cache des milliers de troubles différents, ce qui rend son acceptation et sa compréhension difficile. La pop-culture a surexploité le syndrome d'Asperger, en masquant l'énormité des TSA. Pour Tim, les lecteurs ne savent pas de quel type d'autisme il souffre, ce n'est pas là le propos.

Un album fort et beau, empreint de poésie et de délicatesse sur un thème encore mal connu, celui des proches d'un enfant handicapé. Une histoire qui ne peut pas laisser indifférent tant par les choix esthétiques que scénaristiques.

Par J. Vergeraud
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Dans la tête de Tim

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