Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Jours de sable

21/05/2021 17278 visiteurs 8.3/10 (4 notes)

A u beau milieu des années 30, la Farm Security Administration, organisme gouvernemental américain chargé d'aider les fermiers durant la Grande Dépression, décide d'embaucher John Clark tout jeune reporter-photographe de vingt-deux ans pour concevoir un reportage sur les terribles conditions de vie des agriculteurs du Dust Bowl (bassin de poussières) situé entre Oklahoma et Texas. Pas facile pour un étranger de se faire accepter sur des territoires inhospitaliers et chargés de misères ! Heureusement, il peut compter sur l'aide précieuse de la petite Betty, jeune fille trépidante et téméraire pour lui ouvrir les yeux sur cette catastrophe qui poussa à l’exode de milliers de fermiers vers la Californie.

Aimée De Jongh (Le retour de la bondrée) propose une plongée dans les grandes plaines américaines du Sud pour narrer un désastre écologique et économique vu à travers l'objectif photographique de son jeune protagoniste. Pour cela, la scénariste s'est rendue sur place pour s'imprégner de la culture locale et mener les recherches nécessaires à une étude la plus fiable et complète possible.

Ce pan méconnu de l'histoire agricole des États-Unis trouve sa singularité dans une politique intensive des exploitations céréalières sur les terres où, autrefois, venaient paître les bisons. Des millions d’hectares de prairies étaient dès lors convertis en champs céréaliers. Au cours des décennies précédant le Dust Bowl, dans un contexte de développement de l’industrialisation et grâce à l’arrivée d’une nouvelle vague d’immigrants en quête de lopins bon marché, la région a été défrichée et labourée avec une intensité délirante favorisant des phénomènes venteux extraordinaires sur des parcelles devenues dénudées. De nos jours et depuis une dizaine d'années, des épisodes semblables sont à nouveau observés chez l'oncle Sam, le réchauffement climatique s'asseyant sur le banc des accusés.

Les tempêtes de sable composées par l'autrice sont sublimes, s'appuyant sur toutes ses déclinaisons de jaune pour évoquer cette série de rafales de poussières destructrices. Les scènes dessinées sont entrecoupées de quelques photographies anciennes avec pour effet de donner un côté encore plus immersif à la narration. Le dessin, empreint d'une légèreté conférée par un trait fin et réaliste, fait que le lecteur tourne sans effort aucun les deux-cent-soixante-dix pages de ce récit, au détour desquelles des cases sans dialogue méritant une mention spéciale invitent à la contemplation.

Entre fiction et récit historique, Jours de sable propose une œuvre dense au cœur d'une aventure poétique très « sableuse », cette dernière donnera très certainement envie à chacun de dépoussiérer un peu plus le sujet ! À noter en fin d'ouvrage, un dossier explicatif sur la genèse du programme de la Farm Security Administration et son projet photographique destiner à présenter « l'Amérique aux Américains ».

Conseil de lecture supplémentaire : Un travail comme un autre d'Alex W. Inker.

Par T. Logghe
Moyenne des chroniqueurs
8.3

Informations sur l'album

Jours de sable

  • Currently 4.36/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.4/5 (86 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Corentin ROBIN Le 30/03/2024 à 23:10:35

    Tres bon moment de lecture avec cette oeuvre assez complete: didactique avec le sujet de la dust bowl, entrainante avec un heros attachant , divertissante avec des couleurs enjouees malgre les circonstances depeintes, sentimentale avec une amourette, surprenante avec un twist final que j'ai bien aime.
    Pas un chef d'oeuvre du neuvieme art, mais une tres bonne BD.

    Flemeth Le 28/02/2024 à 18:14:34

    J'ai trouvé cet album intéressant pour son côté didactique (on trouvera même à la fin des explications sur cette poussière vraiment incroyable), mais l'histoire est assez basique voire immature (ce passage où le photographe est accueilli par une famille heureuse, l'amourette, la crise identitaire face au père, tout cela assez survolé et essayant avec peine de donner de la profondeur au récit). L'auteure aurait pu simplement se concentrer sur le Dust Bowl et cela aurait été tout aussi intéressant. Pas convaincue non plus par l'apparence "manga" du héros, très jeune et assez peu crédible.

    Eotran Le 20/10/2022 à 08:57:35

    Une bd révélant un partie de l'Histoire américaine rarement exposée. Une zone à cheval sur le Texas, l'Oklahoma et le Kansas où pendant les années 30, il n'a pas plu pendant 10 ans. Cette sécheresse conjuguée aux tempêtes de sable induites par celle-ci, rend la vie tout simplement impossible. Et malgré tout, les habitants de cette région font preuve d'une certaine résilience. Ce phénomène aura déplacé pas moins de 2 millions d'américains, comme décrit par Steinbeck dans Les Raisins de la colère.

    Le récit suit un photographe, John Clark, envoyé par une structure de l'état pour illustrer la détresse des citoyens dans le Dust Bawl (bassin de poussière) afin de leur venir en aide.
    Confronté à ses propres questionnements la rencontre avec cette population, la dureté du climat va transformer le personnage.

    Le récit se construit essentiellement sur le graphisme, avec peu de dialogue, à l'instar du coté taiseux de ces agriculteurs résilients. Il s'en dégage une force narrative chargé d'émotion à la hauteur de son sujet.

    Un bel ouvrage qui a le mérite de raconter une histoire méconnu avec simplicité et intensité.

    Au Fil des Plumes Le 13/08/2022 à 13:55:24

    J'ai beaucoup entendu parler de cette BD et je passe enfin le cap! Et quel cap! Je ne regrette absolument pas mon voyage dans le Dust Bowl à travers le regard de John Clark un jeune reporter en photographie. Le scénario nous expose les désastres de ces terribles invasions de poussières qui ont eu lieu aux Etats- Unis (car cette BD est basée sur des faits réels!). J'ai été totalement subjuguée par cette histoire mais également par tout ce que j'ai pu apprendre.
    Le personnage de John Clark a été choisi de façon intelligente. En effet, quoi de mieux que le regard d'un photographe pour jeter un regard sur la situation de l'époque? De plus, il y a une véritable évolution dans sa façon de penser ce qui est d'autant plus judicieux.
    Tout cela est accompagné de superbes illustrations. Encore une fois, Aimée de Jongh fait mouche avec moi. J'ai adoré la façon dont elle a façonné les personnages mais également toutes ces magnifiques couleurs. On ressent une véritable sensibilité dans le dessin mais également beaucoup de respect pour les personnages vivants dans cet enfer.
    Bref, c'est un véritable coup de ❤.

    Captain_Eraclés Le 09/07/2022 à 12:22:30

    Œuvre fictive tirée de faits réels, nous allons apprendre que ce Dust Bowl n’est pas une catastrophe uniquement liée au bon vouloir de dame Nature . Les conséquences de ce phénomène sont l’affaire de ces redneck crasseux pensaient-ils dans leurs buildings … avant de se retrouver devant la soupe populaire, comme tout le monde .
    On traverse les Etats-Unis, en pleine « Grande depression » sur fond de ségrégation raciale . La « prohibition » vient tout juste d’être levée . Une époque très difficile, et pourtant on imagine à peine les dégâts collatéraux .
    Les dessins détaillés des paysages sont exquis et parlent pour eux (une image vaut 1000 mots dit-on), et les quelques photographies d’archives sont émouvantes . Nous avons droit à beaucoup de contemplation, si bien que les 280 pages sont lues en 1h30 environ . Les paysages sont magnifiques et le voyage à travers les États-Unis donne des envies de « Road trip » . La colorisation y joue un rôle important .

    L’histoire du personnage principal m’a énormément plu, et malgré son jeune âge, je me suis retrouvé en lui sur plusieurs points (dont je ne peux aborder sous peine de dévoiler l’intrigue)
    Nombreux sujets sont abordés avec plus ou moins d’importance : L’accomplissement humain ou social, la famille, l’appartenance à un groupe, le devoir, le travail, la survie et le rêve américain .

    En conclusion

    Une belle aventure sans réel « happy end », à une époque difficile des États-Unis . Quelques anecdotes quelconques de certains personnages , qui se révèlent finalement réelles dans le dossier de fin de bouquin, c’est appréciable . On ressort de cette lecture avec un peu plus de considération et d’empathie pour la condition humaine, des plus démunis, de ceux dont on ne parle jamais, sauf pour les dénigrer ou faire du bénéfice . Il s’agit aussi d’un bel hymne à la campagne, à la vie rurale .

    JohnSheldrake Le 28/06/2022 à 07:23:04

    L’histoire se déroule aux États-Unis, en pleine grande Dépression, dans un État dévasté par une catastrophe écologique : une tempête de sable qui rend les terres incultivables et rend malade les habitants. C’est dans ces paysages dévastés que le personnage principal arrive pour photographier et ainsi témoigner de la catastrophe.

    De cette catastrophe véridique, nait une très belle histoire, celle d’un jeune photographe qui se cherche et qui finit pas se trouver au contact des gens qu’il rencontre. Un récit d’apprentissage en somme, magnifiquement mis en image, avec des couleurs chaudes et superbes et des visages qui rappellent les personnages de manga. Beaucoup de silences aussi pendant lesquels on a l’impression d’entendre le bruit de ce vent chargé de sable au cœur de tous les malheurs.

    Je ne peux que recommander ce livre qui ne quittera pas ma bibliothèque et que je relirai avec plaisir.

    Touriste-amateur Le 02/05/2022 à 05:45:24

    Ne vous arrêtez pas à l'épaisseur du pavé de 280pages! Chaque dessin est une oeuvre d'art à lui tout seul et transpire de la poésie, même si souvent c'est plutôt la tristesse et la misère que l'on voit.
    Magique !

    Bourbix Le 03/04/2022 à 20:46:34

    Une BD où la poussière cache une histoire étonnante et méconnue. Hormis la bluette finale que je trouve un peu hors propos finalement, l’ensemble est de grande qualité et d'une incroyable justesse graphique, scénaristique, et historique. Bluffant et à découvrir impérativement pour un superbe moment de lecture !

    Pouaf Le 07/02/2022 à 18:14:20

    Bonjour
    Superbe éclairage sur le "dust bowl", qui s'abattit sur cette région des états unis et qui rendit la vie impossible à ces pauvres gens.
    Les autochtones sont criant de réalisme par un dessin et une description de grande qualité. Mon petit regret est de ne pas avoir vu en image, lors d'un flashback, ces grandes plaines verdoyantes. Puis les exploitations céréalières qui leurs ont succédé, qui ont fait le bonheur des premiers migrants, mais qui ont contribué à leurs malheurs en surproduisant.
    Je recommande ce très beau livre d"Aimée De Jongh.

    Olivier Soms Le 05/02/2022 à 15:15:59

    C’est beaucoup plus qu’un coup de cœur. Je suis époustouflé par le quatrième roman graphique d’Aimée De Jongh, qui est encore montée de quelques crans dans son art, alors que les précédents opus étaient déjà remarquables de finesse. J’avais été particulièrement touché par la profondeur lyrique de «L’obsolescence programmée de nos sentiments», par son traitement graphique à fleur de peau. Aimée De Jongh est une jeune autrice hollandaise née en 1988 et vivant à Rotterdam.

    Son «Jours de sable» est un gros volume de 280 pages dessinées, auxquelles s’ajoute un dossier historique. Car l’histoire se base sur des faits réels. Durant les années 1930, une sécheresse implacable sévit sur un territoire des États-Unis situé au bord de l’Oklahoma, appelé le Dust Bowl, en proie à des tempêtes de sable et de poussière fréquentes et dévastatrices. Durant ces années calamiteuses, toute vie y dépérit inlassablement, végétation, animaux, humains… En 1937 John Clark, jeune photographe new-yorkais et besogneux de 22 ans, est embauché par une organisation gouvernementale d’aide aux agriculteurs. Il est envoyé en mission dans la région sinistrée dans le but de témoigner de la situation par l’image. Sa vie s’en trouvera changée et bouleversée définitivement. Il est à noter que l’autrice a préparé son travail sur place, et y a vécu quelques temps pour se documenter et s’imprégner de la région.

    J’ai mis trois bonnes heures à lire le récit. La narration textuelle y est pourtant très sobre. Mais chaque planche, chaque séquence est une œuvre d’art qui se contemple durant des dizaines de secondes. Aimée de Jongh nous entraîne subtilement dans son récit de manière progressive et hypnotique. Les émotions sont transcendantes, et les images de sécheresse et de tempêtes de sable, bien qu’abondantes, sont hallucinantes d’authenticité.

    Aimée de Jonghe joue sur le découpage, l’alternance des plans généraux et rapprochés, les couleurs, les flous, le rythme lent… C’est d’une ingéniosité extraordinaire. Elle maîtrise admirablement la trame de son récit. On se demande très vite si on lit une bande dessinée ou si on regarde un film. Je crois que je n’avais jamais lu une bande dessinée qui me faisait aussi distinctement ressentir le son des séquences.

    On a l’image du personnage principal montant un vieil escalier en bois, on entend ses pas marteler les planches une à une. On a les images obsédantes des tempêtes de sable, on entend la bourrasque tournoyer et emporter tous les objets non fixés. Dans les mêmes séquences, on entend les objets brinqueballer et se fracasser sur les parois des maisons prisonnières de ces déchaînements atmosphériques. À un moment dans le récit, on entend la respiration haletante d’une femme qui agonise dans son lit. On entend tout, jusqu’au bruit de moteur de la voiture Ford du personnage principal.

    Je suis persuadé que « Jours de sable » fera date et s’inscrira dans la liste des chefs-d’œuvre de la bande dessinée, même s’il mettra probablement du temps à s’installer de par son format inhabituel. Je ne peux pas l’imaginer autrement. C’est d’une telle évidence. Et je suis loin d’être le seul à le penser.

    Erik67 Le 31/10/2021 à 09:47:08

    J'ai littéralement adoré cette lecture qui nous raconte le parcours de John Clark, un photographe reporter de 22 ans dans l'Amérique de la grande dépression des années 30. Il s'agit plutôt de s'intéresser à un phénomène que je ne connaissais pas à savoir le Dust Bowl.

    Le Dust Bowl est une région à cheval sur l'Oklahoma, le Kansas et le Texas, touchée dans les années 1930 par la sécheresse et une série de tempêtes de poussière provoquant une catastrophe écologique et agricole. Ce phénomène a disparu en 1939 avec le retour de la pluie. Cependant, après une décennie de sécheresse, cette zone s'est vu vidée de ses millions d'habitants. Aujourd'hui, les nouvelles techniques d'agriculture permettent de limiter la quantité de poussière soulevée dans les grandes plaines. Néanmoins, le réchauffement climatique n'exclue pas le retour du Dust Bowl.

    Il est malheureux de voir l'extrême pauvreté et la maladie qui a touché ses habitants déjà en proie à la grave crise financière de 1929. Notre héros photographe doit immortaliser des clichés destinés au monde entier. Cependant, il va comprendre que ce n'est que de la surface et que rien ne pourra aider ces pauvres gens. Il va surtout faite une rencontre qui va changer sa vie et surtout sa manière de voir les choses.

    Je suis quand même un peu amer de cette fin où l'on se rend compte que le pouvoir des images n'est que tromperie. C'est tout le débat sur la manipulation des images par les médias. Visiblement dans la réalité, l'âme humaine s'érode peu à peu après des jours de sable où l'on suffoque à chaque inspiration. L'authenticité ne résiste pas.

    Graphiquement, Aimée de Jongh dont j'ai pu apprécier récemment ma lecture de «Taxi!» frappe très fort. C'est magnifique à tous les points de vue. J'ai été captivé par cette lecture qui mérite un franc succès auprès du public. La qualité est incontestablement au rendez-vous ! Un sublime album très touchant.

    BudGuy Le 22/09/2021 à 20:12:00

    Je rejoins totalement les avis précédemment postés qui d'ailleurs sont tous très positifs.
    Je me contenterai uniquement d'écrire que 'Jours de sable' est une œuvre à la fois belle, poétique, touchante, réaliste et historiquement très instructive.

    alboundy Le 15/09/2021 à 18:47:23

    Je sais pas si ça plaira à tout le monde mais moi j'ai adoré, c'est poignant et j'ai apprécié découvrir un endroit particulier à une période que je ne connaissais absolument pas. (Dust Bowl)

    Marc COEN Le 01/09/2021 à 09:43:38

    Histoire originale et extrêmement touchante. Le cheminement du héros est extraordinairement bien rendu.

    Rody Sansei Le 15/07/2021 à 14:11:34

    Énorme coup de cœur 2021 que ce one shot, sur un phénomène que je ne connaissais absolument pas. C'est beau, c'est bien raconté, et même si le rythme est lent et assez contemplatif, ma lecture ne m'a jamais donné l'impression d'un roman graphique long et ennuyeux (comme il y en a trop souvent à mes yeux depuis quelques années).
    C'est, à ce stade de l'année (mi-juillet), la meilleure BD parue en 2021.

    Asturn Le 05/07/2021 à 11:37:39

    Wow, quelle lecture ! En plus d'une patte graphique très immersive, ce récit historique pose de bonnes questions, comme l'utilisation de la photographie et son essence, ce qu'elle communique, et toute cette notion de cadre, de contexte de l'image.
    L'album, très documenté, m'a fait découvrir tout ce pan historique que je ne connaissais que très peu, voire pas du tout.
    À mettre entre toutes les mains !

    GOYOT JEAN-PAUL Le 02/07/2021 à 15:05:45

    très bon album à lire absolument. Il relate avec finesse et profondeur un évènement climatique long et insupportable pour les
    habitants amenés pour beaucoup à s'exiler.

    Yovo Le 22/06/2021 à 22:29:54

    Je ne connaissais pas Aimée De Jongh, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est talentueuse !

    En s'emparant d'un authentique phénomène climatique (des tempêtes de sable) ayant marqué l'histoire des Etats-Unis par ses répercussions humaines et sociales, elle en impose avec son dessin clair et lisible, dont quelques traits suffisent pour rendre les visages expressifs et touchants.

    Les paysages et décors, très réalistes, bénéficient d'une atmosphère saisissante où l'on ressent la densité des nappes de poussière diffracter la lumière du Dust Bowl, cette région dévastée par une sécheresse cataclysmique au cours des années 30. Je me suis longuement absorbé dans les pleines pages à la beauté hypnotisante, impressionnantes d'un point de vue technique.

    Côté scenario, j'ai trouvé que l'intention de l'autrice se révèle assez vite, son jeune héros ne pouvant que se révolter au contact d'une si dure réalité. Mais l'aspect légèrement naïf du récit est gommé par une sincérité poignante qui parvient immanquablement à faire naitre l'émotion.

    Une BD superbe, doublé d'un beau travail d'édition, qui apporte un éclairage passionnant sur des faits peu connus chez nous. Bravo ! A lire absolument.

    philjimmy Le 13/06/2021 à 23:20:36

    Une histoire toute en nuances fondée sur des faits réels extrêmement bien documentés.
    Un chemin de vie pour un jeune photographe (pour de mauvaises raisons, nous dit -il) peu sûr de lui, qui semble découvrir la vraie vie un fois sorti de New York. Et ce qu'il va vivre dans le dust bowl va l’imprégner définitivement.
    Tout en poésie malgré la gravité du sujet, un livre qui restera en mémoire.
    Avec en conclusion la mauvaise sensation de savoir que tout recommence, pour les mêmes raisons, pas très loin d'un siècle après les faits relatés ici.

    bulle.noire Le 12/06/2021 à 16:44:40

    Il m’a fallu attendre le dernier jour de mai pour avoir mon vrai coup de cœur du mois. Et quel coup de cœur, une claque, une gifle, une tempête !

    Je viens de terminer la lecture (numérique malheureusement) de ce somptueux album et je reste sous le choc… Quel incroyable travail de Aimée De Jongh, habilement expliqué à la fin du livre avec des photos poignantes d’époque, quelle palette graphique, j’avais envie de frotter mon écran pour chasser les grains de sable… C’est incroyablement beau et saisissant de vérité… Il fallait aussi une belle histoire et elle est là ! John Clarke se voit confier la mission de « présenter l’Amérique aux américains » dans un no man’s land sableux et poussiéreux. Ses yeux de candide vont se confronter à la réalité et aux rencontres humaines… C’est aussi passionnant que beau, les personnages sont denses et sonnent juste, c’est un immense coup de cœur chroniqué à chaud !

    tcd91 Le 12/06/2021 à 16:34:55

    Ne passez pas à côté de cette BD. C'est une merveille.
    Une histoire tout en sensibilité, forte et poignante. Vous en sortirez chamboulé et aurez du mal à reprendre pied.
    Graphisme, mise en page et scénario se marient parfaitement.
    Je n'avais encore jamais rien lu d'Aimée De Jongh, je suis scotché par son talent.
    Indispensable dans toute bonne bédéthèque.

    Saigneurdeguerre Le 23/05/2021 à 14:08:33

    USA. 1937.

    John Clark , 22 ans, est photographe. Dans le pays, c’est encore la misère pour beaucoup de monde. La crise de 1929 à Wall Street a entraîné des chutes d’entreprises en cascade. La misère touche bien des gens. Elle est clairement visible dans les villes.
    Et dans les campagnes ? La situation n’est guère brillante. Pourtant, il existe un endroit qui est carrément l’enfer sur Terre : le Dust Bowl… Vous ne connaissez pas ? Les Américains non plus ! Cette région est balayée par des vents très puissants qui soulèvent un sable qui s’immisce partout à cause d’une sécheresse qui dure depuis des années. Pas une goutte d’eau ! Pas une ! Ceux qui habitent cette région n’ont qu’une solution : migrer vers la Californie… s’ils en ont les moyens. Autrement, il ne leur reste plus qu’à mourir de faim, de soif ou les poumons envahis par cette saleté de poussière qui vous asphyxie.
    C’est pour attirer l’attention des masses qu’un organisme gouvernemental, la Farm Security Administration, a été créé. Quel moyen employer pour faire connaître au pays l’état dramatique dans lequel se trouvent les fermiers du Dust Bowl, région à cheval sur l’Oklahoma, le Texas et le Kansas ? La photographie ! Une mission cruciale attend John Clark…

    Critique :

    Un des livres les plus poignants de ces dernières années vous tend les bras ! N’hésitez pas à vous procurer « Jours de Sable », un roman graphique magnifiquement mis en images et en couleurs, servi par un texte sensible qui ne dit que l’essentiel pour ne pas distraire le lecteur. Aimée de Jongh réalise là un travail d’historienne mettant à la portée de tous la compréhension d’un phénomène climatique qui va transformer, par la faute des hommes, un petit paradis vert en un désert où le soleil chauffe l’air qui entraîne ses tourbillons de poussière au point que les gens se voient plongés dans la nuit en plein jour. (Voilà qui devrait nous servir d’avertissement au moment où, sur tous les continents, nous désertifions à qui mieux-mieux !)

    L’auteure se livre à un découpage quasi cinématographique de son ouvrage en variant les plans. Certaines doubles pages donnent envie de les agrandir et de les placer bien en vue pour rendre hommage à la subtilité précise de son travail.
    Aimée de Jongh a, certes, inventé une histoire, un personnage aussi, mais celle-ci est basée sur des faits historiques indéniables illustrés dans l’album par des photos d’époque.
    La subtilité du récit fait que l’auteure garde comme fil conducteur ce jeune photographe de vingt-deux ans qui avait besoin d’un gagne-pain et qui se voyant confier cette mission y trouve une planche de salut. Ce qu’il va découvrir va le métamorphoser en profondeur au contact de ces personnes qui fuient devant son objectif qui fait même pleurer les enfants. Autant à Washington et New York les gens sont familiarisés avec les appareils photographiques, autant dans ce désert, un inconnu avec une étrange boîte fait peur et dérange. John Clark, qui n’est pas idiot, va changer son approche, parfois en trichant, en manipulant, y compris auprès de personnes dénuées de tout, même d’un simple litre d’eau, jusqu’à ce qu’il se rende compte du côté atroce de son comportement et change radicalement.

    Amie lectrice, ami lecteur, ce serait bien le Diable si vous aussi vous ne vous laissez pas prendre à la gorge par ce récit, par ces personnages merveilleux qui gardent leur dignité face à des conditions de vie épouvantables.

    Voilà un livre qui mérite de figurer dans toutes les bonnes bibliothèques ! Un pur Chef-d’œuvre ! Il n’attend plus que vous…