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A près avoir abandonné mari et enfants à Berlin, l’artiste Unica Zürn vit à Paris. Schizophrène, elle se montre en proie à diverses lubies, entre autres le chiffre neuf, les anagrammes, une fête qui ne vient jamais et le poète Henri Michaux. Après une crise au cours de laquelle elle a mis le feu à une chambre d’hôtel, elle est internée à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne. Ses amis arrivent à l’en faire sortir, mais elle y retournera à de multiples reprises.

Le récit, signé Céline Wagner, est minimaliste. La scénariste ne tente pas vraiment d’écrire une biographie, pas plus qu’une hagiographie. Elle raconte plutôt un destin tragique, celui d’un être rongé par la douleur. Son texte traduit le présent et s’attarde peu à ses débuts dans le monde des arts ou à sa jeunesse, sinon pour évoquer un viol et l’absence du père, lesquels expliqueraient son mal-être. Le ton adopté par l’écrivaine se révèle fluide et poétique, le narrateur est par ailleurs omniprésent, passant constamment de la troisième personne du singulier, pour décrire l'action, au tutoiement, pour s'adresser à la protagoniste.

Dans cette histoire, c’est le coup de pinceau qui demeure le plus explicite. La bédéiste a en effet su s’approprier l’esthétique de l’asociale qu’elle pastiche abondamment, allant même jusqu’à commettre cinq très belles planches où elle présente les étapes d’une œuvre réalisée à la façon de la bohème, à savoir un motif torturé, ressemblant à un long fil emmêlé dans lequel sont notamment dissimulés des yeux, des vulves et des insectes.

Tout au long de l’album, Céline Wagner explore différents styles. Les chapitres sont séparés par des pages constituées de représentations, semblables à des estampes, qui anticipent les événements ; des cases criardes figurent l’esprit du graffiti, un mannequin démembré trouvé dans la forêt interpelle René Magritte, sans oublier des dessins exécutés sur de vieux papiers (partitions ou extraits de manuels scolaires) qui font penser au travail de Pierre Alechinski. Cela dit, les illustrations sont dans l’ensemble réalistes, même si de nombreux acteurs aux visages anguleux rappellent les portraits cubistes de Pablo Picasso.

Une double exploration, celle de la folie, mais également celle des arts et de leur potentialité. Peut-être les deux doivent-ils parfois se côtoyer.

Par J. Milette
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

La trahison du réel

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