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S a mère avait réussi à l'apprivoiser. Elle lui ouvrait son cœur ainsi que son esprit et en échange, il les lui restituait sous forme d'une composition mélancolique intime, un discours harmonique unique et universel. Ah, le piano. Pour Paul, le rapport avec cet instrument restera toujours ambivalent et conflictuel, particulièrement après la perte de son bras. À la fois échappatoire et torture, l'essence même de l'objet imprégnera et inspirera toute sa vie.

Pour ne mentionner que la surdité de Beethoven ou la cécité de Monet, lorsqu'un artiste a été meurtri dans sa chair ou dans ses sens, la force qu'il en tire est toujours à la base d'un souffle créateur incroyable et d'une existence remarquable.

Yann Damezin livre ici un superbe ouvrage s'inspirant de la biographie du musicien autrichien Paul Wittgenstein. Il est difficile de séparer le fond de la forme, tant l'un influe sur l'autre en procurant dans leur union, force, sensibilité, poésie et intelligence. La totalité de la destinée de l'homme est relaté, dans ses moments les plus essentiels. De son enfance à sa mort, en passant par la guerre, son accident et ses amours, tout est abordé de manière concise et pertinente. Pour cela, le scénariste-dessinateur emplit ses illustrations d'un symbolisme d'une expressivité et d'une justesse impressionnantes. Il utilise une sorte de bestiaire fantastique à la Bosch, un peu aztèque, un peu astrologique ; du reste, indéfinissable mais tellement beau. Les personnages, quant à eux, pourraient sortir d'un tableau de Miro ou, plus proche du genre, du crayon de David B. L'histoire est dramatique, violente et sombre. Pourtant, le courage et l'obstination de l'individu, malgré ses faiblesses, suscite le respect, à défaut d'admiration. L'onirisme des planches presque surréalistes confère à la sobriété et l'acuité de la prose un souffle qui touche et ensorcelle.

Rarement l'alliance du texte et des dessins n'aura été aussi réussie. Première œuvre, Concerto pour main gauche : unique, original, poignant et puissant, juste indispensable.

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Concerto pour main gauche

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Note: 4.2/5 (6 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 27/08/2020 à 20:39:16

    Je me surprends vraiment à donner cette note de 4 étoiles et également de conseiller la lecture. Il faut dire que ce n'était pas pari gagné d'avance.

    En effet, je n'apprécie guère les bandes dessinées en noir et blanc où la narration est omniprésente car il faut alors raconter des choses intéressantes. Là, on entre dans la psychologie d'un pianiste qui a été amputé de son bras droit durant la grande guerre.

    C'est inspiré de la vie de Paul Wittgenstein commanditaire du fameux concerto pour la main gauche de Ravel. Le personnage est plutôt assez antipathique. Il a laissé mourir l'amour de sa vie par lâcheté à cause des convenances sociales pour en épouser aussitôt une autre. Par ailleurs, il était fortement nationaliste et contre la classe ouvrière en vivant dans une certaine aisance bourgeoise. Bref, un portrait pas forcément flatteur.

    Cependant, il faut aller au-delà de ses propres sentiments pour juger objectivement une bd et admirer tout son potentiel. Il s'agit là d'une oeuvre intimiste d'une grande sincérité. Le graphisme est également fascinant en dégageant un certain onirisme. Au final, c'est réussi dans son effet. Pour une première oeuvre de l'auteur, je ne peux que le féliciter pour cette qualité à la fois d'écriture et du dessin. Le contraire aurait été crétinerie.

    Pascal Garin Le 03/06/2019 à 20:43:31

    Cette « œuvre totale » aurait mérité à mon avis un coup de cœur, tant elle détonne dans le paysage trop souvent convenu de la bande dessinée : dessins servant remarquablement le propos tant historique que musical. On est littéralement immergé dans la musique grâce à ce pari audacieux. Curieusement, le concerto pour la main gauche de Ravel n’est pas explicitement cité mais on le devine sous-jacent. Jankélévitch disait que la supériorité de la musique est de pouvoir mêler plusieurs lignes mélodiques simultanément, permettant à l’esprit une plus grande liberté qu’une narration linéaire ; je trouve qu’avec cet album, on arrive à s’arracher de cette linéarité et à « divaguer » au gré de la musique et de son interprète. Bref, je recommande vivement ce bijou à tout amateur de musique et d’art graphique !