L
es eaux bleues du Pacifique sentent le soufre et, depuis Iwo Jima, les forces américaines frappent le Japon au cœur. Les heures de l’Empire du Soleil Levant sont désormais comptées, mais elles risquent d’être longues…
Cinquième volet des aventures aériennes de la figure emblématique des WASP qui maintenant patrouille aux commandes d’un P51 pour sauver ceux qui peuvent encore l’être.
Cela a déjà été dit, Romain Hugault excelle à dessiner les pin-up et les warbirds, mais là il atteint un nouveau palier. Certaines de ses planches sont tout simplement superbes de réalisme, parfaites de perspective et de composition, lumineuses dans leur mise en couleur… et remplies d’une tension presque palpable. Du grand art. Reste qu’une fois revenue à terre, le scénario s’avère (très) dense. Yann a visiblement bien des choses à raconter entre les anecdotes pittoresques et les faits de guerre incroyables, sans oublier les enjeux militaires et politiques pour la victoire finale. Abusant parfois de l’ellipse pour rester sur quarante-six pages, il structure Black sands autour de deux ou trois séquences fortes entre lesquelles il intercale des passages « développés » sur une à trois planches. Ils permettent de donner sa consistance à l’album tout en déroulant le fil du synopsis général, traduisant par l'exemple l'art consumé de l'auteur de Double 7 ou Dent d'ours.
Le projet Manhattan est un succès… la fin du conflit semble proche, mais qu’en est-il du combat personnel que mène Angela ?
Un graphisme somptueux et des cases à couper le souffle comme cette dernière de la page 18 où Angela pilote un Mustang ou bien encore la « double page » 28 et 29. Il y en a encore bien d’autres alors vraiment chapeau bas M. Hugault. Que peut-on reprocher alors à ce cinquième tome ? Il se lit trop vite comme les quatre précédents et la faim du bédévore n’est pas assouvie. Amour, humour, histoire, le scénario de Yann est certes un peu léger sur un tome mais je pense qu’il faut lire et relire l’ensemble de la série pour s’apercevoir qu’il y a énormément de détails et de rappels à la guerre du pacifique. Aussi paradoxale que cela puisse paraître je pense aujourd'hui que chaque album mérite un 4/5 et la série complète un 5/5.
Le dessin est parfaitement maitrisé par Hugault. Un régal.
Côté scénario, je suis un peu déçu. L'histoire s'éparpille .
J'ai eu l'impression de lire un condensé de la guerre du pacifique. Condensé commenté par des pilotes, par des services de secours, par des membres d'équipages de bombardiers, par des marins, par ...
J'ai l'impression que chacun raconte son vécu comme cela s'est beaucoup fait dans les années 60, époque à laquelle tous ceux qui firent la guerre écrivirent leur bouquin (Jusqu'au bout sur nos messerschmidt, la mer cruelle, opération "raz de marée" sur ploesti, le survivant du pacifique, sans oublier "le grand cirque", etc).
Ce tome me semble être une sorte de "mémorial de la guerre du pacifique". Angela est partout et nulle part. Elle participe à tout mais à pas grand' chose.
SVP Mr Hugault, recadrez les tomes suivants pour que l'on suive Angela dans une vraie aventure et non pas en diverses anecdotes.
Une histoire que l'on suit avec passion...
Un dessin très "couleurs Pacifique". C'est beau. Les avions sont très vivants et réactifs, les spécialistes verront la précision des détails.
Le grand format magnifie ce plaisir et notre héroïne dénudée renforce ses formes pour le grand plaisir de nos yeux.
Une réussite.
Un bémol, une bd qui se lit trop vite.
Un régal! Une histoire, pourquoi pas avec un grand H, amplement développée tant sur le plan du scénario que sur celui du dessin. L'humanité des personnages ne fera pas oublier la richesse documentaire et graphique de ce très bel album.