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L a réunion de deux artistes aussi en vue est forcément un événement dans le microcosme des comics. Lorsque le sujet traite de la découverte de l'immortalité, qu'ils annoncent une série courte (en trois parties) et qu'en plus Sony en achète les droits d'adaptation (laissant les auteurs producteurs exécutifs du projet) avant même la parution outre-Atlantique de la totalité du récit, cela sent le classique.

Autant évacuer les derniers doutes, A.D. After Death est une réussite ; pas de celles qui déplacent les foules chez les libraires le jour de la sortie ou déclenchent les retours enflammés sur les forums ou les réseaux sociaux. Non, ce titre est une réussite dans ce qu'il propose d'envoûtant, d'hypnotique et de maîtrisé. Toutefois il ne sera pas accessible à tous, tant Scott Snyder et Jeff Lemire ont construit un récit loin des canons du genre et exigeant aussi bien sur le fond que sur la forme.

La forme tout d'abord : entre le trait atypique de l'artiste canadien et le mélange bande dessinée/roman, elle a de quoi dérouter. Les courtes séquences classiques sont entrecoupées de passages, non négligeables, à la première personne sur le principe du journal de bord. Écrits en prose avec un lettrage en police Adler (qui rappelle celle des machines à écrire) et souvent accompagnés d'une illustration, ils représentent le corps de l'intrigue. De plus, au lieu de marquer une rupture dans la narration, ils plongent un peu plus au cœur de la trame et ajoutent un côté intime, confidentiel qui joue grandement dans l'immersion. Le dessin, quant à lui, repose sur un trait lâché, spontané, tout en expressivité et rehaussé d'aquarelle du plus bel effet aux tons tantôt éteints (l'enfance et l'adolescence de Jonah), tantôt flamboyants (le ciel et ses nuages aux couleurs violacées valent le détour).

De son côté, le fond tarde à se dévoiler et les points à éclaircir affluent rapidement : comment le mystère de l'immortalité a-t-il été percé, qui en bénéficie, que s'est-il passé sur la planète, que font les gens dans le refuge, y-a-t-il d'autres personnes ? Les questions sont nombreuses et leurs réponses données au compte-gouttes. L'effet est certainement recherché, même si la construction sur deux lignes temporelles, mises en scène de manière aussi différentes, peut décontenancer. D'une part depuis la « découverte », où la tension ne fait que croître au fur et à mesure que l'objectif du personnage principal se matérialise, et d'autre part avant, relaté par petites touches. C'est par ce biais que Scott Snyder construit la mosaïque psychologique de son héros, apportant des informations sur son passé depuis l'invention de « l'antidote à la mort » et les raisons de sa présence dans ce lieu.

Le lecteur se retrouve à sa place et traverse les mêmes sentiments, suit le même questionnement face à ce qu'il vit. Perdu, il cherche des indices auxquels se raccrocher, des morceaux à recoller et se retrouve totalement immergé dans ce qui ressemble de plus en plus à une fuite ou une évasion. Le ressort dramatique s'appuyant alors sur celle-ci débouche sur de nouvelles interrogations - s'échapper pour aller où et. surtout, de quoi ? - qui tiennent en haleine jusqu'à l'ultime planche. Réflexion sur les souvenirs et la mémoire, mais également l'identité et la recherche d'idéal, bien plus qu'une fable sur l'immortalité, l'album diffuse un pessimisme pesant sans pour autant tomber dans la résignation. Et une fois l'ouvrage terminé, être emparé de l'envie d'y replonger pour tout appréhender avec la conclusion en tête n'est pas une surprise.

Véritable OVNI, totalement abouti, A.D. After Death dénote et marque l'esprit. Appartenant à la collection Urban Graphic (Deux frères de Gabriel Bà et Fabio Moon, C'est un oiseau etc.) il démontre, si besoin était, l'extrême richesse créative de la scène américaine actuelle.

Par M. Moubariki
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

A.D. After Death

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