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Q uelle pire angoisse, pour des parents, que la disparition de leur progéniture ? Susan et Edward Hawkins vont être confrontés à cette épreuve, comme tant d'autres avant eux. Et malgré leurs efforts, ceux de la police ou de leurs proches, rien, aucune trace de Ben, leur fils. Jusqu'au jour où il réapparaît comme par magie. Avant de disparaître à nouveau et de replonger dans l'inquiétude et l'incrédulité ceux qui restent et le cherchent...

Pour sa première apparition de ce côté des Pyrénées, Alex Xõul, ancien pensionnaire de l'école Joso à Barcelone (la même qu'ont fréquentée Josep Homs, Jordi Lafebre, etc.), fait sensation. En 125 planches, le dessinateur propose une prestation au style marqué ; un trait à tendance réaliste, des tons pastel grisâtres et bruns qui appuient une ambiance lourde et un découpage sobre, en quatre ou six cases, qui laisse respirer les compositions. Le vérisme graphique est accentué par les cadrages et l'utilisation de gros plans sur les visages mettant en avant le tourment, l'anxiété ou l'incompréhension qui traversent les adultes. Un dessin loin des canons du genre, mais qui se révèle efficace en offrant toute sa place à l'atmosphère pesante de l'histoire.

L'intrigue, justement, est l'œuvre de Josep Busquet, auteur l'an dernier d'Addiction paru chez Akileos. Plutôt que de conter un énième récit d'enfant devenant le héros d'un peuple opprimé dans un monde imaginaire, le scénariste en prend le contre-pied parfait. Dès les premières pages, il pose un contexte fantastique pour mieux s'en affranchir et ne jamais s'y intéresser. Dans un décor quasi contemporain, il peint le quotidien de ceux qui subissent la disparition, de Ceux qui restent à attendre le retour au foyer du sauveur. En plus de l'originalité du point de vue, ce parti-pris incite le lecteur à observer la situation des proches. L'absence et le manque, le désarroi et l'expectative, des thèmes en général occultés par les histoires traditionnelles - qui voient une fille ou un garçon suivre un être venu réclamer de l'aide - sont ici soulevés. Le regard des autres, via le traitement d'une « certaine presse », l'attitude dubitative d'un des enquêteurs ou les réactions du voisinage sont autant de comportements auxquels les parents se retrouvent confrontés. Dosant savamment le rythme des révélations et rebondissements, l'artiste espagnol installe une tension de plus en plus prenante jusqu'à la conclusion qui risque de changer la manière d'appréhender ce type d'aventures.

Maîtrisé visuellement comme dans son propos, Ceux qui restent est une fable qui possède tous les atouts pour sortir du lot. À condition toutefois de ne pas être trop sensible aux ambiances pessimistes et fatalistes.

Lire la preview.

Par M. Moubariki
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Ceux qui restent

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Note: 4.0/5 (19 votes)

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L'avis des visiteurs

    Pierski Le 11/08/2022 à 17:33:14

    Le dessin est prenant est totalement en adéquation avec le scénario, au sujet duquel je reste quand même sur ma faim., ne sachant pas trop bien que conclure. Même si cette fin en forme du point de suspension est voulue par le scénariste, elle ne correspond pas trop à l'idée que je m'en faisais. Je ne garderai donc pas un souvenir impérissable de cette histoire originale mais à l'ambiance trop enfantine pour moi

    Erik67 Le 28/08/2020 à 23:19:01

    J'ai plutôt été touché par ceux qui restent alors que leurs enfants suivent n'importe quelle grosse peluche pour sauver des royaumes imaginaires.

    C'est l'envers du décors pour ressentir l'inquiétude des parents qui restent dans le monde réel et qui attendent un hypothétique retour. Il est vrai que la morale se tourne vers les enfants qui abandonnent les êtres chers pour suivre leurs lubbies et qui ne gagnent rien sur le long terme.

    J'ai été également assez surpris par cette originalité du thème. C'est traité avec sérieux sur le mode du thriller et non du conte pour enfants. On ne verra pas par exemple les aventures extraordinaires de l'enfant dans ces mondes féériques.

    Au final, c'est assez triste entre désarroi, inquiétude, angoisse et solitude. Mais bon, c'est une histoire touchante que je recommande pour le côté envers du conte de fée.

    Yovo Le 18/07/2019 à 20:40:23

    Un scenario très accrocheur donne tout son intérêt à cet album. Il démarre avec une trame volontairement cliché : Une nuit, un petit blondinet s'en va avec une créature de cartoon venue le chercher dans sa chambre, vers un lointain royaume de contes de fées...
    Pourtant, la suite prend un tournant parfaitement réaliste et va ne se focaliser que sur la disparition du petit garçon, l’incompréhension des parents, la suspicion de l'opinion publique, l’enquête policière et la médiatisation de l’affaire… Franchement, il fallait y penser !

    Le dessinateur Alex Xöul fait bien le job et livre des planches agréables, lisibles et techniquement très propres. Les couleurs aux teintes fanées et des éléments de décors vintage contribuent à l’immersion dans l’époque incertaine (mais passée) où se déroulent les faits.

    Mais ce scenario si original tourne hélas un peu au pathos et aurait pu pousser son ambition plus loin… Au final, j'ai eu l'impression qu'il n’en reste qu’un fatalisme amer et une désillusion déprimante.

    Une BD solide à lire quand même pour se faire son opinion.

    Shaddam4 Le 07/12/2018 à 13:41:45

    Ceux qui restent part du principe du "et si...", ce que les américains appellent l'elseworld ou encore l'envers du décors (que l'on trouvait dans le plutôt réussi Fairy Quest d'Umberto Ramos): que se passe-t'il pendant que les enfants aventuriers partent en volant, la nuit, vers les pays imaginaires, emportés par des créatures magiques? Pendant qu'ils vivent des aventures qui leur font oublier leurs parents, leur quotidien? Je dois dire que l'idée est assez géniale en ce qu'elle retourne totalement le concept de Peter Pan (et son interprétation psychanalytique) et s'intéressant aux parents et en faisant des enfants à la fois des monstres d'égoïsme et des victimes de leur crédulité. Car pendant leur absence les parents se morfondent, la police enquête sur la disparition et le temps s'écoule. La vie est infernale, l'attente d'autant plus dure que le regard des autres empli est de suspicion pour expliquer l'inexplicable. Et le retour, ponctuel mais régulier, de l'enfant en joie de raconter ses passionnantes aventures contraste avec la déprime qui gagne ceux qui restent...

    Cet album est techniquement très réussi, son propos essentiellement en narration fait ressentir durement l'absence et l'épreuve de l'inconnu pour les parents. Le dessin à la fois simpliste et très maîtrisé, notamment dans les cadrages en plans larges et le découpage très aéré et horizontal, fait ressentir le temps qui passe, la pesanteur. C'est pourtant toute cette pesanteur qui m'a fait décrocher. Cet album est une dépression de 120 pages, pourtant joliment coloré mais vraiment pesant et sans espoir. Il semble que les auteurs ont voulu prendre le revers des contes, atteindre une noirceur à l'échelle du merveilleux des pays des rêves. Et franchement on ne comprend pas pourquoi proposer une histoire si nihiliste. C'est la même raison qui m'a dépité sur le pourtant acclamé Ces jours qui disparaissent. J'aime les ambiances sombres, les histoires barbares, éventuellement les bad-ending. Mais une intrigue totalement tournée vers le noir, je passe mon chemin.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/12/05/bd-en-vrac

    Dobbs10 Le 10/10/2018 à 19:57:27

    Conseillé par mon libraire, j'étais passé totalement à côté de cette sortie... Grosse erreur visiblement.
    Un one shot de 125 pages et du beau travail, un scénario très original, il fallait avoir l'idée finalement.
    Le dessin et la mise en couleur sont très agréable...
    Je ne verrai plus jamais "Peter Pan" de la même façon maintenant.