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Southern Bastards 1. Ici repose un homme

28/05/2015 7802 visiteurs 7.5/10 (2 notes)

D e retour à Craw County, Earl Tubb n’a qu’une chose en tête : vider la maison du vieil oncle Buhl et repartir au plus vite de cette petite ville d’Alabama qu’il a quittée voilà 40 ans. Il suffira d’une altercation avec quelques locaux au diner du coin pour transformer ce séjour en descente aux enfers. Un enfer taillé sur mesure par Euless Boss, coach de l’équipe de football local et ennemi juré de feu le shérif Tubb, paternel d’Earl.

La préface pose l’ambiance. Les deux Jason, Aaron au scénario et Latour au dessin, sont originaires du sud des USA. Le sud profond, celui de la chaleur moite, de la religion, de la misère et de la violence. Ils savent de quoi ils parlent, et le retranscrivent fidèlement dans Southern Bastards. Edité chez Image, ce comics ressemble plus à du Vertigo de par son atmosphère crue, noire, adulte et sans concessions. Aaron, qui s’est récemment illustré chez Marvel avec l’excellent renouveau de Thor, est un habitué du genre, lui qui a fait ses armes sur Scalped, autre série qui laisse libre cours à la dureté de la vie, à coups de Winchester et de canifs mal aiguisés. Earl rappelle Clint Eastwood dans Gran Torino, vigilante fatigué, marqué par un passage au Vietnam et des antécédents familiaux compliqués. Il ne peut pas s’empêcher de redresser les torts avec le gourdin de son père, crachant sur la vilenie des habitants et leur lâcheté, véritable festival de gueules cassées et de rednecks un brin amoindris.

Machinerie bien huilée, la paire Jason réussie sans problème à instaurer un thriller primitif et nerveux, emmené par un graphisme au trait sec et anguleux qui convient parfaitement. La mise en couleur terne et précise achève de rendre palpable ce côté western crépusculaire, servi par un découpage très cinématographique. Force est de constater que malgré des enjeux assez limités et un manque d’originalité global, le lecteur se laisse embarquer, d’autant que la fin de ce prologue ouvre des possibilités pour la suite, même s’il souffre fatalement de la comparaison avec Scalped.

Par K. Ropert
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Southern Bastards
1. Ici repose un homme

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L'avis des visiteurs

    Captain_Eraclés Le 09/07/2022 à 20:46:40

    Tout d'abord , l'ambiance . L'Amérique profonde , ses motels poisseux, ses chiens errants, ses rednecks et son nouveau shérif . Un shérif malheureusement à la botte d'un entraineur de foot verreux très respecté dans ce village . Car le football est tout ce qu'ils ont, il est béni . Le coach est donc élevé au rang de dieu parmi eux . Des affaires de meurtres, que tout le monde connait mais personne ne veut en parler . Atmosphère lugubre où pèse un profond sentiment de peur .
    La narration de Jason Aaron est naturelle, donc violente et vulgaire (à l'image du Wolverine sur lequel il a travaillé, mais bien plus prononcée étant donné le contexte) . Aucune censure textuelle . C'est une histoire de vengeance, de meurtres et de cul-terreux, ça ne peut forcément pas voler très haut mais c'est génial, on prend goût, on s'imprègne et on se croit dans la bagarre .
    Le dessin au détail est plutôt ordinaire, pas de style graphique propre ni de traits spécifiques . La mise en page et la couleur simple et basique . Mais c'est surtout l'atmosphère général qu'il arrive à faire ressortir qui est excellente .

    Conclusion :

    C'est exactement le type de lecture que je recherchais après avoir enchainé quelques classics et autres super-héros . C'est une atmosphère que j'apprécie particulièrement dans les films, et je prends un plaisir de la retrouver en lecture . L'histoire pour l'instant n'est pas particulièrement originale, mais ça fait le café . Hâte de lire la suite .

    Yradon4774 Le 03/06/2019 à 10:32:50

    "Southern Bastards Tome 1" de @jasonaaron et @jasonlatour chez @UrbanComics

    Synopsis : 

    "De retour à Craw County, Earl Tubb n'a qu'une chose en tête : vider la maison du vieil oncle Buhl et repartir au plus vite de cette petite ville d'Alabama qu'il a quittée voilà 40 ans.

    Il suffira d'une altercation avec quelques locaux au diner du coin pour transformer ce séjour en descente aux enfers. Un enfer taillé sur mesure par Euless Boss, coach de l'équipe de football local et ennemi juré de feu le shérif Tubb, paternel d'Earl."

    Scénario : Jason Aaron ;
    Dessins : Jason Latour ;
    Éditeur : Urban Comics ;
    Prix : 14.51 € ;
    Commandez-le sur Urban Comics.

    Pénétrons sur les terres de Craw Country en Alabama, où notre héros Earl Tubb, n'a pas mis les pieds depuis 4 décennies, dans ce trou paumé de l'Amérique profonde. Venu débarrasser la maison de son oncle Buhl, parti en maison de retraite, le voyage d'Earl, qui devait durer 3 jours, et, vous vous en doutez, va s'éterniser, car, bien que son père fut le plus grand connard de tous les temps, mais un très grand Shérif, la génétique parle au plus profond d'Earl, et par un malheureux concours de circonstance, il va prendre la défense d'un pauvre quidam, contre les mauvaises personnes [...]

    La suite de la chronique à lire ici :

    https://wordpress.com/post/yradon4774.wordpress.com/2131

    Urbanscarface49 Le 10/04/2015 à 20:52:21

    Jason Aaron, ou celui qui nous a fait découvrir le fabuleux récit sur la guerre du Viêt-Nam, The other Side et un des meilleurs polars hard-boiled de ces dernières années : Scalped.
    Dans la lignée de celui-ci, J.Aaron nous fait découvrir une Amérique profonde sudiste et bâtarde (comme son nom l'indique) au travers d'un récit fort, dur et profond teinté d'humour noir. Même si on peut y déceler des similitudes avec Scalped, nous pouvons sentir une implication encore plus personnelle de J.Aaron venant lui-même d'Alabama.
    Même si le dessin de Jason Latour pourra déplaire à certain (notamment les néophytes), la mise en scène est subtile et inventive, et vous fera découvrir de nouveaux détails même à la seconde lecture.

    Indispensable pour les fans d'Aaron, et un très bon album pour découvrir son art.