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ien avant Sin City et avant même son mémorable travail sur Batman, Frank Miller avait présidé à la destinée de Daredevil, l’homme sans peur. Avocat aveugle dans le civil, celui-ci profite de l’extrême développement de ses autres sens pour rendre la justice de façon expéditive quand il ne plaide pas au tribunal. Comme tous les super-héros Marvel, il aura connu d’innombrables aventures sous la plume de toute une kyrielle d’auteurs, si bien qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Les histoires réunies ici par Panini sous le label Marvel Icons, en plus de rappeler de bons souvenirs à tous les lecteurs de Strange, permettront aussi au néophyte de prendre pied dans l’univers de Daredevil.
Il faut dire que ce recueil peut presque être considéré comme une « bible » en la matière, tant il est vrai que Miller, par ses rappels incessants et le côté très feuilletonesque qu’il confère à ses histoires, récite le b.a.-ba du genre. Certes, le tout peut paraître fort manichéen par instants, avec cette lutte sempiternelle entre le Bien et le Mal au cœur de tous les affrontements entre héros et vilains. Mais ce sont les bases que les auteurs de l’époque créaient, celles sur lesquelles reposent toutes les productions actuelles. De surcroît, Miller ne se contente pas de faire ses gammes : on voit déjà percer la violence et la froideur qui seront appelées à éclore plus tard dans sa carrière, avec un environnement parfois très sombre, peuplé d’êtres en décalage, malmenés, malheureux. De toute évidence, l’auteur se construit progressivement et tente de se faire un nom, une signature. Graphiquement aussi, certaines tendances se font jour, comme la dynamique suscitée par l’utilisation de grandes bandes verticales et horizontales, une narration d’une irréprochable fluidité, l’insert de plans fixes pour capter l’instant et, malgré un trait d’une relative raideur, un impeccable rendu du mouvement. Le tout avec une mise en couleurs forcément très datée, très vive, mais bien dans le ton.
Destiné avant tout aux nostalgiques et à celles et ceux qui portent un intérêt quasi historique à la bande dessinée, ce volume passionnera peut-être moins les plus jeunes, habitués à un visuel plus moderne et un rythme qui n’est plus celui d’antan. Il n’empêche, la qualité est constante au fil des pages. Une telle régularité pourrait en inspirer plus d’un...
Le rêve pour pouvoir (re)parcourir ce run culte! le tome est bien construit et vivement le 2 (je l'achète demain!). Mention particulière aux couvs! Pour ma part, j'ai adoré les schémas narratifs, la variété des points de vue, la galerie de personnages, les chutes de chacune des sections... bref, parfait!
Merci à Pannini pour cette réédition qui se faisait attendre !
Je découvre DD avec ce T.1 du run de Miller, et je dois avouer que je me suis pris au jeu de la narration.
L'oeuvre est intéressante, l'action plutôt bien construite, avec des psychologies de vilains vraiment sympa. Ca se lit très bien, et le graphisme est assez attrayant pour l'époque.
Je suis pour ma part resté sous le charme d'Elektra, qui est à mon goût le personnage le plus mystérieux, et le mieux construit. J'ai d'ailleurs tout de suite trouvé une intégrale de Miller/Sienkiewicz.... et je continue de préférer ce personnage à DD.
J'irai quand même en librairie pour le T.2, car malgré le fait que j'ai trouvé des personnages secondaires plus cool que Matt Murdock, j'ai passé un très bon moment de lecture, et j'ai hâte de les retrouver pour la suite !! Et puis, ce run culte manquait dans ma collection Miller, héhé ;)
Attention réédition d’un run CUL-TE ! On retrouve le Frank Miller des années 80 et qui écrivaient des comics qu’on aime. L’auteur américain trouve tout de suite le ton juste avec Daredevil et nous offre un run passionnant qui va notamment voir apparaitre pour la première fois Elektra ! Amour hier, ennemie aujourd’hui, Miller traite à merveille leur relation. Le Caïd et Bullseye sont également au rendez-vous, mieux cernés que jamais par Miller. Un album indispensable tant il a fait date dans la carrière du diable de Hell’s Kitchen.
Pas fan pour ma part. Autant je reconnais que cet album pose ce qui deviendront des standards en terme de narration, notamment avec la volonté de montrer le côté fragile du héros (angle de vue absolument indispensable aujourd'hui), autant la chrysalide n'est pas encore un papillon.
J'ai trouvé les intrigues légères, répétitives, et trop axées sur "les scènes d'actions". Les personnages annexes sont caricaturaux. Et les vilains me laissent assez de glace (à part peu être kingpin).
Evidemment, il y a Elektra, et les passages qui la concernent prennent tous un volume un peu particulier.
Au final, une lecture un poil difficile, et sans trop de plaisir. J'ai d'ailleurs noté en tenant compte de l'aspect patrimonial de l'album.