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La colonne 1. Un esprit blanc

19/08/2013 7575 visiteurs 7.2/10 (5 notes)

U n tirailleur noir en vie assis à côté d'un officier blanc mort, et un esprit au masque immaculé qui apparaît, celui de la colonne. Mais de quel monument parle-t-il ? La Vendôme ? Non, c'est l’âme issue de cette armée décimée qui raconte son épopée avant de s'effacer.

Novembre 1898, le capitaine Boulet et le lieutenant Lemoine vivent mal leur retour en métropole et le désintérêt de la population pour les affaires coloniales suite à la crise de Fachoda. Lorsqu'ils ne noient pas leurs souvenirs du pays Mossi dans les bordels de Paris, ils tentent de lever des fonds pour monter une nouvelle expédition. Les deux hommes ont a priori rien de commun. Boulet est le prototype du galonnard à grande gueule, un Tartarin aussi fier, enthousiaste et paillard que son collègue, fils de général, est sobre, froid et raffiné. L'improbable duo n'a en partage que la passion pour la grandeur de la France, et celle-ci passe par le pillage du continent noir. « Le pays qui ne s'emparera pas de ce qui lui revient, sera relégué ». Ils finissent par attirer l'attention du Directeur des Affaires d'Afrique qui leur confie la mission d'atteindre le Tchad, dernière étape de la construction de l'Empire français. Pendant ce temps, au Sénégal, le jeune Souley fait la fierté de sa famille en étant engagé comme soldat chez les blancs, il sera l'un des innombrables membres de la colonne qui va s'enfoncer au cœur des terres, semant pillages et désolation sous ses pas.

Comme à son habitude, Futuropolis présente une édition parfaitement soignée, avec une couverture aussi chamarrée que les uniformes de l'époque, parodie surchargée des cartonnages Hetzel qui, à elle seule, est une invitation à l'aventure. C'est un pittoresque ouvrage qui s'offre aux curieux avec ses couleurs vives et ses trognes qui possèdent tout le charme des gravures du Petit Journal. Boulet, le bien nommé, a une tête de Rastapopoulos alcoolique, le précieux Lemoine ressemble à une caricature de l'aristocratique capitaine Blake. Avec ce dialogue improbable entre un être fantastique et un nègre survivant, Christophe Dabitch et Nicolas Dumontheuil dressent un tableau truculent et sans concession de cette Europe fin de siècle, gangrenée par les thèses racialistes de Gobineau, ivre de puissance et de mépris pour l'altérité. Après l'Asie dans les années 1860, c'est au tour de l'Afrique d'être le gâteau que se disputent les Grandes Puissances. C'est cette course pour la colonisation du continent noir les auteurs ont choisi de mettre en lumière, s'inspirant des exactions de la mission Voulet-Chanoine, l'ultime mission coloniale française au Tchad.

Mi-tragique, mi-comique, alternant entre épique et ridicule, cette aventure peu reluisante a le verbe d'un Alphonse Daudet et la nostalgie d'un Anti-Tintin au Congo. Un bonne surprise parmi les sorties de septembre.

Par M. Leroy
Moyenne des chroniqueurs
7.2

Informations sur l'album

La colonne
1. Un esprit blanc

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 19/11/2020 à 13:52:49

    C'est le genre de bd qui fait passer les français pour les pires colonialistes de l'Histoire. J'avoue avoir un peu de mal avec cette vision des choses. Je sais qu'il faut faire preuve de repentance car le colonialisme repose sur la dureté et la tyrannie en appelant à la destruction et à la ruine. J'aurais aimé voir un souci d'équilibre plutôt que des clichés qui s'empilent pour dénoncer un colonialisme peu glorieux.

    Il est vrai que les massacres ont été perpétrés par des tirailleurs sénégalais enrôlés qui auraient pu aisément se soulever contre leurs maîtres. On se rend compte que cette manipulation est terrible et qu'il y a tout lieu de penser que c'est dans la nature humaine quelque soit la couleur de la peau. Le pouvoir est le plus grand fléau de l'humanité.

    Le ton est acerbe et l'histoire est perturbante. Si en plus, on rajoute des personnages volontairement caricaturaux, cela fait trop. Cet épisode tragique mérite toutefois d'être connu. C'est le traitement que je déplore.

    sliderzora Le 25/05/2019 à 17:23:55

    Comme quoi les goûts et les couleurs ... c'est chacun sa palette.
    Je la trouve belle la couverture, c'est d'ailleurs ce qui m'a fait découvrir cet album.
    Et belle découverte, une part de notre histoire cachée, mais on nous ment tellement sur notre histoire, une part de honte enfantée par le colonialisme, ce monstre hideux qui dévore tout sur son passage.
    C'est sale, c'est méchant et on en apprend plus sur une partie de notre histoire dans ces 2 tomes, que pendant les cours d'histoire de l'école. Merci aux auteurs de nous ouvrir les yeux.

    willybouze Le 20/02/2014 à 06:58:22

    Dumontheuil... un dessinateur que j'ai découvert il y a de nombreuses années, quand il commettait Malentendus ou le Singe et la Poupée. Depuis, je ne rate pas un seul de ses ouvrages.
    Là, il est aux pinceaux et c'est Dabitch qui écrit. Du coup, on n'a pas l'humour de Dumontheuil. Pourtant, le dessinateur met une patte à l'histoire qui, sans lui, serait une succession de scènes sordides servies par des personnages antipathiques.

    Ce n'est pas que l'histoire est sordide... Euh... si... c'est que l'histoire est sordide : les Français, conquérant l'Afrique d'ouest en est, recrutent des tirailleurs sénégalais pour parcourir le territoire et s'enfoncer sur le continent.
    Et comme les populations locales n'ont pas spécialement l'intention de les accueillir les bras ouverts en leur fournissant des femmes pour vider leur burnes, de la nourriture à satiété et des porteurs pour remplacer ceux qui ont le mauvais goût de mourir sous le faix, ben... il faut utiliser les grands moyens.
    Et les grands moyens, c'est juste "payez vous sur la bête"... Et voilà.
    Il suffit d'armer une bande de gugusses, quelle que soit leur couleur de peau, et de leur donner un blanc-seing pour massacrer leur prochain pour qu'ils le fassent. Fastoche.
    Et comme ça, la colonne avance...

    Bravo aux auteurs pour cet éclairage sur une page sombre et tue de notre histoire.
    Bravo à Dumontheuil pour ses magnifiques mises en lumière africaines, qui m'avaient déjà régalées dans Le Landais volant.

    Krisvanh Le 04/09/2013 à 18:52:19

    Je ne connaissais pas les auteurs et la couverture est assez laide.
    Mais ne vous fiez pas aux apparences, cette bd en vaut vraiment le détour.

    Le thème du colonialisme n'est que trop rarement raconté en bd surtout avec intelligence et humour. Car pour évoquer le route sanglante laissée par cette colonne au XIXe siècle, il en fallait.

    Vivement la suite et fin.