L
es enfants du village sont rassemblés pour écouter grand-père. À la demande générale, il raconte, une fois de plus, l'histoire de Saba et de sa chèvre. Il était une fois, il y a bien longtemps, sur les hauts plateaux d'Abyssinie, une petite fille qui s'appelait Saba...
Yann Dégruel (La première lettre, Le chat qui s'en va tout seul) met en image une des légendes les plus célèbres de la Corne de l'Afrique. L'auteur a choisi une approche respectant les canons du genre. Le récit, légèrement moralisant, s'adresse évidemment aux plus jeunes. En plus de son lot d'aventures et de frayeurs, la conclusion "historique" donne à l'album une petite résonance culturelle qu'apprécieront également les parents.
Graphiquement, le dessinateur réalise un sans-faute. Les personnages sont pétillants de vie, tout en candeur et dépeints avec beaucoup de tendresse. La mise en page, très ingénieuse, joue sur plusieurs niveaux – le quotidien est montré de façon réaliste tandis que les plus hauts sommets s'avalent en deux bonds -, le merveilleux se joint à la normalité et la magie devient concrète. Les couleurs, déclinant tous les tons de sépia, habillent très agréablement les planches remplies de grands espaces quasi désertiques.
Conte sympathique très bien conduit, Saba et la plante magique possède tous les éléments pour séduire petits et grands.
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