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Enemigo

06/08/2012 5843 visiteurs 5.5/10 (2 notes)

E n rentrant d’une inspection dans un coin paumé du Nascencio, Yûji Seshimo, jeune héritier de la société éponyme, est enlevé par une bande armée. Nombreux sont les potentiels commanditaires. Il y a d’abord le colonel Marquez, ex-chef de la garde de l’ancien dictateur chassé par les révolutionnaires communistes qui ont pris le pouvoir cinq ans plus tôt, mais aussi le puissant lobby céréalier de Chicago qui aurait tout intérêt à ce que le Nascencio ne se relève pas économiquement de la guerre civile qui l'a dévasté. Par ailleurs, l’arrêt des travaux de modernisation du Sud du pays mettrait le groupe Seshimo à genoux. Contacté par Gloria Robero, la secrétaire de son frère, Kenichi, détective privé à New York, accepte de tout tenter pour le retrouver et le faire évader. Malgré les doutes de son oncle et l’incompétence de l’armée régulière, il parvient à remonter la piste des ravisseurs. Accompagné du chien de Yûji, de Gloria et de Peter Jakobson, un ami reporter avec lequel il a combattu au Vietnam, Kenichi s’enfonce dans la jungle pour s'introduire dans le camp de Marquez. Il ne se doute pas qu’un traitre attend son heure dans l’ombre.

Découvert en France avec L’homme qui marche puis Le chien Blanco au milieu des années 90, Jirô Taniguchi est surtout connu, sous nos latitudes, pour ses mangas de la veine dite « contemplative », tels Quartier Lointain, Le Journal de mon père ou tout récemment Furari. Pour autant, le maître a commis, durant les vingt premières années de sa carrière, des seinen plus portés vers l’action pure et/ou le suspense. Publié pour la première fois au Japon en 1985 puis réédité en 2007, Enemigo, scénarisé par M.A. T., fait partie de ces œuvres d’avant Au temps de Botchan (parution nippone entre 1987 et 1996) et L’homme qui marche (1990-1991 pour le Japon). Néanmoins, le lecteur y retrouvera déjà sa patte caractérisée par un trait fin et régulier qualifié de « puant le beurre » - comprendre « influencé par l’Occident » - dans son pays natal et qui, là-bas, lui a longtemps valu de vives critiques.

Pour ce nouveau one-shot venant étoffer la collection Sakka, Casterman n’a pas fait les choses à moitié. En effet, en plus d’une édition de belle facture, l’éditeur propose, en fin d’album, une galerie contenant diverses illustrations en couleurs et en noir et blanc, ainsi que des esquisses et recherches pour Enemigo. S'y trouvent aussi une interview du maître, sa postface et celle de Katsuya Terada (Saiyukiden, l'étrange voyage en occident) pour la réédition japonaise de 2007, de même que les réactions de Vittorio Giardino, François Schuitten et Baru au sujet de l’univers de Taniguchi et de l’impact que celui-ci leur prête sur son propre travail. Un bonus non négligeable qui permet d’en apprendre plus sur le mangaka et ses sources d'inspiration, de prendre la mesure des influences croisées entre BD européennes et japonaises et de contextualiser le présent récit.

Située dans un État fictif d’Amérique latine se relevant à peine d’une révolution et d’une guerre civile, l’intrigue emprunte aux classiques du polar noir et du film d’action. Le héros, loup solitaire, plutôt renfermé et quasiment sans attache, mène une (en)quête puis un sauvetage qui finit par tourner en exécution justicière. Les personnages secondaires répondent eux aussi aux canons du genre, que ce soit la belle Gloria au passé douloureux, l’infâme colonel Marquez, l’ex du Vietnam débarqué bien opportunément ou encore le père Commono, défenseur des petites gens, et même le proche pas tout à fait honnête. Par ailleurs, si de nombreux éléments font dans le spectaculaire, comme le combat intense dans le camp du méchant à trois contre plusieurs dizaines, d’autres aspects apportent, au contraire, leur dose de réalisme à l'histoire. Ainsi l’introduction rappelle-t-elle le contexte dans lequel se trouve le Nasciento que dirigent désormais les communistes, et la politique de conquête agricole que ceux-ci mènent, tandis que, plus loin dans l’album, la théologie de la libération, son rôle et sa lutte sont évoqués à travers Commono. Cela suffit en partie à faire oublier la linéarité du récit et les évidences scénaristiques gâchant un peu la fin. En outre, le dessin de Jirô Taniguchi apporte un plus indéniable par son découpage soigné, son sens des cadrages, son trait précis et méticuleux, qui n’en fait jamais trop.

S'il ne restera pas comme l'un des meilleurs crus de Taniguchi, Enemigo se laisse facilement lire et procure un bon divertissement. S'y attarderont surtout les inconditionnels du maître et les amateurs des BD d'action.

Par M. Natali
Moyenne des chroniqueurs
5.5

Informations sur l'album

Enemigo

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L'avis des visiteurs

    Eric DEMAISON Le 20/04/2021 à 21:26:07

    Avec cette bande dessinée nous sommes loin de cette rêverie intérieure que nous connaissons chez Taniguchi (l'homme qui marche, Quartier lointain par exemple). Le récit ici est enlevé, c'est une histoire où un héros façon Rambo lutte pour le bien et... in fine gagne. Cela se lit très bien. Par ailleurs, l'auteur de temps en temps nous offre des planches splendides qui sont de véritables respirations et qui ponctuent agréablement ce récit. Le trait est souvent superbe. Il faut aussi lire en fin d'album les diverses interviews de l'auteur qui parle de ses influences (BD francophone), mais aussi d'auteurs belges et français qui nous offre leur lecture de ce livre. Très instructif, merci à Casterman!

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:48:23

    J’ai toujours aimé les œuvres de Jiro Taniguchi. Cela m’a fait un peu de la peine qu’il parte aussi jeune car il avait encore tant à offrir. Enemigo fait partie des dernières productions qui sont en réalité des nouvelles écrites dans les années 80. C’est tout ce qui sort actuellement sur lui à savoir des fonds de tiroir et non des œuvres nouvelles.

    A l’époque, on sentait que Jiro était le plus occidental des mangakas avec une forte inffluence américaine. Son héros est sans peur ni reproche. Il est capable de se battre contre 15 guérilléros les plus avertis dans la jungle sud-américaine. Il faut dire qu’il est détective privé à New-York et que cela peut aider. C’est ce côté un peu trop héroïque qui ne rend pas forcément hommage au personnage. La scène dans les ruines du temple maya est d'ailleurs assez pathétique.

    Les productions qui viendront après se concentreront plus sur la psychologie du personnage et c’est beaucoup plus intéressant. Là, on a l’impression de voir une série de TV américaine dans la veine d’Hollywood by night.

    Pour autant, l’efficacité sera de mise aussi bien dans le scénario qu’au niveau du dessin toujours excellent. J’ai bien aimé le adios enimigos.