Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Les princesses Égyptiennes 2. Deuxième partie

13/09/2011 16268 visiteurs 7.0/10 (1 note)

T hèbes, 1154 av. J.-C., Ramses III, dernier grand Pharaon d'Égypte, règne sur un pays apaisé et prospère. Las, une révolution de palais se prépare : la reine ambitionne de tuer le souverain et de régenter le pays au nom de son jeune fils. Une poignée de ministres, courtisans, nobles dames, trempe dans le complot.

Le premier tome démarrait par la tentative d'assassinat, en plein désert, de deux filles du Pharaon, Titi Nefer et Kiki Nefer, auxquelles les astrologues prédisent (abusivement) un destin hors du commun. La tentative ayant échoué, les jeunes filles trouvaient refuge dans la ville interdite, l'ancienne capitale maudite du Pharaon scélérat, Akhenaton. D'autres personnages complètent le tableau : un vieux mage hantant la cité en ruine à la recherche de la dépouille d'Akhenaton, un prêtre renégat, ancien soldat et pilleur de tombes, sur la piste de papyrus disparus, et un capitaine dont l'âme est prisonnière des maléfices de sa femme, compromise dans le complot, à la poursuite des fugitives. Tout était en place pour des aventures échevelées, où manuscrits anciens, rites oubliés, amours contrariées, bagarres épiques et luttes de pouvoir avaient la part belle. Nous croisâmes même Heraclès et Moïse, le fantôme de Nefertiti et une foule de personnages hauts en couleurs... si l'on peut dire, vu le somptueux noir et blanc dont est paré la série.

Le premier volume s'achevait sur la réunion des cinq protagonistes, ce tome 2 commence par un long flash-back : le mage Amenhotep Hapou narre comment il fut le déclencheur involontaire de la révolte religieuse de Moïse, puis le spectateur du règne controversé d'Akhenaton et Nefertiti. Moins rythmé que la première partie, l'aventure spirituelle prend ici le pas sur l'aventure temporelle, le récit gagnant en intensité dramatique ce qu'il perd en péripéties. Intensité parfaitement portée par la puissance évocatrice remarquable du dessin, qui a gagné en profondeur, en dramaturgie et en esthétisme, vis-à-vis des œuvres précédentes de l'auteur.

Il y a quelque chose d'expressionniste dans le trait de Baranko, certaines déformations anatomiques, des corps anguleux, un glissement vers la caricature de certains visages, qui peuvent rappeler un Otto Dix, par exemple, ou, pour rester dans la BD, un Risso. Notamment par cette qualité d'encrage si particulière, avec ces aplats noirs très nets, quasi chirurgicaux, et bigrement expressifs, là aussi. Ajoutons à cela un dessin très précis, fouillé, foisonnant parfois, dans l'abondance des décors et des ornementations, et l'on se retrouve avec ce paradoxe d'un graphisme dual, réaliste et expressionniste.

La composition est tout aussi inventive et travaillée, plongée, contre-plongée, zoom, panoramiques, succession de petites vignettes, larges plans, tout l'éventail d'une riche mise en images est convoqué par l'auteur, au gré des besoins du récit. Mention spéciale au traitement des visages, dont l'aspect un peu caricatural, parfois, et les têtes surdimensionnées, souvent, expriment une multitude de sentiments divers, de la colère au dégout, de l'émerveillement à la surprise, avec une justesse rarement égalée.

Une fois encore, Baranko entraîne le lecteur à la découverte des spiritualités anciennes, là où rites magiques et rites religieux se confondent. Après le chamanisme d'Asie centrale de l'Empereur Océan, après celui des Amérindiens dans la Danse du Temps, voilà donc ici déclinés les mystérieux arcanes des mythologies égyptiennes. Loin de sombrer dans l'encyclopédisme, nombre des préceptes de l'époque sont pourtant évoqués : les mœurs, les us, les pensées, cette plongée subtile dans les préoccupations antiques n'est pas le moindre intérêt de cet ouvrage. Mais ce qui cristallise l'attention, ce sont les interrogations autour de l'hérésie d'Akhenaton, comme possible source du monothéisme hébreu, et la longue digression sur la maturation religieuse de Moïse. Comment il déclencha les plaies d'Égypte et fonda Israël. Le trait d'union entre tous ces événements est Amenhotep Hapou, scribe, architecte, éminence grise de Pharaon. Transformé en mage inquiétant par Baranko, il sera le témoin privilégié de cette riche époque courant sur 300 ans.

Bien que ne se présentant pas comme une œuvre à la rigueur historique inoxydable, et malgré (ou à cause de ?) l'omniprésence de la magie, ce voyage de trois millénaires dans l'imaginaire égyptien sonne juste. Le récit oscillant entre aventures et spiritualité est captivant de bout en bout, et le graphisme audacieux, le trait acéré, la beauté formelle de ces planches finissent par emporter l'adhésion du lecteur aimant sortir des sentiers balisés. Un diptyque hautement recommandable.

Par O. Boussin
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Les princesses Égyptiennes
2. Deuxième partie

  • Currently 4.13/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.1/5 (15 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    franp Le 21/03/2024 à 10:11:03

    Le premier tome de cette série est une réussite magistrale. La richesse du graphisme parvient à suppléer l'absence de couleurs, et à rendre une Egypte pharaonique sinon réelle, du moins conforme à l'idée exotique que l'on s'en fait. J'ai été beaucoup moins satisfait par le second tome, à cause du scénario beaucoup plus statique, à cause d'un dénouement bâclé sur les dernières pages, et à cause des poncifs sur les hébreux, qui réduisent la série à une mauvaise blague ésotérique dans le genre Da Vinci Code. Franchement, les talents de conteurs et de dessinateur de Baranko, entrevus dans le premiers tome, méritaient mieux que ce préchi-précha douteux et faiblard. Je suis déçu à la mesure de l'excitation qu'avait produit en moi le premier tome.

    caleb Le 24/06/2012 à 20:15:33

    une série indispensable pour moi !! un noir et blanc superbe, des dessins trés détaillés qui nous font pénétré dans l'égypte antique, un scénar certes un peu confus a la 1ere lecture,beaucoup de personages et de noms pas toujour évident a retenir, mais la lecture des 2 tomes remets tout ça dans l'ordre !! un must !

    willybouze je te conseil vivement de lire " l'empereur océan" un autre style d'histoire mais autant de plaisir a lire ;)

    willybouze Le 22/05/2012 à 21:45:25

    Deuxième tome, dans la lignée du 1er. Est-ce que j'ai mieux compris parce que j'avais lu le premier et que j'étais habitué ou simplement parce que c'est plus clair ?

    On fait un petit saut dans la Bible, vue du côté égyptien, ce qui est assez original. Et, surtout, qui donne une dimension violente à ce qui nous a toujours été inculqué comme une réponse à une persécution quand on écoute l'histoire chrétienne. Là, c'est un autre point de vue et c'est toujours intéressant de s'y transposer.

    Les princesses restent des faire-valoir sans grand intérêt mais elles permettent de raconter ces histoires, liées à notre histoire, avec un grand brio.

    Dommage que l'éditeur n'ait pas jugé utile de nous éclairer sur l'auteur, que je ne connaissais pas, et qui m'a fait forte impression.
    Quant à l'édito de Christian Jacq, bof... on aurait pu s'en passer, ça ne vole pas très haut.

    Sinon, l'édition est agréable et le tout se lit, patiemment, avec grand plaisir.