A
maat, littéralement 'celle qui réchauffe l'hiver', est née au début du printemps, au moment où la faim a cessé de tenailler le peuple inuit dont elle fait désormais partie. Bien plus tard, alors que le froid fait de nouveau des ravages, elle assiste à la folle entreprise de Tagak et Anki, deux jeunes hommes intrépides, mais encore en plein apprentissage de la dureté du monde, qui décident de rejoindre la Déesse sous la mer pour requérir son aide.
À en croire Pierre Place, les légendes inuit sont nombreuses et régentent la vie de ce peuple des glaces de manière plutôt stricte, lui qui, au premier abord, semble soumis au bon vouloir de puissantes forces supérieures. La réalité, à mesure qu'avance le récit, s'avère plus nuancée, et c'est avec plaisir que l'on découvre un monde où l'homme, communiant avec la nature et ses esprits, cherche la place qui est la sienne dans l'univers. La spiritualité revêt ainsi une importance considérable dans le quotidien de chaque famille, et de la communauté dans son ensemble. Par le biais de personnages attachants, l'auteur présente un monde fascinant, empli de croyances et de phénomènes explicables uniquement par le prisme de la légende, du mythe. La crédibilité ne s'en ressent toutefois pas, tant la ferveur et la volonté de vivre des protagonistes rendent palpables les dangers qui se présentent, tout comme leurs instants de bonheur possèdent une force communicative.
La représentation graphique de ces terres reculées est au diapason d'un récit qui, en permanence, se situe sur une frontière ténue entre rêve et réalité. Stylisé, le dessin se permet des libertés par rapport au réel, mais, par son élégance, son raffinement, son respect scrupuleux des proportions et anatomies, il induit une sensation de fidélité, de vraisemblance. Autre prouesse, il parvient à la fois à figer l'instant, les planches s'apparentant à une série d'instantanés de la vie des personnages, et à rendre le mouvement des êtres et le déchaînement des éléments dans toute leur violence. La qualité d'encrage faisant le reste, le résultat dégage une impressionnante beauté.
Initiatique à plus d'un titre, cette aventure en terre inuit se profile comme un conte envoûtant et rehaussé d'une agréable touche humoristique, porté à la fois par la finesse du dessin, l'attachement sans borne éprouvé pour les personnages et la grande force évocatrice du récit.
Nous avons là près de 200 pages sur les contes et légendes inuits où il est question de spiritualité, de croyances et d'harmonie de l'homme avec une nature plutôt ingrate. Nous vivons des aventures avec des personnages de ce peuple des glaces qui doit lutter pour sa survie. Cependant, il y a des forces supérieures qui nous gouvernent... Bref, des thématiques maintes fois exploitées dans la bd.
La lecture avait pourtant bien commencé sur une scène d'ouverture plutôt surprenante et dure à la fois. Puis, il y aura une ridiculisation pour introduire une forme d'humour qui n'avait sans doute pas sa place. On ne sait plus où commence le rêve et où s'achève la réalité. Cela en devient vite lassant.
J'avais pourtant apprécié la dernière BD de cet auteur plutôt inconnu du grand public à savoir Au Rallye. En l'espèce, je ne guère été convaincu par cette aventure chamanique.
Une bonne surprise cette BD.
l'histoire, à la frontière entre rêve et réalité, en pleine mythologie inuit, nous permet de cotoyer Sedna la deesse de la mer, Nanuq le dieu ours, les esprits de l'hiver.
Un monde dans lequel de jeunes inuit survivent faisant face aux caprices de ces esprits. une histoire à la fois émouvante et drole .
le dessin colle tres bien avec le thème, assez onirique, j'ai particulièrement aimé la façon de représenter les esprits.
une tres bonne BD, sur un thème qui au départ ne m'intéressait pas plus que ça.
ma note se situe entre 7 et 8.