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A u premier plan de la couverture, un énigmatique TMLP trône en caractères gras et lettres capitales ; juste en-dessous, de manière plus discrète, figure la traduction de cet acronyme local : Ta mère la pute. Derrière ce titre, dans une couleur indéfinissable, oscillant entre un gris déprimant et un marron boueux, un imposant monticule de terre, typique des terrains vagues frontaliers des cités, sur lequel quelques adolescents prennent la pose. En arrière plan, de grands ensembles qui semblent sortis de nulle part. Les premières pages donnent le cadre, exit les fantasmes, juste une bande de « branleurs… mais pas des mômes méchants ».

Le ton n’est ni celui sans limite du Vuillemin des années qui ont précédé la période des Sales Blagues, ni celui d’un Sattouf qui va forcer le trait jusqu’à la caricature dans Pascal Brutal ou encore, dans La vie secrète des jeunes, va extraire des pépites urbaines que le lecteur aura loisir de resituer dans un environnement qui lui siéra. La démarche de Gilles Rochier est d’une autre nature : donner un contexte qui lui permette de mieux comprendre un drame survenu dans sa jeunesse. Pour ce faire, il revient sur ce qui a précédé cet événement, non pas en menant une improbable reconstitution des faits, mais en reprenant des bribes de ce passé pour le situer, lui rendre sa juste mesure.

Pour majeure partie d’entre eux, les personnages ne sont pas véritablement reconnaissables, ou plutôt, sont interchangeables, comme faisant partie intégrante d’un piège tacitement admis : le décor. Gilles Rochier l’exprime fort bien : on ne sort pas du bloc, encore moins de la cité, et la ville est déjà une notion diffuse. Si l’aspect très primaire de son dessin peut désarçonner, il colle cependant à ce qui est raconté : ce n’est pas beau. Par séquences, sans avoir l’air d’y toucher, il pointe du doigt ces petits riens du quotidien, qui, cumulés, façonnent le comportement des enfants : ce qui est normal, n’est-ce-pas ce qui m’entoure ? Graphiquement, et de manière parfois un peu théâtrale, il appuie là où ça fait mal en jouant sur le cadrage, tantôt rapproché, pour mieux insister sur telle ou telle idée, ou encore pour montrer une certaine laideur, tantôt éloigné, voire plongeant, pour replacer l’action dans son environnement.

Si l’enchaînement des scènes peut paraître un rien décousu, il trouve sa cohérence dans son aboutissement, tout aussi imprévisible que prévisible. L’auteur ne conserve pas le souvenir d’une époque malheureuse, les choses étaient ainsi. C’est aussi ainsi qu’arrive, sans prévenir, une dérisoire querelle autour d’une cassette audio (les faits se passent dans les années 80). Dérisoire pour toi, lecteur, qui te pose en regard extérieur. La dernière partie, sorte de « retour aux sources » une vingtaine d’années plus tard, clôt cette tragédie sur un tableau que n’aurait pas renié Oscar Wilde : un corps présentant les stigmates d’une existence passée en ces murs.

D’apparence guère engageante, à l’image de son sujet, TMLP propose à travers le vécu de son auteur un regard dépouillé de tout artifice sur la banlieue des années 80. Cela met en perspective l’évolution de ces quartiers dans le temps, et, force est de constater aujourd’hui que le chemin parcouru est loin d’être époustouflant. À quand le plan Marshall pour les banlieues ?

Par F. Mayaud
Moyenne des chroniqueurs
6.5

Informations sur l'album

TMLP Ta mère la pute

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L'avis des visiteurs

    Hugui Le 17/03/2013 à 11:31:36

    Chronique de la vie dans une banlieue des années soixante-dix, avec ses codes et ses petites misères, et pourtant on en a des souvenirs heureux. Et si le drame arrive, c'est de façon fortuite et sans préméditation.
    C'est très réaliste et le dessin n'enjolive pas mais est très expressif et donne l'ambiance.
    Un témoignage réussi mais il faut le prendre comme une vision, pas comme toute la réalité.