Prisonniers du ciel

C ela fait longtemps que Dave Robicheaux, ancien membre de la brigade criminelle, affecté par la mort sanglante de son coéquipier lors de leur dernière mission et écœuré par un système gangréné par la corruption, a raccroché les gants. Exilé dans les marais de Louisiane et débarrassé de son alcoolémie, il mène une vie familiale tranquille en évitant de repenser aux fantômes du passé. Lorsqu’un petit avion, avec à son bord une clandestine salvadorienne, un prêtre, un truand de la Nouvelle-Orléans et une petite fille, s’écrase dans son bayou, l’ex-flic plonge à l’eau et réussit à sauver l’enfant de la noyade. Pris de compassion, il décide de l’adopter clandestinement et se retrouve vite au milieu de sérieux ennuis …

Après quelques bonnes surprises, dont l’excellent Shutter Island, cette collection née de l’association des éditions Rivages et Casterman, entièrement dédiée à l’adaptation de polars noirs par des auteurs de bandes dessinées, s’attaque à l’un des romans policiers de James Lee Burke, le deuxième pour être précis. Déjà adapté au cinéma en 1996 (Vengeance froide), avec Alec Baldwin dans le rôle principal, cette histoire de Dave Robicheaux trouve maintenant le chemin du neuvième art.

Bars louches, strip-teaseuses, caïds, trafic de drogue, règlements de comptes, DEA, … tous les ingrédients dignes des classiques du genre sont au rendez-vous. Il en va de même pour le personnage principal, un ancien policier désabusé et alcoolique, qui, poussé par un désir de vengeance, finit par renouer avec son ancienne vie. Si l’ambiance, bien sombre, est propice au développement d’un excellent polar, le découpage fragmenté du récit originel nuit à la fluidité de l’intrigue et gâche tout plaisir de lecture. Le trait épais de Marcelino Truong accentue non seulement l’atmosphère pesante du scénario, mais également la lourdeur et le manque de limpidité de cette intrigue au rythme saccadé.

Une ambiance qui saura séduire les amateurs du genre, mais une adaptation finalement assez décevante, qui ne met pas vraiment le travail de James Lee Burke en valeur.