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L'homme bonsaï

28/09/2009 6857 visiteurs 7.3/10 (3 notes)

D ans un port, au fond d’une taverne, à la lueur tremblotante et blafarde d’une lampe à pétrole, un vieux loup de mer raconte à des marins médusés l’incroyable aventure qui lui est arrivée lors d’une tempête. Tandis que son vaisseau affrontait une mer et des cieux déchaînés, il a croisé la route d’un navire-arbre et, le calme revenu, le capitaine O’Murphy a fait la connaissance d’Amédée, le géant vert. Potier enrôlé de force, déraciné, celui-ci a été abandonné sur une île déserte par une bande de pirates et a eu la surprise de voir un arbuste pousser sur son crâne après la chute d’une graine. C’est la que sa seconde vie a commencé, que l’amour l’a hanté, que ses racines ont pris… qu’il s’est métamorphosé.

Dans ce one-shot, Fred Bernard reprend et développe en cases et en bulles un de ses récits originaux qu’il avait d’abord publié sous forme d’un album jeunesse illustré par François Roca. Mais, comme tout conte, l’histoire ne se destine pas aux seuls enfants et cette version BD prend des accents adultes avec son cortège de sentiments forts, souvent violents, et cette idylle si singulière entre la belle Changhaï-Li et l’homme-bonsaï. Le récit suit le rythme, tout de suspens et d’effets ménagés, du narrateur et joue habilement sur la mise en abîme – O’Murphy est notre Shérazade, barbue, fumant la pipe et sentant le cuir mouillé. Les mots sont bruts, les hommes rudes, et au fil des phrases la magie s’enclenche, opère. Le lecteur est entraîné dans un ailleurs qui s’émancipe de l’espace, du temps, des limites humaines pour faire plonger dans un monde de mystères où le corps de transforme, où le petit, le malmené devient grand, vainqueur, triomphant, où le sang cède la place à la sève, sans que la vie s’interrompe puisqu’elle ressurgit… autrement. La fable est séduisante, envoûtante et porte ces parfums d’Orient qui dépaysent et ensorcèlent tout en conservant les éléments basiques des histoires de flibuste. Difficile de ne pas se prendre au jeu, de ne pas se perdre dans le merveilleux qui épanche ses méandres semblables au tatouage d’Amédée, le potier, le vengeur, l’amant, l’arbre.

La crudité des scènes et du propos passe par un coup de crayon épais, aussi brut que le sont les protagonistes. Il ne s’embarrasse d’aucune fioriture, mais va au cœur de l’être, des êtres, des émotions, des désirs, des attentes. Les regards, sages, fiévreux ou fous, se détachent à l’instar des corps qui se meuvent, ploient et envahissent les cases, s’imposant à chaque page, prenant de la substance comme s’ils voulaient rendre réel ce qui paraît irréel. Le dessin de Fred Bernard se pare des couleurs unies de Delphine Chéru comme d’une peau. Des cieux et eaux sombres cèdent la place à des aubes timides, tandis que les ombres suffocantes d’une cabine ou la lumière incertaine d’une taverne succèdent à des extérieurs lumineux qui forment de véritables bouffées d’air. La valse des teintes, simples, nues, comme celle du graphisme et de l’aventure prend toute sa dimension dans l’alternance colorée, en milieu d’album, des cases montrant l’assaut du vaisseau pirate et la consommation de l’amour, la brutalité sauvage de l’un faisant pendant à la sauvagerie sensuelle de l’autre.

L'homme-bonsaï est de ces BD qui captiveront ou déplairont d'emblée. Pour celui qui s'y laisse prendre, c'est comme un songe, fabuleux, unique, incroyable, comme seuls peuvent l'être les contes qui touchent au plus profond.

Par M. Natali
Moyenne des chroniqueurs
7.3

Informations sur l'album

L'homme bonsaï

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 01/09/2020 à 12:42:16

    Cela commence comme une vulgaire histoire de pirates sanguinaires et cruels pour se terminer comme un véritable conte ayant pour cadre la mer de Chine et donc sa sagesse philosophique.

    Un pauvre jeune potier est embarqué sur un navire pirate où il sera maltraité. Il est finalement abandonné sur une île déserte où trône un arbre géant. Des graines vont tomber. Petit à petit, il va commencer à pousser un bonsaï sur sa tête. Il finira par échapper à cette île en étant recueilli par des pirates chinois. Va commencer alors une aventure mi-fantastique faite de batailles, de morts et de vengeance.

    C'est un conte à la fois tendre et maléfique. Il y a également une belle histoire d'amour assez charnel qui fait effet parmi les dessins de tapisseries chinoises. J'ai beaucoup aimé le cadre exotique des mers du Sud-Est asiatique. C'est emprunt également d'une certaine forme de poésie. Je reprocherais néanmoins une calligraphie assez enfantine qui ne correspond pas bien à ce genre de récit parfois cruel.

    Au final, nous avons une histoire assez originale. Qui n'a pas rêvé d'avoir un bonsaï qui pousse sur sa tête à la place de cheveux ? Bon, c'est beaucoup d'entretien. Avec moi, généralement, les bonsaïs meurent. Qu'en sera-t-il dans ce one shot ! A vous de le découvrir ...

    Yovo Le 05/01/2020 à 11:46:49

    Aucun avis sur l’homme bonsaï ?? Pourtant, en adaptant le conte qu’il avait écrit avec F. Roca, Fred Bernard signe un album très réussi sur un petit potier français du 18° s. devenu par le hasard du destin un demi-dieu vénéré en mer de Chine : le puissant Homme-Bonsaï !

    Narré par un vieux capitaine à la table d’une taverne, le récit bénéficie d’un ton léger sans faire l’impasse sur la violence ou la sensualité. Une aventure exotique au souffle épique ébouriffant, pleine de fureur, d’imaginaire et de poésie… si l’on se laisse embarquer.

    Cette BD se lit vite mais laisse des images plein la tête malgré un dessin peu élaboré. Je l’ai lu maintes fois avec le même plaisir ! Recommandable et recommandé !