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D andy libertin, habitué des salons et blasé des choses de l’amour, Robert de Tressignies se surprend un soir à suivre une fille du boulevard dont le maintien altier l’a interpellé et lui rappelle une duchesse de la plus grande noblesse. Arrivé dans le logement de la courtisane, il s’étonne du contraste entre la nature fière de celle-ci, ses courbes de reine et l’environnement tapageur et glauque indiquant trop bien son métier. Lorsque la belle lui rend ses assauts, il est subjugué par la sauvagerie rageuse qu’elle y met, s’imaginant même, un court instant, qu’il est l’incitateur de tant de passion. Un regard porté au portrait pendu à son poignet le détrompe. Jaloux, Robert de Tressignies exige des explications. Alors, la prostituée engluée dans sa fange lui révèle son identité et son histoire. Elle est bien cette noble espagnole qu’il avait aperçue jadis, et n’est tombée si bas que pour mieux se venger d’un mari orgueilleux et cruel dont elle entend abattre l’honneur par sa propre déchéance…

Pour son premier album, Fabrice Lilao choisit d’adapter La vengeance d’une femme, une nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly issue du recueil des Diaboliques paru en 1874 et qui met en scène une série d’héroïnes aux destins singuliers et sulfureux. Fidèle à l’esprit comme à la lettre de l’œuvre originale, il conserve la substantifique moelle narrative en laissant cependant de côté certains détails ou allusions difficiles à saisir pour le lecteur d’aujourd’hui. Ce dernier pourra néanmoins, s’il le souhaite, lire le texte intégral publié en fin d'ouvrage par l’éditeur, et en découvrir ainsi toute la richesse ou se prêter au jeu de la comparaison.

Dans cette histoire d’amour adultère – quoique platonique -, de jalousie meurtrière, de vindicte et de haine, les sentiments résonnent puissamment tant à travers les mots que les attitudes des personnages. Tout comme Tressignies, observateur et confident, comment ne pas se sentir fasciné par cette duchesse d’Arcos si volontaire, si obstinée, si infâme dans son désir vengeur d’abattre la fierté de son époux qu’elle fait pâlir toutes les grandes figures littéraires ou cinématographiques de la vendetta. L’intensité du récit va crescendo, l’horreur aussi au fil de ce que raconte la Grande d’Espagne devenue fille de rien, et si une pause est marquée dans les dernières pages, c’est à la fois pour mieux souligner l’impact de cette rencontre inattendue et amener un de ces dénouements vertigineux, qui laissent pantelant et coi, tels que savaient si bien les écrire un Barbey d’Aurevilly ou un Maupassant.

Mais si le verbe possède autant de saveur, c’est que Fabrice Lilao a su le magnifier par son dessin au trait d’une grande pureté qui confère une force sans pareille aux mots, aux émotions, aux affects. Pleines pages et découpage en deux ou trois bandes se suivent comme autant de tableaux transpirant la passion. Les corps nus et blancs se détachent des ombres de la chambre minable ou des étoffes froissées du lit. La sueur perle sur les membres pleins de l’héroïne comme si la folie et la rage en exsudaient. Les visages sont marqués par le bouillonnement des émotions. Et lorsque la fière espagnole évoque celle qu’elle était au début de son mariage, le dessinateur la fait aussi hiératique et immobile qu’on s’y attend, la fondant dans un environnement immuable, comme si elle devenait une de ses toiles ornant son château féodal. Le Paris de Louis-Philippe, le brillant étudié des salons, mais aussi la touffeur aux senteurs mêlées des appartements de la duchesse sont également bien rendus, réalistes.

Avec La vengeance d'une femme, Fabrice Lilao signe un très beau premier album. A lire ! et auteur à suivre...

Par M. Natali
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

La vengeance d'une femme

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Note: 3.3/5 (35 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:07:54

    J'ai bien aimé la vengeance d'une femme par le moyen non conventionnel utilisé pour arriver à ses fins. J'avoue avoir été intrigué par la phrase suivante au dos: "en libertinage, le mauvais goût est une puissance"...

    La couverture est très suggestive. Pourtant, il ne sera point question de scènes vraiment osées dans le corps de l'histoire entre ce jeune aristocrate et cette belle prostituée. C'est un peu dommage car cela risque de faire fuir le lecteur timide ou de décevoir un lectorat plus téméraire.

    L'esthétique de l'objet m'a tout de suite attiré. Les cases sont immenses et l'histoire se lit avec aisance. Le graphisme avec cette imagerie très XIXème siècle colle parfaitement à l'atmosphère de cette histoire tragique. C'est noir, mélancolique et sombre. Tout ce que j'aime dans le romantisme !

    yannzeman Le 02/05/2016 à 14:36:44

    C'est vraiment dommage.

    Cette histoire en un album (80 pages - format trop court, comme toujours, pour raconter une histoire) commençait bien, le dessin est beau et maitrisé, parfait pour évoquer cette époque "romantique et distinguée", et l'histoire se lit d'une traite, preuve qu'elle n'est pas ennuyeuse.

    Mais elle tourne court, la fin nous laisse sur notre fin, car elle est banale (en plus d'être triste). Pas de rebondissement, juste du sordide (logique, mais banal).

    Dommage, l'atmosphère est bien rendu.
    Mais peut-être n'est-ce pas de la faute de l'auteur (Lilao) qui s'est "contenté" d'adapter la nouvelle ?

    J'aurais aimé lire d'autres choses de Lilao, mais apparemment, cet album est sa seule production.