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Q uatre génocides ont été officiellement reconnus par l’ONU. Celui commis par l’empire ottoman à l'encontre du peuple arménien, le premier du 20e siècle, en fait partie. Le gouvernement des Jeunes Turcs a profité du contexte historique pour justifier le massacre de plus d’un million de personnes. Désertion, pacte avec les Russes, autant de prétextes dont les conséquences furent dramatiques : tortures, actes de barbarie, déportation et exécution des prisonniers…

Paolo Cossi, jeune auteur italien, revient avec Medz Yeghern sur le calvaire subi entre 1915 et 1916 par tout un peuple. Le récit suit le destin d’hommes et de femmes, acteurs ou spectateurs de l’une des plus atroces tragédies du siècle dernier, qu’il s’agisse d’Amar, soldat arménien en fuite et témoin de l’assassinat de ses compagnons, de Mona, seule rescapée de sa famille décimée, ou de Wegner, officier allemand ayant voulu dénoncer, à ses dépends, le drame qui se dessinait sous ses yeux. Quelques touches optimistes parsèment ces histoires : une amitié naissante entre un Turc et un Arménien, une poignée d’élans de solidarité salvateurs ainsi qu’une conclusion ouvrant sur la commémoration du génocide par les Arméniens, symbole de l’avènement d’une nouvelle nation.

Des notes d'espoir finalement très marginales comparées à la violence et à la haine, omniprésentes. Paolo Cossi n’épargne jamais le lecteur en mettant en images séances de torture, scènes de viol ou avilissement et animalisation de l’être humain. Si l’auteur parvient à décrire l’horreur, à dénoncer le silence des instances internationales, à rythmer le récit par le jeu d’un découpage en plusieurs chapitres, il ne peut, en revanche, éviter l’utilisation de personnages dont les traits et les caractères sont forcés, à la limite de la caricature.

Cette dualité s’exprime aussi au travers du dessin. A un trait très clair en noir et blanc succède un autre, plus tortueux, qui vient déformer les visages de soldats turcs ou métamorphoser des hommes et des femmes décharnés en zombies décérébrés. Si ce choix graphique permet de mieux se rendre compte de l’atrocité des actes perpétrés par l’empire ottoman, il peut aussi provoquer l’inverse de l’effet escompté, à savoir éloigner quelque peu de l’aspect authentique et historique des événements.

Aujourd’hui encore, la république turque nie l’existence du génocide arménien, les exigences politiques et financières demeurant prioritaires. Au même titre que Rwanda 1994, Medz Yeghern donne l’occasion d’apprendre mais aussi de ne pas oublier, de transmettre des témoignages, poignants, que certains préfèreraient étouffer. L’utilité d’un tel ouvrage prenant finalement le pas sur les quelques défauts rencontrés ici ou là.

Par L. Gianati
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Medz Yeghern - Le grand mal
1. Medz Yeghern - Le grand mal

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    Erik67 Le 26/08/2020 à 18:39:13

    Paoli Cossi, jeune auteur italien, signe une oeuvre poignante sur le génocide arménien qui a couté la vie à plus d'un million de personnes en 1915-1916. Medz Yeghern (en français "le grand mal") est le terme utilisé par les Arméniens pour désigner ce massacre perpétré par l'Empire Ottoman lors de la Première Guerre Mondiale.

    De nombreux pays ont encore une attitude négationniste face à ce drame. C'est guère mentionné dans les livres d'Histoire. En 1915, l'Europe était en guerre et avait d'autres préoccupations par rapport à ce qui se passait dans un pays aussi éloigné. Or, en ces temps où le négationnisme fait de remarquables avancées (même parmi les évêques), il est temps de s'intéresser à cette partie de l'Histoire.

    Il est vrai que l'Allemagne avait présenté ses excuses à la communauté juive par rapport à l'Holocauste. Il n'en va pas de même pour le génocide arménien. Le fait de l'évoquer provoque tout de suite la colère de la Turquie.

    C'est vrai qu'il est difficile de montrer l'horreur même en bande dessinée. Cette oeuvre nous conte les destins de différentes personnes qui vont être confrontés à ce drame. Ainsi ce jeune soldat arménien qui échappe miraculeusement à la mort et qui est aidé par un maraîcher turc. Vous l'aurez compris, il n'y a point de manichéisme stigmatisant un peuple contre l'autre. Là, il s'agit d'une boucherie humaine sans pareille et des individus qui s'y opposent au nom d'une certaine humanité.

    Le message de l'auteur se base sur la non-violence et le pacifisme. J'ai rarement lu une oeuvre aussi poignante qui est d'ailleurs basée sur de réels documents d'archive. Je vous la conseille juste pour vous rappeler qu'on n'est jamais à l'abri d'une telle barbarie. C'est dur et bouleversant. L'extrême violence de certaines scènes interdit l'accès du volume aux jeunes lecteurs. Le récit met en scène différents sentiments humains, tels que l'amitié et la haine, ainsi que certains comportements, tels le courage et la lâcheté. D'autres personnages vont aider le lecteur à comprendre les étapes qui ont mené à la solution finale planifiée par le gouvernement turc de l'époque.

    C'est salutaire quand quelquefois la bande dessinée se penche sur des sujets délicats qui ont valeur de témoignage mêlant intime avec l'Histoire.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5