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Madila Intégrale

29/12/2008 11663 visiteurs 6.0/10 (1 note)

Madila aurait pu être le nom d’une femme à la peau mate, venue d’un pays lointain, ou celui d’une gamine facétieuse prête à faire les 400 coups. C'est pourtant celui d’une ville, orgueilleuse, dont les immeubles, majestueux, se dressent près de l’océan. Une ville imprégnée d’égocentrisme, de superficialité, dans laquelle chaque individu cherche à asseoir sa suprématie, à paraître plutôt qu’à être. Au milieu des strass et des paillettes, des destins se croisent, des drames se jouent, des histoires d’amour naissent et s'éteignent. Pendant ce temps, Madila reste imperturbable et semble observer avec amusement les élucubrations grotesques de ses marionnettes, dont elle semble tirer, avec délectation, chaque ficelle.

Etrange destin que celui de Madila et de son auteure, Chantal de Spiegeller. Après avoir travaillé dans l'univers de la mode à la fin des années 70, elle rencontre René Sterne, dont elle devient la compagne en 1980 et publie le premier tome de la série en 1988. Celui-ci aurait dû constituer un volume unique. Pourtant, trois autres suivront, dont le quatrième paru en 1995. Il faudra attendre treize années pour qu’une cinquième et dernière histoire voit le jour. Pour l’occasion, les éditions du Lombard regroupent, dans une intégrale fort bien documentée, l’ensemble de ces albums qui n’ont pas connu, lors de leur sortie initiale, un franc succès.

Au premier abord, Madila pourrait ressembler à un soap-movie de mauvaise qualité, avec ses personnages caricaturés à l’extrême, pour lesquels l’apparence est essentielle. Tous semblent mélancoliques, à la recherche d’un bonheur qu’ils ne pourront jamais atteindre ou d’un passé sur lequel ils se retournent avec regret, puisque l’avenir est synonyme de vieillesse et de déchéance. Ce mal-être prend différentes formes, par exemple la nostalgie de vieux films des années 50 dans Madila Bay ou la perte d’identité dans Rouge Rubis. La folie semble ronger petit à petit chaque individu, en manque de repères. Et quand un homme ou une femme s’approche un peu trop de la normalité ou de la satisfaction, c’est le cœur même de Madila qui se charge de détruire tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une vie heureuse. Dans Zelda et Moi, par exemple, c’est une mystérieuse station de radio qui brise l’existence d’une artiste peintre en véhiculant des rumeurs mensongères. La solution serait-elle alors de se bander les yeux afin de revenir à des choses beaucoup plus essentielles ? C’est en tout cas l’expérience de Lucide dans Les Yeux dans les Yeux, devenue aveugle après un accident de voiture. Elle retrouve au fil des jours l’essence même de la vie, tandis que d’autres, comme sa meilleure amie Luna, en sont encore à se demander s’il vaut mieux « être moche et voir » ou « pas moche et pas voir ».

Madila, c’est surtout une ambiance particulière, renforcée par un concept très étonnant, celui de faire d’une ville le personnage principal. Les albums ont parfois l’allure de romans photos, avec des récitatifs détaillés expliquant chaque cliché. A d’autres moments, c’est le côté kitsch qui saute aux yeux, avec notamment une mode vestimentaire très ancrée dans les années 80. Parfois, en revanche, le récit s’avère beaucoup plus moderne et presque prophétique, particulièrement quand il s’agit du lynchage médiatique observé dans Zelda et Moi. Les influences graphiques de la haute couture sont évidentes dès les premières pages. L’auteure donne une importance capitale à l’apparat, thème majeur de la série. Le trait très personnel de Chantal de Spiegeleer est directement issu de la ligne claire tout en étant très anguleux. Elle joue avec les couleurs, le noir et blanc, surtout quand il s’agit d’opposer le quotidien, dans Madila, et d’autres concepts totalement différents, que ce soit le cinéma dans Octavie ou ce qui est peut-être la « vraie vie » à travers la cécité de Lucide dans Zelda et Moi.

Sans être incontournable, Madila est une véritable curiosité. Chantal de Spiegeleer prépare actuellement une autre série, avec Juan d’Oultremont, intitulée Eclipse, qui devrait renouer avec le thème de la ville imaginaire.

Par L. Gianati
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Madila
Intégrale

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