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O n croyait tout connaître de l’histoire d’Adam et Eve, ou de celle, dramatique et romantique, de Roméo et Juliette. Néanmoins, savez-vous comment se sont rencontrés Tarzan et Jane ? Avez-vous un jour songé à l’épouse de Neil Armstrong quand celui-ci faisait ses premiers pas sur la lune ? Les Grandes Amours Contrariées revisitent l’Histoire, mais aussi quelques classiques de la littérature, prouvant, si besoin était, que les relations hommes-femmes ne sont pas toujours de tout repos.

70 ans, ça se fête ! C’est l’âge, très respectable, de l’un des scénaristes les plus prolifiques des éditions Dupuis, qui est aussi l’un des maîtres de la bande dessinée dite populaire et humoristique : Raoul Cauvin. Créateur de séries comme L'Agent 212, Cédric ou Pierre Tombal, il participa également à l’épopée Spirou en écrivant les scénarii des trois albums dessinés par Nic. Mais c’est peut-être grâce aux aventures du Caporal Blutch et du Sergent Chesterfield, réunies dans Les Tuniques Bleues, que l’auteur belge a gagné ses lettres de noblesse. Pour l’occasion, Dupuis ressort, en format de luxe, quatre titres qui n’avaient eu droit qu'à une seule édition, dont Les Grandes Amours Contrariées. Les premières planches de ce recueil parurent dans le journal Spirou en 1979, tandis qu’un album sortit trois ans plus tard, en 1982.

Près de trente années ont passé, et il faut bien avouer que le poids de l’âge n’est pas négligeable, surtout pour un genre dont l’évolution est largement liée à l’actualité et à la société en général. Il y a fort à parier qu’un jeune lecteur de Spirou de 1980 aurait du mal à sourire des aventures d’un Titeuf, par exemple… et inversement. Pourtant, c’est un véritable plaisir de retrouver cet humour potache, parfois naïf, qui a fait la joie des petits (et grands) de l’époque. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, et même si Raoul Cauvin reste la vedette incontestée de l’ouvrage, il est amusant de découvrir le travail de Philippe Bercovici deux années avant la sortie des premiers gags des Femmes en blanc. Ce surdoué du dessin n’a que 14 ans quand "Spirou" publie certaines de ses planches, et 15 lorsqu’il entame les récits des Grandes Amours Contrariées.

Muni d’un joli dos toilé rouge, cet album est le cadeau de Noël idéal pour tous les nostalgiques d’une époque aujourd’hui révolue. Mais c’est aussi l’occasion de faire découvrir aux plus jeunes une certaine forme d’humour, celle des « Bd à papa » qui se lisaient un mercredi après-midi, de préférence, entre Capitaine Flam et Albator, un bâton de réglisse à la main.

Par L. Gianati
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Les grandes amours contrariées

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