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Les enfants sauvés Huit histoires de survie

24/11/2008 18851 visiteurs 6.5/10 (2 notes)

I ls se prénomment Alik, Alisa ou Rachel, avaient tous une dizaine d'années pendant la seconde guerre mondiale et ont survécu à la Shoah. A travers huit témoignages, ils racontent comment ils ont pu échapper à l'horreur, leur départ à l'étranger mais aussi le déchirement de laisser familles et amis entre les mains de l'ennemi. Les enfants sauvés recueillent ces quelques histoires, poignantes, mises en images par huit auteurs différents.

Le premier regard sur l'album porte sur une couverture sobre et évocatrice, sur laquelle n'apparaissent ni le nom du scénariste, Philippe Thirault, ni ceux d'aucun dessinateur. A la place sont inscrits ceux de Simone Weil et de Tomi Ungerer, tous deux rédacteurs d'une préface et d'un avant-propos. Dès lors, on peut s'attendre à un ouvrage peut-être trop solennel ou trop dramatique, se voulant pédagogique à défaut d'être divertissant. D'autant que les récits sont tous authentiques, issus des archives de Yad Layeled, une association qui œuvre pour la transmission de la mémoire de la Shoah.

Pourtant, à bien y regarder, la couverture mentionne également un sous-titre, qui fait toute la différence : "Huit histoires de survie". Car Les enfants sauvés parle avant tout de vie, d'espoir et de solidarité, présente des récits qui mélangent habilement l'atrocité et la douceur, la misanthropie et la fraternité. Il met en scène des gamins, traqués par les nazis, devant trouver refuge auprès de la population locale afin d'échapper à la déportation. Un docteur anesthésiant des bébés pour qu'ils ne fassent pas de bruit lors des contrôles, une famille juive se faisant passer pour catholique afin de passer la frontière, un gamin sauvé d'une rafle grâce à un copain qui lui avait dérobé son étoile jaune. Chaque histoire, si semblable et différente à la fois, commence par une petite biographie, accompagnée d'une photo de l'enfant. Ainsi, malgré le peu de pages consacrées à chaque tranche de vie, un rapport privilégié s'est installé entre le narrateur et le lecteur, un instant de communion et de partage.

Choisir huit dessinateurs permet de ne pas ressentir de lassitude vis à vis d'un même thème, mais aussi de renforcer l'indépendance de chaque témoignage. Le trait réaliste de Jeanne Puchol suit celui beaucoup plus naïf de Nathalie Ferlut. Un peu plus loin, le coup de crayon de Stéphane Courvoisier, agrémenté de couleurs tendant vers le violet et le mauve, met en scène le destin tragique d'une mère et de sa fille. Chaque auteur apporte sa propre personnalité, son propre style, comme autant de regards différents.

Une documentation touffue, complétée de quelques clichés en noir et blanc, termine un ouvrage d'excellente facture qui compose parfaitement entre devoir de mémoire et plaisir de lecture. Nul doute que les Enfants Sauvés trouvera une place de choix dans chaque bibliothèque scolaire.

Par L. Gianati
Moyenne des chroniqueurs
6.5

Informations sur l'album

Les enfants sauvés
Huit histoires de survie

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 01/09/2020 à 13:11:12

    Le sujet est grave puisqu'il s'agit du témoignage de 8 enfants juifs qui ont frôlé la mort durant la Seconde Guerre Mondiale en échappant à la politique d'extermination des nazis. Personnellement, je trouve qu'il n'existe pas de choses plus viles en ce monde que de s'en prendre à des enfants innocents. C'est la pire des circonstances aggravantes que je connaisse quand les lois choisissent plutôt de défendre les dépositaires de l'ordre public. Ici, nous parlons d'enfants juifs arrachés à leurs parents, déportés comme du bétail pour agoniser dans les camps de la mort !

    Simone Veil a réalisé un petit avant-propos en indiquant qu'elle était, au départ, assez méfiante par rapport au support bd pour un ouvrage concernant un thème aussi difficile à exprimer. Cependant, elle a été convaincue du résultat. Tomi Ungerer poursuit d'ailleurs dans la préface que le débat était de savoir s'il fallait sensibiliser les plus jeunes enfants à cette cause basée sur le respect et la compassion. Il a été également le témoin de l'instauration de ce régime aveugle et sans pitié ayant commis les pires persécutions de l'Histoire. Il est vrai que des pédagogues se sont élevés en indiquant qu'il ne fallait pas traumatiser nos enfants pour des actes passés. Or, ce traumatisme est considéré comme nécessaire car on ne tire pas un trait sur le passé comme cela sans le devoir de mémoire. L'Histoire est toujours l'engrais du futur.

    Ces huit parcours sont bien entendu assez émouvants. On observera que les destins de ces enfants répartis à travers toute l'Europe sont assez différents. Il faut dire que les pourcentages de populations déportées ont été très différents d'un pays à l'autre (exemple : 79% aux Pays-Bas contre 25% en France). Ceci est principalement lié au relai de la police locale et de l'indifférence plus ou moins grande des populations environnantes.

    Bref, il faut se rappeler que 1.5 millions d'enfants de moins de 15 ans ont péri dans la Shoah. C'est la première fois qu'une oeuvre s'intéresse particulièrement à leur sort. Je trouve que cet ouvrage a atteint son objectif et qu'on n'en fera jamais trop pour expliquer à notre génération ce qui s'est passé. Pourquoi ? Car nous vivons dans une société matérialiste de consommation qui développe l'égoïsme et la rapacité tout simplement.

    Le monde a été immonde et l'humanité inhumaine dans le contexte de cette guerre. Je me garderais de faire un parallèle douteux sur la situation de ces populations qu'on stigmatise actuellement comme les Roms. Pour autant, je ne peux m'empêcher d'avoir un dégoût viscéral pour le spectacle de ces victimes innocentes que sont leurs enfants.

    Est-ce que finalement tout ne part pas d'un sentiment hautement négatif qui porte les germes d'une infection? Rassurons-nous, nous sommes le pays des droits de l'homme. Cela n'a pas empêché en France l'instauration d'une loi qui obligeait les enfants juifs à porter une étoile jaune dès l'âge de 6 ans. Néanmoins, comme le montre la bd, il y avait également des fonctionnaires de police qui faisaient semblant de ne pas voir les enfants s'échapper quand ils étaient là pour arrêter leur famille. Oui, rien n'est totalement simple et il faut toujours introduire des nuances.

    On retrouvera à la fin de cet ouvrage un intéressant dossier pédagogique sur le sort des enfants juifs pendant et après la Shoah. Ils ont été sauvés, certes, mais à quel prix ! Des témoignages qu'il est indispensable de connaître.