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S.O.S. Bonheur S.O.S. Bonheur (intégrale)

21/07/2008 20859 visiteurs 8.4/10 (8 notes)

« Ce monde-ci n'est qu'une œuvre comique
Où chacun fait des rôles différents.
Là, sur la scène, en habit dramatique,
Brillent prélats, ministres, conquérants.
Par nous, vil peuple, assis aux derniers rangs,
Troupe futile et des grands rebutée,
Par nous, d'en bas, la pièce est écoutée.
Mais nous payons, utiles spectateurs ;
Et quand la farce est mal représentée,
Pour notre argent nous sifflons les acteurs. »


Quelques lignes... et voici résumée l'histoire du monde. Quel monde ? Celui du XVIIIe siècle, durant lequel Jean-Baptiste Rousseau écrivit cet épigramme, comme celui du XXe siècle, qui vit Jean Van Hamme et Griffo lancer leur S.O.S. Bonheur. Le postulat des auteurs est simple et impossible à remettre en cause : le système dans lequel nous vivons a des limites car il est incapable d'assurer le bonheur de chacun. Il faut donc trouver – et accessoirement imposer – une solution à tout ce qui empêche chaque citoyen de s'épanouir. Trop de chômage ? Acceptez ce travail rébarbatif et inutile, et vous aurez de quoi nourrir votre famille. Trop souvent malade ? Laissez la police médicale vous gratifier de ses bons conseils et vous vivrez pendant de longues années. Marre des embouteillages au mois de juillet ? Confiez au Ministère des vacances nationales le soin de décider de votre destination, pour votre plus grand bien. Et caetera, et caetera...

La politique appliquée dans cet État fictif et pourtant si cruellement réaliste est certainement la pire des dictatures, celle qui prétend agir pour le bien commun. Le mythe communiste n'est jamais bien loin, comme en atteste cette statue représentée à chaque début de chapitre, s'effondrant comme l'idéal qu'elle représente devant sa perpétuelle impossibilité. Car quel est le résultat de ce joli programme bien formaté ? Tout simplement une société dans laquelle toute prise de décision est confiée au pouvoir en place, où chaque individu n'existe plus en tant que tel mais comme simple pièce d'un ensemble et où la liberté d'expression s'arrête là où commence la sauvegarde du système. C'est le règne de la surveillance, du fichage de chaque individu, de la censure des artistes. Comment y échapper ? Fuir, passer pour mort, se cacher... ceux qui font le choix de la révolte, s'écartent des chemins balisés, paient au prix fort une liberté toute conditionnelle. Une telle présence étatique dans la vie quotidienne est ainsi le meilleur terreau d'une inévitable révolution.

Tout au long du livre, chaque personnage lance un appel à l'aide, reflet de sa propre existence mais partagé par tous les êtres humains qui, conscients des injustices de leurs dirigeants, n'aspirent qu'à une chose : un monde meilleur. Mais un monde meilleur est-il seulement envisageable, alors que le récit de l'humanité se résume à des oppositions entre des régimes autocratiques et des marginaux qui ont soif de vengeance pour toutes les humiliations passées ? Seuls les plus désespérés gardent cet espoir. Mais leur force est proportionnelle à leur désarroi et semble devoir s'opposer indéfiniment à la mainmise que veulent avoir les grands de ce monde sur ses richesses. Ceux qui tirent les ficelles, comme on les appelle, mais quelles ficelles ? Celles qui relient chaque être humain à un être supérieur, qu'il soit dieu ou simple mortel, et lui font jouer le rôle qui doit être le sien.

Ce futur si effrayant est-il finalement si invraisemblable, si irréaliste ? Un simple coup d'œil à la situation de certaines régions du monde, pas forcément aussi éloignées qu'on voudrait le croire, et la réponse est plus qu'évidente. Ne sommes-nous pas tous fichés ? Ne perdons-nous pas le droit d'exister sans le précieux sésame qu'est le numéro de registre national ? La limitation des naissances ne dicte-t-elle pas déjà leur conduite à des milliers de personnes ? La censure est-elle une simple affabulation des réfractaires à un système codifié ? Tous, nous connaissons la réponse à ces questions. Tous, nous en subissons les conséquences, à des degrés divers. Tous, nous avons la responsabilité des actes qui seront posés en réaction aux dérives récurrentes de l'humanité.

L'humanité, un concept que l'on associe souvent au respect et à la tolérance mais qui, dans sa longue histoire, a plus souvent relevé de la violence et du mépris. Le vœu pieux sur lequel se referme S.O.S. Bonheur ? Que ce récit, chef-d'œuvre du 9e Art, ne passe pas du statut de fiction à celui de simple anticipation.

Par D. Wesel
Moyenne des chroniqueurs
8.4

Informations sur l'album

S.O.S. Bonheur
S.O.S. Bonheur (intégrale)

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L'avis des visiteurs

    davoustmassena Le 15/08/2010 à 14:10:53

    C’est une BD qui a pris de l’avance sur son temps. Tous ce qui ci passe risque de nous arriver dans un avenir proche (c’est même une certitude), chômage à outrance, surpopulation… Au départ on y trouve six petites histoires qui n’ont a priori rien en commun. C’est dans la septième et dernière histoire où tous se rejoint. Le dessin est sympa et le scénario, comme d’habitude, sublime ! Van Hamme, quel génie ! Je conseille vraiment cette BD qui porte réflexion sur notre avenir.