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Vendredi 13

31/03/2008 16136 visiteurs 5.0/10 (3 notes)

E lle est manifestement jeune. Elle devait être jolie, pleine de vie, insouciante. Elle est couverte de sang, presque édentée, à bout de force, hystérique. Elle n’a qu’une idée en tête : échapper à l’homme au masque de hockey et à la machette qui la poursuit cette nuit-là au cœur d’une forêt perdue. Quelques jours auparavant, elle s’apprêtait, en compagnie de quelques saisonniers, à redonner vie au camp de vacances de Crystal Lake.

Sacré Jason. Déjà dix films derrière lui (et un onzième est annoncé), quelques passages par la case comics, un peu de figuration dans des clips, et il est toujours là, à pourchasser l’ado pour le faire passer de vie à trépas de la manière la plus sanglante possible. Au côté de ses potes du syndicat des équarisseurs de bimbos et de benêts, les entêtés Michael Meyers (Halloween), Freddy Krueger (Les griffes de la nuit) auxquels on peut associer Leatherface (Massacre à la tronçonneuse) – 34 films pour ces Grand-guignols quand même -, il en a trucidé des screamers depuis le premier Vendredi 13 sorti en 1980. Le tueur du vendredi est ensuite revenu commettre ses Meurtres en 3 dimensions, avant de faire ses adieux pour un Chapitre final. Mais comme les grandes vedettes du showbiz, c’était pour mieux semer Une nouvelle terreur, qui précéda elle-même Un nouveau défi, tandis qu’on s’était aperçu entre-temps qu’il était le Mort-vivant à expédier En enfer. On l’a même envoyé jouer ailleurs, dans l’espace plus précisément, avant de le jeter dans les griffes de Freddy K. pour un cross-over maintes fois annoncé et tout aussi souvent reporté. Tout ça pour quoi ?

C’est indiscutable, le slasher a ses adeptes et il semblerait que les fans de la première heure aient même engendré une progéniture de fidèles si l'on en juge par la longévité du phénomène. Leurs attentes ? Une ration de frissons. Causés par l’obscurité, le fait de se retrouver dans un endroit inconnu, confronté à un danger qui surgit chaque fois de nulle part et que rien n’arrête. Il en a pris des balles dans le buffet, le Jason, il a à peu près subi en retour tout ce qu’il a infligé à ses victimes. Coupé en morceau, explosé (si, si), disséqué, trouvant refuge dans la première enveloppe corporelle à passer alentours, il s’est toujours « relevé ». Pour mieux frapper. Et si possible faire plus de victimes que dans l’épisode précédent. Une véritable performance que les plus zélés, carnet de comptable en main pour aligner les buchettes et dresser un inventaire rigoureux, s’attachent à valider.

Inventaire qui détaille aussi les accessoires utilisés par le tueur : le challenge pour les scénaristes, c’est aussi de varier la palette en la matière. A l’origine, le bourreau utilise des armes conventionnelles, "blanches" de préférence, mais une fois le magasin vide, il faut se renouveler. Quitte à prendre tout ce qui se présente à portée de main, quitte à ce que ce soit totalement anodin et a priori inoffensif. Une autre forme de « raffinement » consiste à faire en sorte que la victime succombe sans que le tueur en soit directement à l’origine. Il en résulte de temps à autres un effet comique, propre au genre, mais qui peut secouer quelques côtes de spectateurs rigolards. Finalement, la trame de chaque épisode est toujours plus ou moins la même, avec ses exécutions qui s’enchaînent avec une rigueur de métronome. C'est alors le modus operandi qu’il convient de renouveler pour occuper l’espace compris entre les cinq premières et les cinq dernières minutes, l’ouverture et la conclusion constituant en effet les véritables morceaux de bravoure créatrice très attendus : comment l’affreux sera-t-il ressuscité ? comment sera-t-il (provisoirement bien sûr) mis hors d’état de nuire ?

Frissons, disait-on, aussi parce que la chair à machette est souvent celle d’étudiants qui, outre l’avantage d’avoir l’âge du spectateur moyen (du moins à l’époque du lancement de la série, certains n’ont pas dû quitté le navire depuis et alourdissent la moyenne), comptent en leurs rangs quelques créatures qui attirent le regard. Inutile de vraiment s’appesantir sur la dimension morale d’un discours sous-jascent qui voudrait que les martyrs répondent d’actes répréhensibles (faiblesse face aux plaisirs de la chair, usage de substances psychotropes, manque d’enthousiasme caractérisé lorsque le labeur appelle etc. pour reprendre un vocabulaire de sheriff évangéliste). La grosse pogne du boucher qui s’abattrait en lieu et place de la main divine ? A réserver aux premiers segments et surtout aux amateurs de second niveau de lecture.

Mais au fait, pourquoi revenir sur les ingrédients qui ont fait le succès de la marque Vendredi 13 pour parler de cet album ? Tout simplement parce qu’il les reprend à peu près tous. Retour à Cristal Lake, bande de jeunes appâtés par l’oseille mais plus préoccupés par le sexe, l’herbe et la bière que par le boulot, et bien sûr « L’homme derrière le masque », comme le chantait Alice Cooper à l’occasion du chapitre VI. Et le reste aussi, l’héroïne qu’on ne croit pas lorsqu’elle raconte son calvaire, le businessman peu scrupuleux lorsqu’il s’agit de jeter ses recrues dans la gueule du loup, et le compte syndical de scènes pour lesquelles l’amateur a fait le déplacement (tripaille, flot d’hémoglobine, pêche dans la cuvette des toilettes, etc.). Les scénaristes sacrifient même quelques pages pour une tentative de plongée aux origines du Mal incarné par Jason, "explication" serait pour l’occasion un grand mot. Le dessin n’effrayera pas les lecteurs rompus aux comics de série, Adam Archer dirigeant consciencieusement ce ballet macabre avec une troupe évidemment composée de blancs et de blacks, de blondes et de brunes, de 100 bonnet C et de 105 bonnet D. Au passage, un joli clin d’œil présumé à Jerry Gracia (Grateful dead) avec le personnage de Brian. Il faudrait vraiment se méprendre sur l’enseigne pour être déçu une fois la porte de cet album entrouverte, ou continuer à se faire des illusions à propos de ce que cette franchise a encore à offrir.

En attendant le remake du premier volet au cinéma en 2009 (sortie programmée le 13 février, un vendredi…), les nostalgiques jamais rassasiés pourront s'offrir cette adaptation en guise d'amuse-bouche. Jason Vorhees n’a pas fini de faire parler de lui. Ce sont les autres qui en parlent le mieux, parce, lui-même, n’est pas des plus bavards…

Par L. Cirade
Moyenne des chroniqueurs
5.0

Informations sur l'album

Vendredi 13

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