Les enfants de la Résistance racontent 1. Josette et Jean-jacques

D es personnages attachants, de la petite histoire dans la grande, le tout avec juste ce qu’il faut de pédagogie, Les enfants de la Résistance a été un succès dès son premier tome en 2015. Dix ans plus tard, les péripéties de François, Eusèbe et Lisa continuent de faire l’unanimité. Comme il se doit, outre plusieurs expositions et une multitude d’interventions des auteurs dans les écoles, des produits dérivés ont fait leur apparition : Escape Game, hors série de magazine, romans, etc. Résister !, un podcast compagnon a également vu le jour. L’émission se concentre spécialement à donner la parole à des survivants de cette époque troublée : des vrais enfants résistants ! La logique éditoriale étant implacable, Le Lombard propose maintenant une adaptation BD de ces extraordinaires témoignages, dont certains ont sûrement servi d’inspiration et de sources à Benoît Ers et Vincent Dugomier.

Le premier volume des Enfants de la Résistance racontent se compose de deux récits mettant en «vedette» Josette Forques-Torrent et Jean-Jacques Auduc. Ils étaient âgés de quatorze et douze ans quand les circonstances les ont forcés à devenir des apprentis combattants (souvent en appui de leurs parents pareillement engagés dans la lutte contre l’ennemi). Profitant de leur jeune âge (difficile de soupçonner une fillette assise sagement sur un banc ou un gosse qui tente maladroitement de faire voler son cerf-volant), ils furent des courriers et des agents de liaison ou de renseignement (à leur niveau). Le tout, en dépit de risques réels et au prix d’un stress de tous les instants. Un peu comme dans la bande dessinée, n’est-ce pas ? Oui, mais en nettement plus tangible et avec infiniment plus de ressenti.

Très agréablement mis en images par Aurélie Neyret pour Josette et Marie Duvoisin pour Jean-Jacques, ces deux chapitres sont évidemment complétés du traditionnel dossier «Pour en savoir plus». Résultat, l’album se lit avec le même plaisir que celui d’un épisode de la série originale, avec un petit (gros en vérité) supplément d’émotion. Reprenant quasiment textuellement les mots de ces héros, Dugomier n’a pas eu de difficulté à composer des «aventures» palpitantes, dignes des meilleurs films du répertoire. Impossible de ne pas trembler aux côtés de ces courageux gamins affrontant des dangers et une pression inimaginable.

Bien plus qu’une simple exploitation, Les enfants de la Résistance racontent s’avèrent être un excellent ajout à un titre déjà largement acclamé. Un indispensable devoir de mémoire, alors que les derniers témoins directs s’éteignent. À lire d’urgence et à partager autour de soi.