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                        es Red Warriors ne lâchent rien et l’occupation d’Alcatraz continue. La situation a même empiré après l’échec dramatique de la tentative de débarquement des SPADS. Tombé aux mains des activistes, le général Carrington en personne est torturé. La partie n’est pas perdue pour autant. Des dissensions existent chez les rebelles et Jones, qui a réussi à se glisser sur l’île, est prête à tout afin de sauver son tuteur/mentor, ainsi que Marcus, son frère. Sans compter que sur le continent, l’état major de l’US Army et la maire de San Francisco ont décidé de sortir les gros moyens afin de ramener la paix.
La danse du soleil clôture le triptyque consacré à Jones, la meilleure moitié de XIII. Un final 100 % action et pathos, avec ce qu’il faut de sang et de larmes. Yann ne fait pas dans le détail et traite son sujet d’une main ferme, sans ambivalence et d’une manière peut-être trop réductrice. À sa décharge, le personnage de Jones est déjà totalement construit. Lui ajouter une ou plusieurs couches psychologiques n’est pas une tâche aisée sans faire mentir ou affaiblir le canon «treizien» existant. À la place, le scénariste en profite pour martyriser Carrington (c’est bon, c’est un dur de dur, il a le cuir solide) et développer quelques protagonistes secondaires n’ayant pas d’emprise sur le reste de la saga. Il en ressort un album solidement boulonné, gonflé à l’adrénaline et aux sentiments exacerbés. Reste deux questions, une triviale : des F16 opérationnels en 1970 ? Et une éditoriale, fallait-il vraiment trois tomes pour raconter cette histoire ?
Aux pinceaux, Olivier Taduc rend une copie nerveuse et parfaitement au point. Découpage serré au plus près des acteurs et une mise en scène dynamique rendent la lecture prenante, voire haletante dans les moments  clefs. Petit détail sympathique, pour dépeindre les retours en arrière se déroulant lors de l’enfance de l’héroïne, le dessinateur a adapté son style afin de coller à celui d’Éric Henninot, artiste qui avait illustré Little Jones, le troisième XIII Mystery (Dargaud, 2010), déjà avec Yann au scénario. Impossible également de ne pas mentionner les excellentes couleurs de Bruno Tatti. Précises et juste ce qu’il faut «vintage», celles-ci instillent l’atmosphère idéale au récit. 
Exploitation totale d’une série à la fois mythique et vache-à-lait de la BD franco-belge, XIII Trilogy fait ce qu’elle doit faire : prolonger le plaisir des fans et ajouter un (tout) petit quelque chose à la légende. Le contrat est rempli, avec un talent certain et ce qu’il faut d’esbroufe ou de panache (à chacun de choisir).                                        
 
 
        

 
                        
 
                
 
                                






Fin de la trilogie consacrée au major Jones avec cet album. Un opus au scénario particulièrement "musclé", voire même "burné" : explosions, cascades, fusillades, bagarres ... occupent 95% du récit. Un album pas très finaud donc, mais qui conclut ce triptyque de manière satisfaisante, d'autant que le dessin réaliste de TaDuc fait le job comme il faut.